Emil Heineman vise la grande ligue
Après son excellent baptême nord-américain à Laval plus tôt cette année, Emil Heineman sera de nouveau sous le feu des projecteurs au cours des prochaines semaines. L’attaquant de 21 ans entreprend son deuxième camp d’entraînement avec le Tricolore en souhaitant forcer la main des dirigeants de l’organisation.
BROSSARD – Le Complexe sportif CN faisait office de mise en scène pour la journée des médias des Canadiens de Montréal, mardi. Celle-ci agissait comme intermédiaire entre le camp des recrues et le début du camp officiel de l’équipe, qui se mettra en branle dès mercredi.
Pour Emil Heineman, le camp d’entraînement représentera une nouvelle opportunité de briller. À pareille date l’année dernière, l’attaquant en était à ses premiers coups de patin avec le CH. Le directeur général de l’équipe, Kent Hughes, venait de procéder à son acquisition grâce à l’échange envoyant Tyler Toffoli aux Flames de Calgary quelques mois plus tôt, et le mystère planait dans le cas du jeune européen. Ayant évolué en Suède pendant toute sa carrière, il était difficile de prédire comment il s’adapterait au style de jeu nord-américain.
La période d’ajustement a semblé inexistante pour lui.
Une forte première impression
Heineman a fait tourner les têtes à son premier séjour à Montréal, surtout grâce à son tir, mais aussi à son gabarit imposant ; deux denrées rares de nos jours chez le Canadien. La pénurie de marqueurs naturels ne constitue rien d’inédit, et le futur de l’équipe se dessine comme étant exceptionnellement petit à l’attaque. Ces deux attributs le démarquent de nombreux autres profils d’espoirs du club, et continueront à le servir de brillante façon durant son ascension vers le circuit Bettman.
Malheureusement pour lui, l’ailier gauche a subi une blessure au pouce lors d’un match préparatoire l’an dernier, le forçant à mettre une croix sur le reste du camp de la Sainte-Flanelle. Il a disputé la majorité de la campagne en Suède, avant d’enfiler le chandail du Rocket de Laval, l’équipe affiliée aux Canadiens, pour le dernier droit de la saison. C’est en revenant de l’autre côté de l’Atlantique qu’Heineman a connu ses meilleurs moments. En 11 rencontres, l’ailier a fait bouger les cordages à sept reprises, en plus d’ajouter deux mentions d’aides, pour un total de neuf points.
J’ai appris beaucoup de choses. Le jeu se joue différemment ici. J’ai définitivement gagné beaucoup d’expérience durant le mois et demi que j’ai passé à Laval.
Emil Heineman, conférence de presse, 15 septembre 2023
Ne pas laisser passer le train
Lors de son deuxième tournoi des recrues avec le Bleu-Blanc-Rouge, Heineman n’a su épater la galerie. Sans être une nuisance, loin de là, il s’est très peu démarqué du reste de la compétition. En 2 parties, l’ailier format géant n’a pas été en mesure de noircir la feuille de pointage. L’échantillonnage est infiniment petit, mais les chances de se faire valoir sur une telle scène ne sont pas intarissables.
Dans moins de trois semaines, le camp d’entraînement sera chose du passé et le Canadien entamera sa saison à Toronto, qu’Heineman soit de la formation ou non. Ce sera au principal intéressé de prouver, d’ici là, qu’il mérite de jouer dans la meilleure ligue de hockey au monde. Pour ce que ça vaut, Eric Engels, journaliste pour Sportsnet, le plaçait sur le quatrième trio de l’équipe pour commencer la saison dans ses plus récentes prédictions.
Je ne dis pas qu’il a une place avec le Canadien (…), mais s’il y en a un, à l’attaque, qui peut brouiller les cartes, je miserais sur Emil Heineman.
Stéphane Leroux, Hockey 360, 13 septembre 2023
Garder l’esprit ouvert
En dépit du ménage effectué par la direction au cours de la saison morte, l’équipe regorge encore d’attaquants. En comptant Tanner Pearson, fraîchement obtenu des Canucks de Vancouver, le CH recense 15 attaquants sous contrats. Du lot, 14 sont pourvus d’une certaine stabilité grâce à leur entente à sens unique. Il sera donc assez difficile pour Heineman de se dénicher un rôle de régulier avec le Tricolore dès le mois d’octobre.
« Je ne me concentre pas vraiment là-dessus. Mon but est de me diriger au camp avec l’esprit ouvert et de jouer du mieux que je peux » affirmait l’attaquant suédois, mardi matin, acceptant généreusement de répondre aux questions dans le stationnement du Complexe sportif CN. Il se dit aussi imperméable à la pression, une qualité à ne pas négliger, surtout pour un joueur évoluant dans un marché comme celui de Montréal.
Malgré la congestion à l’attaque, Emil Heineman vise la grande ligue. Les cartes sont dorénavant entre ses mains, nonobstant son pouce encore un peu fragile.