Les Nets ont du pain sur la planche
Alors que les séries éliminatoires de la NBA se mettront en branle au début de la semaine prochaine, les Nets de Brooklyn sont déjà en mode préparation, eux qui se sont assurés, dimanche soir, du septième rang au classement dans l’Est, et donc d’un rendez-vous avec les puissants Raptors de Toronto au premier tour. Les champions en titre du trophée Larry O’Brien défendront leur place au sommet, et il est difficile de croire que les pauvres Brooklynois constitueront un réel obstacle sur leur parcours.
Une formation décimée
En investissant près de 70 millions de dollars dans les vedettes Kevin Durant et Kyrie Irving en juillet 2019, les Nets de Brooklyn croyaient avoir assemblé un Big Two capable, au minimum, de les traîner jusqu’en deuxième ronde des séries pour la première fois en six ans. Ces signatures représentaient néanmoins un pari risqué, Durant venant alors de subir une chirurgie à un tendon d’Achille, fracturé lors du cinquième match de la finale de la NBA, et Irving comptant plusieurs antécédents de blessures.
Ce pari se transforme peu à peu en fiasco. Ayant été informée que Kevin Durant ne ferait pas ses débuts à Brooklyn lors de la première année de son contrat, l’organisation des Nets n’a pas pu compter bien longtemps sur Kyrie Irving pour maintenir le club dans les bonnes grâces de la ligue. Irving a bien fait lors des 20 matchs qu’il a disputés cette saison, maintenant une moyenne de 27,4 points par rencontre. Se blessant à l’épaule en novembre, le meneur a pu réintégrer l’alignement brooklynois en janvier, mais a rapidement dû s’avouer vaincu à son tour, en raison de douleurs persistantes. Il est passé sous le bistouri en mars et manque à l’appel depuis.
En ajoutant à ses blessures les tests positifs à la COVID-19 de Spencer Dinwiddie, DeAndre Jordan et Taurean Prince, ainsi que la décision de Wilson Chandler de ne pas accompagner ses coéquipiers à Orlando, les Nets se retrouvent avec une force de frappe presque anéantie.
Frapper un mur
En Caris LeVert, Brooklyn ne compte qu’un seul joueur moyennant plus de 15 points par match (18,3). Par comparaison, les Raptors en totalisent cinq, soit Pascal Siakam, Kyle Lowry, Fred VanVleet, Norman Powell et Serge Ibaka.
Il serait très surprenant que cette statistique s’améliore chez les Nets en première ronde des séries. Toronto bénéficie de la deuxième meilleure formation de la National Basketball League en termes d’efficacité défensive. Les Raptors n’accordent en moyenne que 1,045 point par possession.
Excellant en pression, les hommes de Nick Nurse sont en mesure de forcer le jeu et pousser leurs rivaux à prendre de mauvais tirs, souvent à partir de la ligne des trois points. Leur stratégie défensive pourrait s’avérer fatale pour l’attaque des Nets de Brooklyn. Celle-ci croule déjà dans les bas-fonds de la ligue en ce qui a trait au pourcentage d’efficacité sur les tirs (44,6%) et les tirs contestés (48,3% à distance de 2 à 4 pieds et 44,2% à moins de 2 pieds).
En limitant les tirs en suspension de qualité, les joueurs des Raptors pourraient obliger ceux des Nets à se frayer un chemin jusqu’au filet. Par conséquent, ils dirigeraient le jeu vers la bouteille, où les spécialistes de la défense Marc Gasol, Pascal Siakam et Serge Ibaka font la loi. Si l’entraîneur-chef par intérim des Nets, Jacque Vaugh, espère exploiter cette zone par manque de tireurs d’élite, il devra se casser la tête. Les Raptors n’accordent en moyenne que 41,8 points par match à proximité du panier, ce qui les place, une fois de plus, au deuxième rang de la ligue.
Les cinq partants des Raptors se surpassent dans leur zone depuis le début de la saison, mais ils ne sont pas seuls. Bien qu’ils jouent très peu, les joueurs remplaçants se démarquent, eux aussi, par leur capacité à fermer la porte et garder leur club dans le match. Comparé à tous ceux de la NBA, le banc torontois présente la quatrième meilleure cote défensive. Toutefois, par sa faible utilisation, il participe faiblement à l’effort offensif.
Du côté des Nets, c’est tout le contraire. La réserve marque près du tiers des points de l’équipe, mais est incapable de faire la différence autour de son panier, accordant en moyenne 0,589 point par possession (21e rang de la NBA). Brooklyn devra trouver un moyen de colmater cette faille pour avoir une chance face aux Raptors. Nick Nurse aime faire jouer ses meilleurs joueurs pendant la majeure partie des affrontements. Sans résistance de la part des remplaçants des Nets, leurs séquences offensives seront une partie de plaisir.
Continuer sur sa lancée
Somme toute, c’est un défi énorme qui attend les Nets de Brooklyn en première ronde des séries éliminatoires. Même s’il peut paraître impossible de surmonter un obstacle comme celui que posent les Raptors, qui jouent sans complexe depuis le début de la présente campagne, les New-Yorkais ont montré des flashs intéressants au cours de leurs six matchs disputés à Orlando. Caris LeVert et Joe Harris remplissent le panier à profusion, moyennant 24 et 21,8 points par match respectivement. Ces deux éléments joueront un rôle important contre la défense prodigieuse de Toronto. Ayant peu d’expérience en séries éliminatoires, ils ont cependant tout à prouver.
En outre, les Nets ont pu compter sur Timothé Luwawu-Cabarrot et leur banc pour venir à bout de la meilleure équipe de la NBA, les Bucks de Milwaukee, le 4 août dernier, et limiter le candidat au trophée du joueur le plus utile Giannis Antetokounmpo à 16 points. Le club a également défait les Clippers de Los Angeles, deuxième meilleure équipe dans l’Ouest, cinq jours plus tard.
Brooklyn n’est pas à prendre à la légère actuellement. Si elle joue en équipe et avec confiance, comme elle l’a fait depuis son arrivée dans la bulle, ne perdant qu’à une seule reprise, et que chacun de ses joueurs adopte une attitude gagnante, la troupe de Jacque Vaughn peut croire à une surprise. Du reste, contre une équipe du calibre des Raptors de Toronto, l’aspect chance n’est pas à négliger non plus.