Cette nouvelle ligue féminine sera-t-elle la bonne?

La Ligue de Hockey féminin a fait ses débuts le 1er janvier dernier dans un match opposant New York à Toronto.
Crédit photo : PWHL / Twitter

Le premier match de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) s’est déroulé le 1er janvier dernier à Toronto. À la suite du rachat de la précédente ligue par un groupe d’investisseurs en juin dernier, cette nouvelle organisation représente une opportunité en or pour le hockey féminin même si de lourds défis financiers et publicitaires sont à prévoir pour sa survie à long terme.

La LPHF n’est pas la première tentative de créer une ligue professionnelle féminine en Amérique du Nord. En 2007, un groupe de joueuses fonde la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF). Cependant, les joueuses n’ont été payées qu’à partir de la saison 2017-2018 avec un salaire de 2 000$ par saison. En parallèle, une ligue similaire est mise sur pied du côté américain, la Ligue nationale de hockey féminin, qui sera renommée la Fédération première de Hockey (FPH) en 2021. Cette ligue n’offrait qu’un salaire d’environ 5 000 à 10 000$ par année aux joueuses.

En 2019, la LCHF met fin à ses activités. La raison évoquée par la ligue est la compétition financière avec sa rivale américaine pour les partenariats économiques. Néanmoins, ce ne sont pas toutes les joueuses qui rejoignent la FPH américaine qui dénoncent le manque de salaire et de reconnaissance pour le hockey professionnel. Elles rejoignent l’Association des joueuses professionnelles de hockey (AJPH), une instance qui se bat pour la création d’une réelle ligue professionnelle présente au Canada et aux États-Unis, avec un salaire conséquent et des droits de diffusion assez élevés pour maintenir en vie cette ligue hypothétique.

Un nouvel espoir 

La pandémie de COVID-19 frappe le milieu du sport et la Fédération première de Hockey n’y échappe guère. Les représentantes de l’AJPH réussissent à convaincre des investisseurs de racheter la ligue, mais en donnant un réel salaire pour les joueuses. Cela conduit les propriétaires à vendre la ligue au groupe d’investisseurs dirigé par l’homme d’affaires américain Mark Walter. 

La LPHF est officiellement créée le 29 août 2023 et comprend six équipes, trois au Canada (Montréal, Ottawa et Toronto) et trois aux États-Unis (New York, Boston et Minnesota). Chaque équipe joue 24 matchs durant la saison initiale et le calendrier va augmenter à 32 pour la deuxième saison. Le salaire minimal pour une joueuse est de 35 000$ et peut monter jusqu’à 80 000$ par année. À l’opposé, un joueur recrue de la LNH gagne 950 000$ par année, soit 11 fois le salaire tandis que plusieurs joueuses de la LPHF sont des vétérans avec des grandes carrières olympiques, dont Marie-Philip Poulin, la capitaine de l’équipe de Montréal.

Ce salaire est largement inférieur à celui des contrats faramineux des joueurs masculins. Néanmoins, il s’agit d’un premier essai viable où il sera possible d’augmenter les revenus au fil des années. Cependant, la question de la survie économique se pose puisque la LPHF devra signer des contrats de commandite avec différents partenaires. Air Canada et Canadian Tire ayant déjà signé comme partenaires officiels de la ligue.

Les droits de diffusion, la clef des revenus

De plus, la survie d’une ligue passe indéniablement via les contrats de télédiffusion avec les chaînes généralistes et spécialisées. RDS sera le diffuseur principal francophone et ICI.Tou.TV présentera neuf matchs de l’équipe de Montréal, dont deux parties sur les ondes de Radio-Canada. 

Les résultats sont déjà positifs pour la ligue. Lors du premier match de l’équipe de Montréal contre Ottawa à RDS2, il était diffusé en même qu’un match du Canadien de Montréal à RDS. En termes de côtes d’écoute, 500 000 personnes ont visionné le match du CH et 150 000 pour l’équipe féminine. Pour une nouvelle ligue professionnelle dans un marché dominé par le hockey masculin, ces chiffres donnent espoir pour la suite des choses. Lors du match du 6 janvier entre le Minnesota et Montréal, 13 316 personnes étaient présentes dans le gradin, soit le nouveau record pour un match de hockey féminin professionnel en Amérique du Nord. 

L’espoir est au rendez-vous pour le hockey féminin professionnel.

Pierre-Alexandre Larouche

Sportif de salon depuis sa tendre enfance, Pierre-Alexandre Larouche est étudiant au baccalauréat en communication (journalisme) à l'UQAM. Maniaque de statistiques, de dates et capable de nommer les 56 champions du Super Bowl par coeur, Pierre-Alexandre s'est joint au Club-École pour joindre ses deux passions que sont l'écriture et le sport. Amateur de football américain, d'hockey et de baseball, il est à la recherche de sujets méconnus et adore débattre sur les sujets chauds de l'actualité sportive.

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