Groupe F : le Portugal en quête d’un autre Euro pour Ronaldo
N’ayant l’air de rien, le groupe F risque d’être excitant. Le Portugal de l’éternel Cristiano Ronaldo devrait s’en tirer aisément. Mais pour ce qui est du reste, rien n’est joué. La Turquie renouvelée, la robuste Tchéquie et la Géorgie de Khvicha Kvaratskhelia, auront toutes une chance de briller.
Le fameux CR7! Sans aucun doute l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de son sport, en plus d’être un athlète exemplaire et une des plus grandes personnalités publiques de la planète. Le capitaine portugais est maintenant âgé de 39 ans (Al-Nassr) et disputera son sixième et dernier Euro. Bonne nouvelle pour lui, le Portugal présente un effectif qui regorge de talent et de profondeur.
Pour ses comparses, il y a certainement une motivation supplémentaire à offrir un dernier titre international à une légende, mais aussi à un coéquipier de longue date. Un coéquipier émérite, presque quadragénaire, qui est encore en très grande forme. En effet, Ronaldo, comme à son habitude, cumule des statistiques effarantes avec 35 buts et 11 passes décisives en seulement 31 matchs en Arabie Saoudite. On ajoute à cela 10 buts et 2 passes décisives en 9 matchs lors des qualifications pour l’Euro. Tout cela à 39 ans, faut-il le rappeler.
Sa titularisation ne semble donc plus être un questionnement, même si à la Coupe du monde 2022, il avait amorcé certains matchs sur le banc. Cependant, advenant des contre-performances de CR7, le Portugal possède amplement de ressources à l’attaque avec les Gonçalo Ramos (22 ans, PSG), Diogo Jota (27 ans, Liverpool) ou encore Joao Félix (24 ans, FC Barcelone), qui peuvent à la fois être titularisés en compagnie de Ronaldo ou bien être utilisés comme remplaçants de luxe. Il y a également le doué ailier gauche Rafael Leao (25 ans, AC Milan) qui n’était pas titularisé au dernier mondial. Avec cette panoplie d’options offensives, les choix du sélectionneur Roberto Martinez seront à surveiller.
Au milieu de terrain, c’est extrêmement bien garni aussi. Bruno Fernandes (29 ans, Manchester United) et Bernardo Silva (29 ans, Manchester City) sont des figures de proue de la sélection depuis plusieurs années déjà. Ce ne serait donc pas étonnant de les voir débuter la compétition comme titulaires. Quant à Silva, il a une fâcheuse tendance à ne pas produire lors des compétitions internationales de grande envergure. Effectivement, lors des Mondiaux 2018 et 2022 ainsi que lors de l’Euro 2021, il n’a récolté aucun but et aucune passe décisive sur un total de 13 matchs.
Bien entendu, l’apport du Cityzen ne se résume pas uniquement à sa production offensive, mais peut-être que Martinez pourrait se tanner et décider d’y aller avec une autre alternative. Parmi ces alternatives, il y a notamment Vitinha (24 ans, PSG), auteur d’une excellente saison à Paris, le polyvalent Danilo Pereira (32 ans, PSG) ou encore le jeune Joao Neves (19 ans, Benfica). Ceux-ci espèrent tous avoir la chance de jouer un rôle significatif au sein de l’effectif portugais.
En défense, le pilier Ruben Dias (27 ans, Manchester City) est bien présent et devrait être aussi solide qu’à son habitude. Le petit bémol en charnière centrale se trouve du côté de son acolyte. Est-ce que l’endurci Pepe (41 ans, FC Porto) sera titulaire à 41 ans ? Il deviendrait ainsi le plus vieux joueur de l’histoire de l’Euro. Même s’il a encore des jambes, Pepe n’est probablement pas le bon choix pour jouer 90 minutes. Gonçalo Inacio (22 ans, Sporting Portugal) et Antonio Silva (20 ans, Benfica), beaucoup plus jeunes, pourraient aussi être utilisés. Cela dépendra aussi de la formation employée. Martinez a essayé à des défenses à trois et à quatre lors des matchs préparatoires.
Du côté des latéraux, c’est la crème de la crème. Joao Cancelo (30 ans, FC Barcelone), Diogo Dalot (25 ans, Manchester United), Nuno Mendes (21 ans, PSG) et Nelson Semedo (30 ans, Wolverhampton) offrent de la rapidité, de la créativité et des moyens de percussion à leur entraineur. Fort à parier qu’ils seront très menaçants pour leurs adversaires.
Le Portugal a remporté l’Euro 2016 il y a huit ans, prenant par surprise beaucoup d’amateurs. Si la Seleção das Quinas triomphe lors de l’Euro 2024, les surpris seront moins nombreux.
L’équipe Cendrillon se cache-t-elle parmi la Tchéquie, la Turquie ou la Géorgie?
L’équipe underdog à l’image du Danemark en 2021 ou de l’Islande et des Pays de Galles en 2016 se trouve possiblement dans ce groupe. Que ce soit grâce à certaines individualités ou un collectif fort, ces équipes pourraient en surprendre plus d’un.
Dans le cas de la Tchéquie, il ne s’agit pas nécessairement d’un effectif épatant sur papier. Toutefois, c’est une équipe qui a connu une bonne préparation avec cinq gains consécutifs. De plus, le toujours dangereux Patrik Schick (28 ans, Bayer Leverkusen) est habile pour marquer des buts inattendus lors des grands moments. Après en avoir inscrit quelques-uns de la sorte avec Leverkusen cette saison, cette capacité pourrait maintenant servir aux Tchèques. Son jeune compagnon Adam Hlozek (21 ans, Bayer Leverkusen) sera aussi à surveiller. Au milieu de terrain, le combatif et intenable Tomas Soucek (29 ans, West Ham) sera un moteur essentiel dans le succès de sa nation.
En ce qui concerne la Turquie, certains nourrissaient des espoirs en eux lors des derniers Euros. Or, les Turcs n’ont pas délivré les performances escomptées, n’ayant pas franchi la phase de groupes en 2016 et 2021. Peut-être que 2024 sera l’année de la Turquie, alors que les attentes se sont légèrement atténuées. Malgré un temps de jeu limité dans leurs clubs respectifs, les pépites Arda Güler (19 ans, Real Madrid) et Kenan Yildiz (19 ans, Juventus) auront une opportunité d’éclore sur la scène internationale.
Les voisins des Turcs, les Géorgiens de Kvaratskhelia (23 ans, Naples), représentent aussi une équipe avec certaines individualités intéressantes, avec en tête de liste Kvaradona, qui a terminé 17e au Ballon d’or 2023. Une des révélations de Ligue 1 cette saison, Georges Mikautadze (23 ans, Metz) ainsi que le portier Giorgi Mamardashvili (23 ans, Valence) seront aussi des éléments qui pourraient changer la donne pour la Géorgie.
Bref, alors que Portugal filera, selon toute vraisemblance, vers la première place du groupe, les trois autres nations se disputeront farouchement le deuxième échelon et même le troisième, qui pourrait lui aussi signifier une place en huitièmes de finale en raison de ce format à 24 équipes.
C’est ce qui conclut la couverture des six groupes de la phase préliminaire de l’Euro. Bon tournoi à tous!
Calendrier
Turquie – Géorgie : 18 juin, Signal Iduna Park (Dortmund)
Portugal – Tchéquie : 18 juin, Red Bull Arena (Leipzig)
Géorgie – Tchéquie : 22 juin, Volksparkstadion (Hambourg)
Turquie – Portugal : 22 juin, Signal Iduna Park (Dortmund)
Géorgie – Portugal : 26 juin, Veltins-Arena (Gelsenkirchen)
Tchéquie – Turquie : 26 juin, Volksparkstadion (Hambourg)
