Le CF Montréal humilié à la maison
Le match contre la Nouvelle-Angleterre marquait le début du dernier droit vers les éliminatoires, et les Montréalais l’ont amorcé de la pire des manières. Le Bleu blanc noir a été humilié à domicile par une équipe qui en arrachait ces derniers temps.
Pour entamer cette course vers les séries, Laurent Courtois a décidé d’aligner ses nouvelles recrues, Jahkeele Marshall-Rutty et Caden Clark, et de laissé de côté Matías Cóccaro, Jules-Anthony Vilsaint ainsi que Mathieu Choinière, qui est sur le point de signer avec le club Grassshopper de Zurich, en Suisse, selon les rumeurs.
Cependant, ni les changements dans la formation ni le retour en MLS devant une salle comble n’ont permis à Montréal de livrer une prestation satisfaisante. Au contraire, face à une équipe de la Révolution de la Nouvelle-Angleterre occupant les bas-fonds du circuit Garber, le CFM s’est effondré et a subi un cuisant revers de 5-0.
Retour des mauvaises habitudes
À peine sept minutes après le début de la rencontre, la Nouvelle-Angleterre célébrait son premier but devant les partisans montréalais. Suite à une passe en profondeur du maestro Carles Gil, qui a trompé la vigilance de Tom Pearce, suivie d’un centre à ras de sol de Brandon Bye, Bobby Wood est parvenu à devancer Georges Campbell pour trouver le fond du filet de Montréal. Pour une énième fois cette saison, le CF Montréal a concédé un but tôt dans la rencontre, se retrouvant ainsi contraint de courir après la marque.
Dans le jeu, les hôtes n’ont pas été flamboyants, mais ils n’ont pas été ridicules pour autant. Malgré le but encaissé, les hommes de Courtois ont proposé du jeu à leur adversaire. Avec un Nathan Saliba s’impliquant vigoureusement dans la construction du jeu et se rendant disponible dans les intervalles pour progresser vers l’avant, le CFM a pu sortir des zones de pressions assez rapidement pour attaquer la cage adverse.
À deux reprises, le Bleu blanc noir a cogné à la porte d’Aljaz Ivacic, le portier des Revs. Saliba a tenté sa chance à environ 25 mètres de la cage de la Nouvelle-Angleterre, mais Ivacic a refusé de céder. Deux minutes plus tard, Clark imite son coéquipier, mais le dénouement est resté le même.
Les offensives montréalaises n’ont toutefois pas empêché les visiteurs de doubler la mise 30 minutes après leur premier filet. À la suite d’un cafouillage dans la boîte de Jonathan Sirois, Wood a inscrit un deuxième but. Dès lors, la suite de la partie s’annonçait désastreuse pour Montréal.
La Nouvelle-Angleterre se régale
Si les premières 45 minutes n’ont pas été catastrophiques pour le CF Montréal, les 45 suivantes ont tourné au cauchemar. Les Revs ont pris l’ascendant sur leurs rivaux et ont transformé le stade Saputo en leur terrain de jeu. Ils se sont amusés à enchaîner les buts en fin de deuxième demie, et petit à petit, les visiteurs ont vidé la forteresse montréalaise. Entre la 72e et la 83e minute, la troupe de Caleb Porter a marqué à trois reprises. Mené par un Gil en grande forme, le Révolution n’a montré aucune pitié pour ses opposants au retour des vestiaires.
Sur la feuille des statistiques les Montréalais paraissent plutôt bien; en revanche, sur le terrain, ils ont probablement livré leur pire performance sous l’ère Courtois.
Je me sens humilié. Je me sens mal pour les partisans et les gens ici présents au stade.
Samuel Piette en conférence de presse.
Des tactiques mal interprétées
Laurent Courtois a une fois de plus aligné un onze de départ différent des matchs précédents. Avec deux nouvelles recrues dans le onze de départ et une défense remaniée, la tactique de l’entraîneur montréalais semblait claire et précise. En première période, le Bleu-blanc-noir évoluait dans un schéma en 3-4-2-1 avec deux milieux défensifs et deux milieux offensifs afin de créer une supériorité numérique au milieu de terrain face aux Revs, qui n’alignaient que deux joueurs dans l’axe. L’idée de Courtois était d’exploiter les capacités offensives de ses défenseurs centraux pour percer le premier rideau défensif adverse et ainsi progresser vers l’avant.
On voulait essayer de trouver des espaces devant leur première ligne de défense avec des défenseurs plus offensifs.
Laurent Courtois en conférence de presse.
Cette tactique a fonctionné pendant une partie du premier acte, notamment grâce à Saliba, qui se rendait disponible pour assurer la transition dans le jeu. Le numéro 19, Piette, Clark et Bryce Duke ont également participé à la construction du jeu à travers des combinaisons rapides avant d’élargir le jeu sur les ailes, où Tom Pearce et Marshall-Rutty se positionnaient. Cependant, aucune action décisive n’a été initiée ni sur le flanc droit ni sur le flanc gauche, car aucun Montréalais n’était présent à la réception des centres dans la surface de réparation.
En seconde période, l’entraîneur du CFM a opté pour un schéma en 4-3-3. Raheem Edwards est entré comme latéral gauche à la place de Joaquín Sosa, tandis que Lassi Lappalainen a remplacé Tom Pearce comme ailier gauche. Le Finlandais a apporté un souffle d’énergie et aurait même pu soulever la foule montréalaise, mais sa frappe est passée au-dessus du but alors qu’il se trouvait aux abords des six mètres de la cage adverse.
En somme, même ce changement de dispositif tactique n’a pas permis à Montréal de renverser la situation, tant la Révolution dominait. Il semble y avoir un écart entre les attentes tactiques de Laurent Courtois et leur mise en œuvre par ses joueurs. Plus souvent qu’autrement, ces problèmes récurrents se traduisent par des défaites, compromettant petit à petit les chances du CF Montréal de décrocher un billet pour les séries éliminatoires.
Les Montréalais auront une semaine pour digérer cette lourde défaite et se préparer avant de se mesurer à l’une des meilleures formations de la ligue, le FC Cincinnati, samedi prochain, au TQL Stadium.