Merci pour tout, Derek
Dimanche matin, nous avons appris avec grande tristesse le décès de Derek Aucoin, ancien baseballeur, commentateur à TVA Sports et animateur de Bonsoir les sportifs au 98,5 FM, à l’âge de 50 ans, en raison d’un dur cancer du cerveau. J’ai perdu un mentor, un collègue et une grande connaissance beaucoup trop tôt. Permettez-moi d’abord d’adresser mes plus sincères condoléances à l’épouse de Derek, Isabelle Rochefort, son fils Dawson ainsi qu’à toute sa famille et ses proches.
Derek Aucoin représentait beaucoup pour moi. Lors de mon adolescence, rêvant de devenir journaliste sportif, j’appelais dans les lignes ouvertes et, les soirs de fin de semaine, il était à la barre de Bonsoir les sportifs. Nombreux furent nos échanges sur le match du Canadien qui venait de se terminer, sur le baseball ou le tennis de la Coupe Rogers pendant l’été et nous parlions même de nos vies.
Dès mes premiers appels à sa tribune, Aucoin a cru en moi. Il m’a permis de m’y exprimer et, par le biais des médias sociaux, nous avons développé une belle relation. Derek était un homme qui s’occupait des autres. Dans mon cas, il a cru en moi et il a toujours voulu m’aider dans ma jeune carrière. À deux reprises, il m’a invité en studio le temps d’une belle émission de Bonsoir les sportifs.
Lors de notre soirée ensemble, nous avons vécu la fameuse victoire du tennisman Denis Shapovalov contre Rafael Nadal en quart de finale de la Coupe Rogers à Montréal, un moment unique. Nous étions émotifs et heureux de cette victoire.
Par le biais des médias sociaux et des lignes ouvertes, Derek et moi avions développé une belle relation. En ondes, il m’a fait parler de mes souvenirs, de mon rêve de toujours : devenir journaliste sportif. Tout au long des années que je l’aurai connu, il m’a fait part de nombreux conseils, dont celui de l’authenticité. Derek voulait que je reste moi-même.
Il souhaitait que je crée mon propre style de journalisme sportif, ma propre méthode, mais disait que je pouvais tout de même m’inspirer des grands comme Martin McGuire, descripteur radiophonique francophone des matchs du CH, tel que mentionné dans ce message. Derek était un homme simple, toujours de bonne humeur et prêt à aider tout le monde. Me surnommant par « T-Bone », Derek Aucoin m’a fait rêver, m’a inspiré et m’a fait grandir en tant que personne. Je lui en serai pour toujours reconnaissant.
Tout au long de son combat contre sa virulente maladie, au cours des 18 derniers mois, jamais il ne se sera plaint de son sort. Voilà un homme qui profitait de la vie comme bon lui semblait. Derek voulait combler des souhaits dans sa bucket list. Son plus grand vœu était de lancer une balle de baseball avec son fils Dawson, au Central Park à New York. Il l’a fait en novembre 2019. Je trouve cela encore très touchant de regarder la vidéo de ce magnifique moment. Il était un homme de famille, un mari et un père exceptionnel aux côtés de Dawson et de sa tendre épouse Isabelle.
Dans un autre ordre d’idée, en tant qu’édimestre au 98,5 FM, j’aurai eu la chance de travailler une seule fois aux côtés de Derek et ce fut il y a déjà un an. Je me rappelle combien il avait les yeux gros, me regardant de fierté à l’idée de savoir que je devenais son collègue. J’avais vécu une très belle soirée et nous avons d’ailleurs échangé en ondes au sujet du Canadien.
Derek Aucoin aura laissé sa marque dans ma jeune carrière. Il aura été un personnage important non seulement pour moi, mais pour le grand monde du sport québécois, notamment celui du baseball, alors qu’il a déjà été lanceur des Expos de Montréal et fut un ambassadeur hors-pair. Un homme qui aura accompli son rêve, qui aura aimé et aidé les autres. Son départ fut trop hâtif, mais il nous quitte la tête haute, le nom de sa biographie d’ailleurs, sous la plume de Benoît Rioux.
Mon cher Derek, nous n’avons qu’à te dire merci. Tu peux reposer en paix. Je t’aime, mon ami.
Tristan Mac