Les problèmes du calendrier de l’ATP

Après une longue saison, le dernier Masters 1000 de l’année se tient présentement à Paris. Crédit photo: Compte Instagram du Masters de Paris Rolex

 Alors que la saison de tennis professionnel masculin touche à sa fin, le calendrier a encore une fois montré ses nombreux problèmes. Manque de pauses, changements de continents à répétition et même un problème de balles, ce calendrier n’est peut-être plus ce que les joueurs ont besoin. 

Cette saison, l’ATP (Association of Tennis Professionnals) a commencé son année en Australie. Après, les joueurs avaient le choix d’aller en Amérique du Sud, en Europe, aux États-Unis ou au Moyen-Orient. Le mois d’après, il y avait seulement deux tournois, aux États-Unis. 31 jours plus tard, tous les gros tournois étaient en Europe, et ce pour quelques mois. 

En 2023, les préoccupations climatiques sont très importantes. En changeant de continent aussi souvent, l’ATP ne donne pas le meilleur exemple. Il serait pourtant possible de grouper les tournois sur le calendrier par continent sur lequel ils sont joués. 

La tournée asiatique de septembre-octobre est un autre souci.  Après avoir visité nos voisins du Sud, les joueurs doivent se rendre en Asie, principalement en Chine, avant de revenir en Europe. Il serait géographiquement plus logique de coller la tournée asiatique aux tournois australiens. 

Novak Djokovic, numéro 1 mondial, a remporté l’US Open début septembre. Son corps de 36 ans est encore en pleine forme. Pourtant, il a décidé de ne pas aller jouer la tournée asiatique, ratant l’important Masters 1000 de Shanghai. Il a ainsi a pu se reposer pour amorcer deux importants tournois de fin d’année au sommet de son art.  

Ce choix de manquer des gros tournois sans blessure n’est pas à la portée de tous. À Shanghai, seul Djokovic était absent parmi les joueurs du top 20. Mais comme un signe de fatigue dans l’élite, un seul joueur du top 15 présent s’est qualifié pour les quarts de finale.  

Manque de repos 

En plus de cet éparpillement géographique, les joueurs n’ont pas beaucoup de temps pour souffler entre les tournois. Les meilleurs joueurs jouent plus, se rendant plus loin lors des tournois. Un joueur se rendant en finale enchaîne quatre ou cinq matchs en moins d’une semaine. La semaine suivante, s’il décide de participer à un autre tournoi, il devra potentiellement effectuer la même charge de travail et peut-être même changer de pays. 

Pour tenter de corriger le tir, l’ATP a récemment prolongé certains Masters 1000, deuxième catégorie de tournoi la plus importante, en deux semaines plutôt qu’une. Ce changement laisse plus de temps aux joueurs entre les matchs.  

L’organisation des Masters 1000 en une semaine peut être chaotique. À Paris-Bercy, tournoi en cours actuellement, l’Italien numéro 4 mondial Jannik Sinner a fini son match de seizièmes de finales passé 2h30 du matin. L’horaire du lendemain le faisait rejouer dès 17h. Avec environ 14 heures de récupération, Sinner a décidé de déclarer forfait. Son adversaire passe directement au prochain tour et les spectateurs perdent un affrontement de qualité.  

Problème de balles 

Les commanditaires sont très importants dans l’économie du tennis. Différentes marques se disputent chaudement les contrats pour fournir les raquettes ou les souliers des joueurs et les balles au tournoi. Le problème, c’est que le changement de balles a un impact sur le bras des athlètes. 

Le champion en Grand Chelem Stan Wawrinka a tweeté le 27 octobre dernier « 4 semaines, 4 balles différentes. Quand est-ce que les tournois vont écouter les joueurs? #InjuryPrevention. »

 Carlos Alcaraz, numéro 2 mondial, a quant à lui déclaré en conférence de presse qu’il préférerait que les balles soient les mêmes pour toute l’année. En début d’année, l’Américain Sebastian Korda s’est rendu pour la première fois de sa vie en quart de finale de Grand Chelem. Son parcours s’est stoppé lorsqu’il a dû abandonner, en plein match, en raison d’une blessure au poignet causé par les balles. Il a été hors d’action pour les deux mois et demi suivant l’Open d’Australie en raison de sa convalescence.  

Théo Cantin

Étudiant au baccalauréat en journalisme à l'UQAM.

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