La Russie en quête de rédemption
Après une décevante quatrième place l’an dernier, la Russie tentera de se racheter avec une médaille sous les ordres de Sergei Zubov. Malheureusement pour l’ancienne gloire des Stars, la tâche s’annonce plutôt difficile.
Se retrouvant dans un groupe B qui s’annonce particulièrement relevé avec la présence de la Suède et des Américains, les Russes en auront plein les bras dès le début du tournoi. De plus, la Russie a un effectif beaucoup moins reluisant que ce à quoi elle nous a habitué par le passé.
Quand Askarov va, tout va
Cette année encore, le sort de la Russie reposera sur les épaules du gardien Iaroslav Askarov. Reste tout de même à savoir quelle version d’Askarov se présentera devant le filet de la Russie lors du tournoi. Est-ce que ce sera le gardien dominant qui a récolté 12 victoires en 18 matchs dans la VHL (la deuxième division russe) en 2019-2020, lui permettant d’être sélectionné en première ronde cette année-là, ou serait-ce plutôt le gardien qui a connu une fin de tournoi très ordinaire l’an dernier, accordant sept buts sur 64 tirs lors de ses deux derniers matchs? Seul le temps nous le dira, mais chose certaine, les Russes vont avoir besoin d’une excellente performance de la part de l’espoir des Prédateurs s’ils veulent être en mesure de compétitionner pour une médaille cette année.
Des omissions qui risquent de faire mal
Pour rajouter à cette situation corsée, Askarov n’aura pas beaucoup d’aide devant lui puisque la brigade défensive russe manque cruellement de profondeur et d’expérience. En effet, des huit défenseurs choisis, seul Shakir Mukhamadullin, choix de premier tour des Devils en 2020, et Kirill Kirsanov étaient avec l’équipe l’an dernier. C’est donc eux qui vont mener cette brigade. Dans ce contexte, la décision d’écarter Daniil Chayka et Yan Kuznetsov de l’effectif en fait sourciller plus d’un puisque les deux faisaient partie de l’équipe en 2021 et connaissent de bons débuts de saison en Amérique du Nord.
Choix de deuxième ronde de Vegas en 2021, Chayka a récolté 22 points en 27 parties cette saison avec le Storm de Guelph, dans la Ligue de l’Ontario (OHL), alors que Kuznetsov a trois points en quatre matchs avec les Sea Dogs de Saint John (LHJMQ), après avoir disputé une douzaine de rencontres avec le Heat de Stockton, dans la Ligue américaine. C’est de notoriété publique que l’équipe russe n’apprécie pas particulièrement les joueurs évoluant dans les ligues juniors canadiennes, mais, dans ce cas-ci, l’orgueil des Russes pourrait leur être très coûteux.
Quel rôle pour Michkov?
La jeune sensation Matvei Michkov fera assurément partie des joueurs à surveiller dans ce tournoi. Considéré par plusieurs comme étant l’un des plus beaux espoirs pour le repêchage de 2023, en compagnie de Connor Bedard, Michkov a été nommé joueur du tournoi au mondial des moins de 18 ans au printemps dernier, avec une récolte de 16 points, dont 12 buts. De plus, il est devenu, le mois dernier, le plus jeune joueur à s’aligner pour l’équipe senior russe, à l’âge de 16 ans, 11 mois et deux jours, dépassant du même coup un certain Alex Ovechkin. Cette saison, il a récolté un impressionnant total de 33 points en 24 matchs avec le SKA de Saint-Pétersbourg (KHL) et sa filiale dans la Ligue junior majeur de Russie (MHL). Dans la KHL, c’est un respectable cinq points en 13 matchs. Il sera donc très intéressant de voir quel rôle lui sera accordé lors du Championnat mondial junior, sachant que la Russie n’a pas l’habitude d’offrir beaucoup d’opportunités à de jeunes joueurs, mais une attaque possédant moins de dynamisme qu’à l’habitude pourrait lui ouvrir la porte.
La Russie aura droit à un véritable test face aux Suédois en ouverture de tournoi le 26 décembre. Un affrontement qui sera des plus intéressants!