Paris-Roubaix, l’enfer du nord
Paris-Roubaix est considéré comme l’une des courses cyclistes les plus éprouvantes du calendrier, mythique pour ses secteurs pavés, mais aussi pour ses différents vainqueurs. Le départ de l’édition 2024 aura lieu le 7 avril. L’occasion de dresser une présentation de cette course unique avant son amorce.
Paris-Roubaix ou « la reine des classiques » ou encore « l’enfer du nord » est l’une des courses faisant le plus rêvé. Longue de 260 km pour l’édition 2024, la course était longue de 280 km en 1896, pour sa première édition. Le départ a été initialement donné à Paris, de 1896 à 1966, puis de Chantilly jusqu’en 1977, où le départ a été déplacé à Compiègne, situé à 80 km au nord de Paris.
Les années 70 sont considérées comme le début de « l’ère des seigneurs » en raison des légendes du cyclisme qui ont participé et remporté l’épreuve durant cette décennie. Eddy Merckx a remporté trois fois l’épreuve, respectivement en 1968, 1970 et 1973. Roger de Vlaeminck a, lui, le record du nombre de victoires sur l’épreuve à égalité avec Tom Boonen avec 4 succès en 1972, 1974, 1975 et 1977, mais il a aussi fini quatre fois deuxième en 1970, 1978, 1979 et 1981. Roger de Vlaeminck fait partie des trois coureurs qui ont remporté les cinq monuments du cyclisme ( Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie), les deux autres étant Eddy Merckx et Henri Van Looy. Bernard Hinault, quintuple vainqueur du tour de France, s’est également imposé en 1980.
Les années 2000 ont été marquées par les 4 victoires de Tom Boonen (2005, 2008, 2009, 2012) et les trois victoires de Fabian Cancellara (2006, 2010, 2013). Mais d’autres coureurs sont venus ajouter Paris-Roubaix à leurs palmarès. C’est le cas de l’ancien triple champion du monde de cyclisme sur route, Peter Sagan, qui a remporté l’édition 2018. Le champion olympique de cyclisme sur route sacré à Rio en 2016, Greg Van Avermaet s’est lui aussi imposé en 2017 sur la reine des classiques.
La caractéristique principale de « l’enfer du nord » sont les secteurs pavés. Les secteurs sont notés en fonction de leur difficulté, de 1 étoile pour les plus faciles à 5 étoiles pour les plus difficiles. Ils ne sont que trois à être notés 5 étoiles. Ils sont en quelque sorte les juges de l’épreuve, pouvant entraîner la victoire ou la défaite. Le premier est le secteur 19, la Trouée d’Arenberg, il est considéré comme le secteur le plus difficile de la course, d’une longueur de 2 300 m avec aucune trajectoire idéale, les pavés étant disjoints et non alignés. La Trouée d’Arenberg fait bien souvent office de première sélection parmi les coureurs pour la victoire. Le deuxième secteur classé 5 étoiles est le secteur de Mons-en-Pévèle. C’est le 11e secteur avant l’arrivée, il est d’une longueur de 3 000 m, ce qui fait de lui le plus long secteur 5 étoiles. Le dernier des secteurs 5 étoiles est le secteur 4, Le Carrefour de l’Arbre. Le Carrefour de l’Arbre est un secteur qui a pu être décisif dans la victoire, c’est l’un des derniers secteurs de la course et il est situé à une quinzaine de kilomètres de Roubaix. Le coureur sortant en tête du Carrefour de L’arbre est souvent le coureur qui a gagné à Roubaix.
Paris-Roubaix n’est pas seulement une course difficile pour ses pavés et sa longueur, elle l’est aussi par les conditions climatiques qui peuvent souvent la rendre plus ardue qu’elle ne l’est déjà. La pluie, la boue sont des facteurs importants à prendre en compte pouvant renforcer la difficulté de l’épreuve en transformant les secteurs pavés en patinoire. Paris-Roubaix a ainsi pu se transformer plusieurs fois en « Roubaix des tranchées » offrant des images spectaculaires de coureurs couverts de boue de la tête aux pieds. Ce fut particulièrement le cas pour l‘édition 2002 et l’édition de 2021, il faut préciser que l’édition de 2021 s’est déroulée en octobre au lieu d’avril, la course ayant été reportée à cause de la COVID-19.
L’arrivée de Paris-Roubaix est mythique, car elle se fait dans le vélodrome de Roubaix construit en 1895. Les coureurs à leur entrée dans le vélodrome doivent parcourir un tour et demi avant de pouvoir passer la ligne d’arrivée. Ce n’est plus dans le vélodrome de 1895 que les coureurs terminent aujourd’hui la course, mais dans celui d’André-Pétrieux, le vélodrome de 1895 ayant été détruit en 1924.
Paris Roubaix 2024
L’édition 2024 de la « reine des classiques » promet, comme pour chaque édition, une bataille de gladiateurs pour la victoire. Le parcours long de 260 km en comporte cette année 55,7 de secteurs pavés, soit l’édition avec le plus de secteurs pavés depuis 30 ans. Le parcours n’en comportait que 54,5 en 2023. Cette augmentation du kilomètre de pavé est due à la rénovation et à la découverte de secteur pavé chaque année (association les amis de Paris-Roubaix).
La liste des participants n’a pas encore été donnée, mais on est cependant sûr de retrouver certains coureurs au départ : Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deuceninck), vainqueur en 2023, avec son coéquipier Jasper Philipsen (2e en 2023). Wout Van Aert (Visma Lease a Bike) deuxième en 2022 et troisième en 2023. Dylan Van Baarle coéquipier de Wout Van Aert et vainqueur en 2022. John Degenkolb (Team DSM-firmenich POSTNL), vainqueur en 2015. Stefan Küng (Groupama-FDJ), troisième en 2022. Nils Politt (UAE TEAM Emirates), deuxième en 2019. Yves Lampaert (Soudal Quick-Step), troisième en 2019.
La 121e édition de Paris-Roubaix réservera encore une fois un spectacle, une bataille acharnée où la victoire ne sera obtenue que par le coureur le mieux accompagné par ses équipiers, mais qui sera capable de dompter cet enfer du nord pour pouvoir inscrire son nom au palmarès des vainqueurs.
