Groupe B : un groupe de la mort pas si mortel

Ce groupe B sera fort relevé. Les amateurs qui tentent d’identifier un groupe de la mort on peut-être choisi celui-ci. Mais attention. Oui l’Espagne est une nation hautement prestigieuse, oui l’Italie est la championne en titre et oui la Croatie a été finaliste de la Coupe du monde 2018 et demi-finaliste en 2022, mais chacune de ces sélections comporte des réserves. 

Avec l’Espagne, on est bien loin de l’image de solidité, de technique et de puissance que dégageait cette sélection entre 2008 et 2012 lors de leur incroyable triplé (Euros 2008 et 2012 et Coupe du monde 2010). En effet, bien que l’effectif reste talentueux, on semble être en manque de bases solides, notamment en attaque. Par exemple, Alvaro Morata (31 ans, Atlético Madrid), Ferran Torres (24 ans, FC Barcelone) et Dani Olmo (26 ans, RB Leipzig) pourraient tous potentiellement obtenir des postes de titulaires, mais aucun d’entre eux n’inspire une confiance totale.

L’Espagne en possède tout de même quelques-unes de ces bases solides. Impossible de passer sous le silence le milieu défensif Rodri (30 ans, Manchester City), l’un des meilleurs au monde à son poste depuis plusieurs années. En défense, Nacho (34 ans, Real Madrid) et Dani Carvajal (32 ans, Real Madrid) seront eux aussi des pierres d’assise. Ces deux tauliers devront être irréprochables si les Espagnols veulent aspirer aux grands honneurs. Le latéral Alejandro Grimaldo (28 ans, Bayer Leverkusen) qui vient de connaître une excellente saison, voudra poursuivre sur cette lignée de bonnes performances.

On peut véritablement parler d’une phase de transition pour la Roja, car bien qu’on ne soit plus nécessairement dans une génération dorée, l’émergence de jeunes pépites espagnoles pourrait conduire à une autre période de gloire. On n’a qu’à penser à Lamine Yamal (16 ans, FC Barcelone), Pedri (21 ans, FC Barcelone), Nico Williams (21 ans, Athletic Bilbao) ou encore Fermin Lopez (21 ans, FC Barcelone). Il sera intéressant d’observer le temps d’utilisation de ceux-ci durant la compétition. 

Des ex-champions remodelés

L’Italie a remporté l’Euro 2020 (disputé en 2021 en raison de la COVID-19) grâce à un collectif fort, uni et soudé. Bien que certains vainqueurs font toujours partis de la sélection, plusieurs cadres n’y sont plus. La prestance et le leadership des célèbres défenseurs Leonardo Bonucci (37 ans, nouvellement retraité) et Giorgio Chiellini (39 ans, retraité) seront en manque dans ce nouvel effectif italien. 

D’autres joueurs comme Marco Verratti (31 ans, Al-Arabi SC), Lorenzo Insigne (32 ans, Toronto FC), Federico Bernardeschi (30 ans, Toronto FC) et Alessandro Florenzi (33 ans, AC Milan) qui ont fait partie intégrante de la conquête de 2021, devront également être remplacés. Le sélectionneur n’est plus le même non plus. Luciano Spalletti, qui a mené Naples au sacre italien en 2023, voudra faire de même avec l’Italie en remplacement de Roberto Mancini. 

Pour ce qui est de la dimension sportive, la Squadra azzurra possède encore de la qualité en défense avec les fiables latéraux que sont Giovanni Di Lorenzo (30 ans, Naples) et Federico Dimarco (26 ans, Inter Milan),ainsi que le prometteur Alessandro Bastoni dans la charnière centrale (25 ans, Inter Milan). Entre les poteaux, le grand Gianluigi Donnarumma (25 ans, PSG) devra encore une fois tenir le fort comme il avait fait au dernier Euro, alors qu’il avait remporté le titre de meilleur joueur du tournoi. Le plus grand problème chez l’Italie sera fort probablement en attaque, puisqu’il est difficile de prévoir d’où viendront les buts. 

Si Federico Chiesa (26 ans, Juventus) est en mesure de jouer le rôle de bougie d’allumage comme il l’avait fait lors de la phase éliminatoire en 2021, ce serait bénéfique pour l’Italie. Des joueurs plus méconnus comme Gianluca Scamacca (25 ans, Atalanta) et Giacomo Raspadori (24 ans, Naples) devront briller si les Italiens veulent avoir une chance de défendre leur titre.

La Croatie a-t-elle un autre tour dans son sac?

Après avoir surpris bien des gens lorsqu’ils ont atteint la finale à la Coupe du monde 2018 puis la demi-finale au Mondial 2022, qu’est-ce que nous réserve maintenant la troupe de Luka Modric (38 ans, Real Madrid). Peut-être encore une autre surprise, qui sait? Si c’est le cas, cette surprise sera encore plus grande puisqu’un mot revient souvent pour décrire la sélection croate : vieillissante. Effectivement, selon le site Transfermarkt, l’âge moyen de cette équipe est de 27,69. L’un des plus jeunes joueurs de cette formation, le défenseur Josko Gvardiol (22 ans, Manchester City), sera un élément clé. Même s’il n’arrive pas à temps pour l’Euro 2024, un rajeunissement sera grandement nécessaire pour la Croatie. 

Pour l’instant, ceux-ci peuvent miser tout de même sur de bons piliers comme Gvardiol et Josip Stanisic (24 ans, Bayer Leverkusen), tous deux auteurs d’une bonne saison en club. Aussi, ce sera possiblement les derniers pas de Modric avec son pays. Le Ballon d’or 2018 cherchera à laisser sa marque pour une dernière fois avec sa nation. Tout comme l’Italie, les Croates devraient avoir de la misère à faire bouger les cordages, si l’on se fie à leur attaque peu menaçante. 

Il ne faudrait pas non plus oublier l’Albanie. Cette pauvre nation se retrouve dans un groupe extrêmement compliqué où elle jouera le rôle de souffre-douleur, à moins d’un miracle. Pour ce qui est des trois autres sélections, il est bien difficile de prédire qui terminera aux positions 1, 2 et 3. 

Calendrier

Espagne – Croatie : 15 juin, Olympiastadion (Berlin)

Italie – Albanie : 15 juin, Signal Iduna Park (Dortmund)

Croatie – Albanie : 19 juin, Volksparkstadion (Hambourg)

Espagne – Italie : 20 juin, Veltins-Arena (Gelsenkirchen)

Albanie – Espagne : 24 juin, Merkur Spiel-Arena (Düsseldorf)

Croatie – Italie : 24 juin, Red Bull Arena (Leipzig)