La Finlande peut encore viser le podium
Avec son alignement plus expérimenté et le talent individuel tant à l’avant qu’à l’arrière, la Finlande pourrait très bien accéder à la finale du Championnat mondial junior. Elle devra toutefois vaincre des équipes avec un peu plus de profondeur.
Un avantage non négligeable pour la Finlande en vue de l’édition 2022 du Championnat est qu’une grande partie de l’équipe était de l’édition 2021. En effet, pas moins de dix joueurs seront de retour cette année. À titre de comparaison, le Canada n’en compte que trois et les États-Unis en auront six.
Contrairement à d’autres nations, la Finlande se démarque également par l’opposition que ses joueurs ont l’habitude d’affronter. Si les joueurs canadiens et américains d’âge junior ont pour habitude de jouer contre d’autres joueurs du même âge, ceux des pays européens sont plutôt opposés à des joueurs adultes expérimentés.
Kemell pour remplacer Lundell
Comme ils ne jouent pas toujours dans des ligues d’âge junior, il est plus rare de voir les jeunes européens dominer leur circuit puisqu’ils ont généralement moins de temps de jeu et ne sont pas toujours utilisés sur les unités spéciales. Cette affirmation a cependant, comme toute bonne règle, son exception et dans ce cas précis, l’exception se nomme Joakim Kemell.
Véritable monstre offensif, Kemell est pressenti pour être l’un des premiers joueurs dont le nom sera appelé lors du prochain repêchage de la LNH. À sa première saison en SM-liiga, Kemell a récolté 18 points en 21 matchs. Il a toutefois raté un mois d’activité en raison d’une blessure et n’a récolté que deux points lors des cinq rencontres qu’il a disputées depuis son retour. C’est donc dire qu’au moment de sa blessure, le jeune homme de 17 ans avait 16 points, dont 12 buts en 16 matchs. Ces totaux ne représentaient pas simplement un sommet au sein de son équipe, mais bien un sommet à travers la ligue au complet.
L’apport offensif de Kemell sera plus que nécessaire pour la Finlande, qui devra faire sans son capitaine et meilleur joueur de l’édition 2021: Anton Lundell. Ce dernier avait récolté dix points en sept rencontres l’an dernier et bien que Kemell a le potentiel de palier la production offensive, il ne pourra pas remplacer Lundell à la position de centre. Ce rôle pourra cependant rempli par Roni Hirvonen. L’espoir des Maple Leafs de Toronto évoluait à l’aile lors du tournoi de 2021, mais est un centre naturel. Tout comme Kemell, Hirvonen sera un rouage important de l’attaque de la Finlande, lui qui avait récolté six points en sept matchs l’an dernier et est en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière en SM-liiga. C’est d’ailleurs lui qui agira à titre de capitaine de l’équipe cette année.
Outre Kemell et Hirvonen, la Finlande pourra compter sur Kasper Simontaival, qui avait connu un excellent tournoi l’an dernier en récoltant sept points. Aatu Räty aurait également dû être de la partie, lui qui renaît de ses cendres avec 13 points en 11 parties avec Jukurit Mikkeli en Finlande, mais la COVID-19 le force à rater le tournoi. Son rôle pourra être comblé par Juuso Mäenpää ou encore Roby Järventie. Le point d’interrogation au sein du top-6 est assurément le rôle qu’occupera Brad Lambert. Ce dernier s’était taillé un poste avec l’équipe l’an dernier et avait bien paru avec quatre points en jouant sur la troisième ligne. Lambert connaît toutefois une saison un peu plus difficile en SM-liiga cette année, mais cela peut facilement être attribué au fait qu’il ne joue pas beaucoup et n’est pas toujours utilisé dans le meilleur rôle.
Les arrières assurés par Niemelä et Blomqvist
À la défense Topi Niemelä agira encore une fois à titre de quart-arrière de l’équipe. Lui aussi repêché par Toronto, Niemelä avait été nommé défenseur par excellence du tournoi en 2021. Excellent dans toutes les facettes du jeu, il devait probablement encore être dans la course pour ce titre. Il sera notamment épaulé par Kasper Puutio et Eemil Viro, qui avaient tous deux pris part au tournoi l’an dernier et avaient été des morceaux importants de la brigade défensive de l’équipe.
La perte de Ville Heinola porte un dur coup à la défense finlandaise, mais celle-ci sera presque entièrement composée de joueur de 19 ans, donc plus expérimentés, qui devraient pouvoir livrer la marchandise. Le seul défenseur plus jeune sera l’espoir des Hurricanes de la Caroline Aleksi Heimosalmi, qui avait très bien paru au Championnat mondial des moins de 18 ans l’an dernier. Heimosalmi pourrait jouer des minutes de qualité lors des rencontres opposant la Finlande à l’Allemagne et l’Autriche. Ce sera à lui d’en profiter s’il veut s’établir comme un régulier pour le reste du tournoi.
Du côté des gardiens de but, bien que la Finlande n’ait pas nécessairement besoin d’un Yaroslav Askarov ou d’un Jesper Wallstedt, l’équipe pourra compter sur l’un des gardiens les plus prometteurs du tournoi en Joel Blomqvist. L’espoir des Penguins de Pittsburgh avait agi à titre de numéro deux l’an dernier et est prêt à assumer le poste de partant cette fois-ci. Ce qui rend Blomqvist très prometteur, ce sont ses statistiques incroyables qu’il a affichées jusqu’ici cette saison. En huit matchs avec Kärpät dans la SM-liiga, Blomqvist a maintenu une moyenne de buts alloués ridicule de 0,73 et un taux d’efficacité de .960, deux statistiques qui le placent parmi l’élite de la ligue finlandaise.
En cas de problème devant le filet, la Finlande pourra se rabattre sur le portier des Frontenacs de Kingston Leevi Meriläinen, qui affiche le deuxième plu haut total de victoire de la OHL cette saison.
Des attentes beaucoup plus élevées
Les Finlandais étaient arrivés au tournoi de 2021 en étant sous-estimés par presque tout le monde. Ces attentes peu élevées leur ont permis de surprendre les autres nations en terminant 3e. Cette année cependant, les attentes sont beaucoup plus hautes et il ne fait aucun doute que de ne pas accéder à la ronde des médailles serait une énorme déception.
La profondeur manquante à la ligne bleue et au sein du quatrième trio pourrait être le point négatif à soulever de cette formation finlandaise. Battre des équipes comme le Canada ou les États-Unis pourrait donc s’avérer être une tâche complexe, mais pas insurmontable.
La Finlande devrait justement lutter pour la tête du groupe A avec le Canada, mais le reste de ce groupe, composé de la Tchéquie, de l’Allemagne et de l’Autriche, ne devrait pas inquiéter les Finlandais outre mesure. C’est une fois qu’ils devront s’opposer à la Suède, la Russie ou les États-Unis que le parcours risque de se corser. La Finlande aura d’ailleurs l’occasion de voir l’équipe américaine de ses propres yeux jeudi lors de leur seule rencontre préparatoire.
Le véritable parcours débutera ensuite le 26 décembre alors que la Finlande se mesurera à l’Allemagne lors du tout premier match de l’édition 2022 du tournoi.