Coupe du monde : un groupe B à saveur britannique
Alors que l’un des plus gros événements sportifs planétaires approche à grands pas, il est temps de nous attaquer aux équipes du groupe B. Celles-ci ayant toutes un lien historique en commun : avoir fait partie à un moment ou un autre du grand Empire britannique. Il sera intéressant de voir si l’ex-empire anglais régnera une fois de plus sur ses adversaires (au sens footballistique bien entendu).
Angleterre
Le célèbre impérialisme britannique asseyait autrefois sa domination politique et territoriale un peu partout sur le globe. Ce n’est pas le cas sur la planète soccer. Cela semble faire une éternité que l’Angleterre est en quête de réussite autant à l’Euro qu’à la Coupe du monde. En effet, les Three Lions n’ont jamais remporté d’Euro et leur seule conquête en Coupe du monde remonte à 1966. Pourtant, le championnat anglais est considéré comme la meilleure ligue au monde, mais ce statut ne se reflète pas sur la sélection nationale. Or, dans les dernières années, on sent un plus grand optimiste autour de cet effectif anglais.
Quatrième place en 2018 et finaliste de l’Euro 2020 (joué en 2021), l’Angleterre se situe encore dans sa fenêtre d’opportunité pour enfin remporter un titre international. Meilleur buteur du dernier Mondial, le capitaine Harry Kane est encore à un bon niveau. Il devra mener cette équipe offensivement en laissant parler son incroyable talent de finisseur comme en 2018. Kane est loin d’être seul cependant, entouré autant de vétérans que de jeunes établis, le groupe anglais est bien balancé.
En défense, Kyle Walker et John Stones, deux représentants de Manchester City, seront probablement encore des éléments bien utiles. En revanche, le cas d’Harry Maguire est incertain. Hautement ridiculisé partout sur les réseaux sociaux, le joueur de Manchester United est en grande difficulté. Néanmoins, il a démontré qu’il était plus confortable en équipe nationale, spécialement dans la défense à cinq utilisée par le sélectionneur Gareth Southgate au dernier Euro. Sinon, le bon vieux Eric Dier ou Fikayo Tomori seraient aussi de bonnes options. Le défenseur latéral droit de Liverpool, Trent Alexander-Arnold, est aussi une interrogation. Personne ne doute de ses attributs offensifs, le doute s’installe plutôt lorsqu’il s’agit de l’aspect défensif. S’il n’est pas à la hauteur, Reece James ou même Kieran Trippier pourront prendre la relève.
Au milieu, on retrouve une pépinière de talent ; Phil Foden, Buyako Saka, Jude Bellingham (qui n’a que 19 ans), Mason Mount, Declan Rice, Kalvin Philipps en passant par le vétéran Jordan Henderson. Ceux-ci sauront apporter dynamisme et stabilité dans l’entrejeu anglais. Southgate aura ainsi la lourde tâche de décider qui titulariser. En attaque, Kane et Raheem Sterling devraient avoir leur place de titulaire quasiment assurée. Par la suite, ce sera à voir entre Marcus Rashford, qui connaît un bon début de saison à Manchester United, et Jack Grealish, en manque de temps de jeu à City.
Les attentes entourant l’Angleterre sont rien de moins que le premier rang du groupe. Tout autre résultat serait une grande déception pour les partisans des Three Lions. Ceux-ci ne goûtent que la déception depuis bon nombre de décennies, ils sont maintenant dus pour un changement de saveur. La saveur de la victoire, de la gloire, un peu comme à l’époque de l’Empire britannique.
Classement FIFA actuel : 5e
Joueur à surveiller : Harry Kane
États-Unis
Économiquement et politiquement indépendants depuis 1776, la sélection nationale américaine est cependant très dépendante de plusieurs facteurs. Le premier étant les blessures, un aspect malheureusement incontrôlable. Effectivement, deux des moteurs de cette équipe, probablement les plus grands talents du pays, sont les jeunes joueurs Christian Pulisic (24 ans – Chelsea) et Giovanni Reyna (19 ans – Borussia Dortmund). Ces deux-là ont la malheureuse habitude de se retrouver souvent sur la liste des blessés. Reyna est d’ailleurs blessé présentement, mais devrait tout de même revenir à temps pour la Coupe du monde.
L’autre enjeu de taille qui entoure les Américains, c’est le niveau de jeu de ces adversaires. Par chance pour nos voisins du Sud, le groupe B est assez accessible et la deuxième place est totalement envisageable pour ceux-ci. Bien entendu, personne ne s’attend à ce que les États-Unis passent devant l’Angleterre. Or, les Pays de Galles et l’Iran sont des opposants amplement prenables pour la nation américaine. Parmi les trois pays d’Amérique du Nord, les États-Unis sont peut-être ceux qui ont le plus de chances de passer au travers des phases de groupe, si l’on se fie à la qualité de leurs groupes respectifs. Néanmoins, les Gallois peuvent toujours surprendre, ils nous ont habitués à cela dans les dernières années. L’Iran aussi n’est pas à prendre à la légère, lui qui possède un effectif méconnu, mais tout de même prometteur.
L’effectif américain est le résultat d’un beau mélange de joueurs évoluant soit en Europe ou en MLS (dans leur propre patelin). Outre Pulisic et Reyna, qui jouent dans de grands clubs d’Europe, les USA peuvent aussi compter notamment sur l’arrière droit Sergiño Dest (AC Milan), et les milieux de terrain Weston McKennie (Juventus) ainsi que Tyler Adams et Brenden Aaronson (Leeds United). Ceux-ci jouent dans de grands clubs et obtiennent de bonnes minutes avec ceux-ci, ce qui est très positif pour l’effectif américain. Mais cela n’enlève rien aux joueurs évoluant en MLS. Par exemple, la charnière centrale est composée de deux véritables tours ayant survolé la MLS dans les dernières années, Walker Zimmerman et Aaron Long.
Les partisans américains devraient donc avoir une bonne confiance envers leur défense et leur milieu de terrain. Matt Turner devant la cage ne devrait pas être un problème non plus. La faiblesse potentielle est l’attaque, qui manque clairement d’options. Certes, l’ancien de MLS Ricardo Pepi, qui joue aux Pays-Bas depuis peu, est un choix valable en pointe. Ensuite, la profondeur est légèrement inquiétante, mais si Pulisic et Reyna appuient bien Pepi, la troupe de Gregg Berhalter devrait bien s’en tirer. Bref, après l’échec de 2018, où ils ne se sont pas qualifiés pour le Mondial et des qualifications compliquées cette année, les États-Unis auront-ils ce qu’il faut pour finir au deuxième rang du groupe? Sur papier, c’est clair que la réponse est oui, mais lorsque l’on regarde un portrait global de la sélection et le contexte des derniers mois, il est normal d’avoir des doutes.
Classement FIFA actuel : 14e
Joueur à surveiller : Christian Pulisic
Iran
Tout comme les États-Unis ou les Pays de Galles, l’Iran possède un lien historique avec l’ex-Empire britannique, ayant été partiellement colonisé par ceux-ci. Reste-t-il un fond de rancune chez les Iraniens? Si oui, il pourrait être transformé en intensité et en volonté de gagner et s’avérerait ainsi très utile contre l’Angleterre. Le match d’ouverture du groupe B le 21 novembre sera un énorme défi pour l’Iran face à cette puissance. Or, la quête de la deuxième place n’est pas irréaliste, la lutte sera farouche avec les États-Unis (un duel qui s’étend aussi sur le plan politique) et les Pays de Galles.
L’Iran possède une formation moins connue du partisan de soccer moyen, ce qui la rend plus sous-estimée. Or, même si les Iraniens ne comptent pas de grandes vedettes dans leurs rangs, ils ont tous de même des joueurs de qualité. À vrai dire, la plupart des joueurs iraniens ne jouent pas dans un club de leur terre natale, contrairement au Qatar (groupe A) par exemple. En effet, ils évoluent un peu partout dans le monde, que ce soit au Qatar, en Turquie, Croatie, Belgique, Grèce, Allemagne, Angleterre, Pays-Bas en passant même par Chypre. On retrouve des Iraniens dans des clubs d’envergure tout de même ; par exemple Alireza Jahanbakhsh (Feyenoord), Saman Ghoddos (Brentford), Sardar Azmoun (Bayer Leverkusen) et Mehdi Taremi (FC Porto).
Si l’on devait identifier l’élément le plus important chez l’Iran, ce serait justement Taremi. Ce dernier occupe efficacement le poste d’attaquant à Porto, comme le démontrent ses 7 buts et 4 passes décisives en 10 rencontres, toutes compétitions confondues. Taremi ne portera cependant pas son club sur ses épaules, il faudra un effort commun pour la conquête de cette deuxième place. Ce sera déjà une sixième participation pour l’Iran, eux qui n’ont jamais franchi les phases de groupe. Il est clair que ce sera leur objectif dans cette Coupe du monde.
Classement FIFA actuel : 22e
Joueur à surveiller : Mehdi Taremi
Pays de Galles
Les Pays de Galles sont réputés pour être l’équipe de Gareth Bale et d’une certaine perspective, ce n’est pas complètement faux. Mal-aimé à la fin de son parcours au Real Madrid, le Gallois est connu pour son fameux slogan : Wales. Golf. Madrid. In that order. Traduction : Pays de Galles. Golf. Madrid. Dans cet ordre. Accompagné de ces coéquipiers gallois, il avait brandi ce slogan écrit sur un drapeau de sa nation en novembre 2019, alors que la sélection venait de se qualifier pour l’Euro 2020.
Cela montre que Bale est non seulement un passionné de golf, mais surtout que de représenter sa nation à l’échelle internationale est ce qui importe le plus pour lui. D’ailleurs, ses statistiques en éliminatoires pour la Coupe du monde démontrent également son engagement envers les Pays de Galles : 6 buts et 3 passes décisives en 7 petits matchs. Les actions parlent encore plus que les paroles et Bale semble avoir compris cela. Or, c’est faux de dire qu’il est le seul élément clé de cette équipe.
En effet, la sélection galloise peut aussi compter sur de bons morceaux en défense avec plusieurs joueurs jouant dans des clubs d’Europe (contrairement à Bale qui joue maintenant au LAFC) plutôt respectables. C’est le cas de Ethan Ampadu (Spezia Calcio), Joe Rodon (Stade Rennais), Chris Mepham (Bournemouth) ou même Ben Cabango (Swansea) ; ceux-ci apportent donc profondeur et versatilité à la charnière centrale. Sans oublier le jeune latéral droit, Neco Williams, ancien joueur de Liverpool, maintenant dans les rangs de Nottingham Forest. En attaque, pour appuyer Bale, les Gallois comptent aussi sur deux jeunots ; Daniel James (24 ans – Fulham), ancien de Manchester United, très rapide en contre-attaque. Ainsi que Brennan Johnson (21 ans – Nottingham Forest) dont la valeur est évaluée à 20M€ selon Transfermarkt.
Le cas d’Aaron Ramsey au milieu de terrain est un aspect important également. Arrivé à Nice cet été, Ramsey est présentement blessé. Sa présence au Mondial est primordiale pour les Gallois, lui qui est un élément phare du succès de sa nation dans les dernières années, notamment à l’Euro 2016 ou lui et Bale avaient été fantastiques. Or, malgré tous les noms mentionnés plus haut, celui sur qui il y aura le plus de pression, ce sera Gareth Bale. Il s’est dirigé vers Los Angeles en MLS pour bien se préparer au Mondial. Très peu titulaire, il n’a marqué que deux buts en 12 matchs, ce qui ne ressemble pas à une bonne préparation. Mais lorsque Le Golfeur est sur un terrain, entouré de ses confrères gallois, c’est habituellement là qu’il est à son meilleur.
Le groupe B est à la portée du Pays de Galles, les rencontres du 21 et 25 novembre face aux États-Unis et l’Iran seront décisives pour le deuxième rang du groupe.
Classement FIFA actuel : 19e
Joueur à surveiller : Gareth Bale
Calendrier des matchs du groupe B
- 21 novembre : Angleterre vs Iran
- 21 novembre : États-Unis vs Pays de Galles
- 25 novembre : Pays de Galles vs Iran
- 25 novembre : Angleterre vs États-Unis
- 29 novembre : Iran vs États-Unis
- 29 novembre : Pays de Galles vs Angleterre
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