L’attente sera encore longue
Le nouveau chandail rétro de l’Avalanche du Colorado qui arbore le logo des défunts Nordiques de Québec suscite la controverse chez les amateurs québécois. Ce chandail pourrait cependant représenter la seule façon pour les habitants de Québec de voir leur symbole sur la glace pour encore plusieurs années.
Depuis que les premières rumeurs voulant qu’une 31e équipe rejoigne les rangs de la LNH, les amateurs de hockey québécois ne rêvent qu’au retour des Nordiques de Québec. Le débalancement des conférences est et ouest a toutefois joué contre la Vielle Capitale et ce sont les villes de Las Vegas et Seattle qui lui ont finalement été préférées pour les 31e et 32e équipes.
Parfois, c’est bien de rêver, mais il faut éventuellement affronter la réalité. Dans le cas des Nordiques, la réalité est malheureusement que l’équipe est bien loin d’un retour. La LNH n’a simplement pas d’intérêt à instaurer une équipe à Québec. La pandémie de COVID-19 aurait pu représenter une belle opportunité pour le retour des Nordiques, surtout avec les déboires financiers de certaines équipes comme les Coyotes de l’Arizona et les Sénateurs d’Ottawa. La ligue fera cependant tout en son pouvoir pour garder ces équipes là où elles sont en ce moment. Québec n’est pas non plus une grande ville de sport et il serait donc difficile pour une équipe d’y prospérer, surtout en ces temps-ci.
En fait, même si certaines franchises venaient à déménager, Québec ne serait probablement pas la première destination visée par la LNH. Houston est souvent évoquée lorsqu’on parle d’expansion future. Considérant que l’Arizona jouera dans la division centrale dès l’arrivée du Kraken de Seattle, un déménagement à Houston ne serait que plus logique. Un déménagement implique également qu’un investisseur ou un groupe d’investisseurs deviendrait propriétaire de l’équipe et devrait débourser les frais associés. Considérant les insécurités financières associées à la pandémie et le fait qu’on ne sait toujours pas quand les spectateurs seront accueillis à nouveau dans les arénas et si les revenus seront suffisants, il serait surprenant que quelqu’un du Québec se lance dans le projet cette année.
Considérant donc qu’un retour à Québec n’est pas dans les plans à court terme de la LNH, il faudrait peut-être se réjouir de voir que l’identité des Nordiques n’a pas été entièrement jetée aux oubliettes depuis leur déménagement en 1995.
Les Rockies déjà revisités
En plus des Nordiques, l’Avalanche avait le choix de revisiter l’uniforme d’une autre franchise. Il s’agit des Rockies du Colorado, qui avaient été l’équipe de Denver entre 1976 et 1982, après avoir évolué pendant deux saisons au Missouri, sous le nom des Scouts de Kansas City, et avant de déménager à nouveau pour devenir les Devils du New Jersey. Plusieurs auraient préféré voir l’Avalanche retourner vers ces couleurs ou ce logo, même s’il s’agit d’une franchise n’ayant pas de lien avec l’équipe. Un choix qui se serait comparé à celui du Wild du Minnesota, qui a ressorti les couleurs des North Stars, qui sont aujourd’hui les Stars de Dallas.
Sauf que l’Avalanche a déjà revisité le logo et l’uniforme des Rockies, mais avec les couleurs de l’équipe actuelle, soit exactement le concept des Reverse Retro. l’utilisation du look des Rockies aurait donc été une mise à jour banale à leur troisième chandail actuel.
L’élément nostalgique aurait ainsi été bien moins présent et les ventes de chandails auraient également été beaucoup moins importantes. Il faut garder en tête que les nouveaux chandails doivent permettre aux équipes de retirer un minimum de revenus.
Le nouveau chandail de l’Avalanche représente donc un beau clin d’œil à l’histoire de la franchise des Nordiques, en plus de permettre aux Québécois de partiellement revivre une partie de l’histoire du hockey dans leur province. Ils servent également de rappel comme quoi la ligue n’a pas oublié Québec. Reste maintenant à voir si l’Avalanche va porter ce chandail en affrontant le Canadien et ainsi permettre aux partisans de « revivre » cette rivalité historique. On serait loin du match du Vendredi saint, mais, en attendant les vrais Nordiques, ce serait mieux que rien.