Aucun mode d’emploi pour la découverte d’un sport
Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise manière de découvrir un sport, de commencer à s’y intéresser ou de carrément tomber en amour avec celui-ci. Alors que plusieurs sports sont présentement arrêtés, pourquoi ne pas faire du rattrapage sur l’un de ceux-ci ou apprendre à en découvrir un tout nouveau?
Une activité populaire des journées de pluie ou de confinement est le marathon. Comme je viens assurément de confondre 80% des lecteurs, permettez-moi d’emprunter l’expression anglophone correspondante : le binge-watching. En effet, en français, nous utilisons le même mot pour désigner deux activités entièrement opposées sur le spectre de l’activité physique. C’est toutefois l’action de regarder des émissions de télévision en rafale qui nous intéresse ici. Alors que certaines personnes profiteront des journées pluvieuses pour rattraper une série télé, d’autres pourraient utiliser leur temps pour tenter de découvrir un nouveau sport.
Un fait intéressant : les façons de découvrir un sport sont multiples et plusieurs d’entre-elles sont étrangement similaires à la routine de confinement de beaucoup de gens. En voici quelques-unes qui peuvent constituer un bon remplacement aux activités traditionnelles des journées plus tranquilles.
Les jeux vidéos
Aujourd’hui, c’est très simple, chaque sport a un jeu qui lui est associé. Des séries d’EA Sports et de 2K aux multiples simulations farfelues de la série Mario, en passant par les nouveaux classiques, comme Rocket League, il y en a pour tous les goûts. Pour plusieurs, le jeu constitue une excellente manière de s’initier à un nouveau sport. Connaître des joueurs et/ou des équipes constitue une recette facile pour commencer à comprendre et à avoir des conversations autour du sport choisi. C’est d’ailleurs grâce au jeu FIFA World Cup 2010 sur Wii que j’ai été en mesure de tenir des conversations sur le soccer lorsque j’étais à l’école primaire.
J’ai également commencé à connaître et à m’intéresser au baseball en jouant en cachette à un jeu sur mon téléphone pendant mes cours d’anglais de secondaire 1. Je ne comprenais pas nécessairement tous les règlements et je ne connaissais pas beaucoup d’équipes, mais j’étais déjà capable de dire que Mike Trout était pas mal bon dans pas mal toutes les facettes du jeu. C’est d’ailleurs en jouant à ce même jeu que Michael Brantley est devenu mon joueur préféré puisqu’il était inexplicablement capable de frapper plus de circuits que Trout, Miguel Cabrera et Robinson Cano.
Demander à quelqu’un de vous faire un résumé
Gardons la comparaison entre le sport et les séries de télévision. Imaginons que regarder un match de hockey pour la première fois de sa vie en 2020, c’est comme commencer un nouvelle série, mais à la septième saison. Vous ne connaîtrez probablement pas les joueurs, la situation des équipes, les « bons » et les « méchants », ni pourquoi les Flames et les Oilers se détestent autant. Il vous faut donc quelqu’un qui s’y connaît un peu plus et qui pourra vous accompagner dans la découverte de votre nouveau sport favori.
Avec 31 équipes dans la LNH, vous aurez également l’embarras du choix lors de la sélection de votre équipe préférée. Si vous êtes du genre à justement commencer une série à la 110e saison, vous pourrez choisir les Canadiens de Montréal, mais demandez à la personne qui vous fera un résumé de sauter le bout où Montréal repêche Doug Wickenheiser au lieu de David Savard et Paul Coffey et celui où l’équipe joue avec un chandail aux motifs de salon de barbier. Pour les amateurs de spinoffs, je vous recommande les Stars de Dallas, dont l’histoire est rattachée à trois autres équipes. La solution simple serait toutefois de prendre pour les Golden Knights de Vegas. Vous n’auriez ainsi que trois saisons de retard.
Conseil d’ami : évitez de choisir Boston ou Toronto si vous habitez au Québec…
Regarder un film
Si le fait de vous écraser dans le divan et de regarder la télévision vous attire toutefois plus que tout, pourquoi ne pas combiner l’utile à l’agréable? Il y a tellement de films de sport qui permettent de découvrir des sports ou de s’y intéresser, en plus de passer un bon moment. Qui ne s’est pas imaginé remporter le championnat national de karaté ou de boxe après avoir regardé Karate Kid ou Rocky? Qui n’a pas eu envie de mettre son équipement et d’aller attaquer ses adversaires tête première après avoir écouté le discours d’Al Pacino dans Any Given Sunday ou celui de Kurt Russel dans Miracle? Qui ne s’est pas imaginé, l’espace d’une seconde, courir le cross-country après un visionnement de McFarland? Il y a tellement d’options et la majorité des films sont basés sur des faits vécus, ce qui ajoute du réalisme aux histoires.
Voici trois recommandations pour ceux et celles qui chercheraient à s’intéresser à autre chose qu’aux grands sports plus connus :
Secretariat (2010)
Une biographie sur l’un des plus grands chevaux de course de l’histoire et sur les multiples épopées de Penny Chenery, qui devait faire sa place dans un monde d’hommes. Le tout est présenté de manière à permettre au public de comprendre les émotions du cheval, même si ce dernier ne parle pas.
Invictus (2009)
Il n’y a pas beaucoup de gens qui savent que Nelson Mandela était un grand fan de rugby. Non seulement Invictus aborde le sport et son importance pour la communauté sud-africaine, mais présente également la facette politique de cette période de l’histoire, alors que l’apartheid était toujours en place dans le pays.
Ford v Ferrari (2019)
Si la Formule 1 est assez connue à travers la planète, les courses d’endurance passent parfois sous le radar. Ford v Ferrari relate le combat des deux géants de l’industrie de l’automobile qui se sont affrontés aux 24h de Le Mans en 1966, mais du point de vue du pilote Ken Miles, dont l’histoire représente une véritable tragédie du monde du sport.
Les jeux vidéos, la télévision, les films, il n’y pas pas tant de différence avec ce que l’on fait les jours de pluie ou depuis le début du confinement. Alors, pourquoi ne pas essayer quelque chose de différent? Le pire qui peut arriver, c’est que vous n’aimiez pas le film ou le jeu, ou que vous ne vous intéressiez pas au sport qu’il aborde. Le point reste que le fait de ne pas avoir envie d’aller au parc ou de regarder un match à la télévision ou en personne n’est plus une excuse pour ne pas s’intéresser à un nouveau sport.