Repêchage de la NFL : Une cuvée 2021 excitante
« En avril, ne te découvre pas d’un fil! ». J’entends encore cet éternel dicton que me lançaient mes parents quand, plus jeune, j’enfilais prématurément un chandail et des bermudas pour aller jouer dehors. Il doit également dire quelque chose aux meilleurs footballeurs universitaires nord-américains puisque ceux-ci s’accoutrent même d’un habit supplémentaire, bien souvent un chic veston, en vue de l’annuel repêchage de la NFL se déroulant au courant de ce mois parfois chaud, parfois frisquet.
Lors de ces trois journées de repêchage, les 32 formations de la NFL peuvent sélectionner, en suivant l’ordre établi par le classement de fin de saison et selon leurs besoins, les meilleurs talents disponibles dans le but d’améliorer leur effectif. Ce repêchage 2021 à Cleveland, en Ohio, ne fait pas exception : la cuvée de jeunes joueurs talentueux et éligibles est impressionnante et les équipes du circuit Goodell joueront gros pour dénicher le futur de leur organisation.
Des quarts-arrière complets
C’est une cuvée des plus garnies à la position névralgique de quart-arrière qui rappelle celle de 2018 (Josh Allen, Lamar Jackson, Baker Mayfield, Sam Darnold, Josh Rosen). Plusieurs jeunes talents sont disponibles, mais deux noms sont sur toutes les lèvres. D’abord, Trevor Lawrence, qualifié de talent générationnel après avoir gagné le championnat national à sa première année chez les Tigers de Clemson. Il prendra assurément le chemin de Jacksonville où il rejoindra les Jaguars, détenteurs du premier choix. Puis, Justin Fields, qui risque de poser la casquette d’une des 32 équipes sur sa tête un peu plus tard dans la soirée, mais qui a fait écarquiller les yeux de bien des recruteurs avec son Pro Day; sa journée vitrine lors de laquelle il a démontré l’étendue de son talent et de son athlétisme. Des rumeurs verraient les 49ers de San Francisco pencher pour le quart-arrière des Buckeyes de l’Ohio State, ou encore les Patriotes de la Nouvelle-Angleterre, transiger pour améliorer leur position de sélection dans l’optique de repêcher l’ancien finaliste au trophée Heisman en 2019.
Les deux quarts-arrière nommés plus haut ont maintenant l’habitude de s’affronter. Ils ont croisé le fer plus tôt cette année lors du Sugar Bowl, les demies finales des séries universitaires américaines, match dans lequel les Buckeyes de Justin Fields l’ont largement remporté 49-28 contre les Tigers de Trevor Lawrence grâce, entre autres, aux six passes de touché du meneur de jeu. Leur adversité remonte même jusqu’à leur sortie des rangs secondaires. Les deux jeunes joueurs s’étaient affrontés dans la compétition Elite 11 en 2017, compétition qui récompensait le meilleur prospect à la position de quart-arrière. Justin Fields avait encore eu le dessus sur Lawrence en remportant le titre de MVP de la compétition.
D’autres quart-arrières recevront l’appel tant convoité très tôt lors de la soirée du 29 avril prochain, notamment les excellents Zach Wilson (BYU) et Trey Lance (North Dakota St.).
Des athlètes qui peuvent faire une différence
Les formations sont très souvent à la recherche de joueurs qui peuvent avoir un impact immédiat, offensivement ou défensivement. Cette cuvée est encore une fois à vanter pour cette raison. Un athlète comme Kyle Pitts aux capacités physiques hallucinantes (6 pieds 6 pouces, 245 livres, 4.44 secondes au 40 verges) évoluant à la position de demi-inséré pour les Gators de l’Université de la Floride, pourra rendre de précieux services à la formation qui aura la chance de le choisir, et ça, dès son premier match dans la grande ligue. On s’attend à des résultats similaires de la part des receveurs disponibles.
DeVonta Smith, récipiendaire du trophée Heisman cette année, a placé la barre bien haute avec ses incroyables performances dignes des jeux vidéo de la franchise Madden lors des séries de fin de saison. Dans le match de championnat national, le receveur poids plume du Crimson Tide d’Alabama a réussi 12 attrapés pour 215 verges et trois touchés, en deux quarts de jeu seulement. Ses coéquipiers et partenaires de position en Alabama, Jalen Waddle et Ja’Marr Chase (LSU), ayant évolué avec la nouvelle sensation des Vikings du Minnesota Justin Jefferson chez les Tigers de LSU, sont deux autres receveurs très convoités. De l’autre côté du ballon, les demis défensifs Patrick Surtain (Alabama) et Jaycee Horn (South Carolina) ainsi que le secondeur de ligne Micah Parsons (Penn State) pourraient subvenir aux besoins de bien des équipes dès le premier coup de sifflet de la saison 2021-2022.
Des espoirs canadiens
Quelques joueurs nés au Canada et qui ont ensuite évolué aux États-Unis retiennent l’attention dans ce repêchage. Parmi ceux-ci, Chuba Hubbard, natif d’Edmonton en Alberta, est le plus connu. En 2019, le porteur de ballon des Cowboys d’Oklahoma State remportait le titre de joueur offensif par excellence de sa conférence (BIG 12) avec une saison exceptionnelle de 2094 verges au sol et de 21 touchés. Il se greffe alors à une belle liste de talents disponibles à cette position, où on y trouve déjà des joueurs émérites comme Travis Etienne (Clemson) et Najee Harris (Alabama).
Après un fort Pro Day, le Québécois et ancien porte-couleurs des Spartiates du Cégep du Vieux Montréal, Benjamin St-Juste (Université du Minnesota) fait parler de lui de plus en plus, même que l’expert du repêchage Mel Kiper le voit être sélectionné dès la deuxième ronde. Le bloqueur de ligne offensive Alaric Jackson (Iowa) né à Windsor en Ontario et le demi-défensif Jevon Holland (Oregon) né en Colombie-Britannique, sont également deux joueurs canadiens qui pourraient entendre Roger Goodell dire leurs noms dans les dernières journées du repêchage 2021.
Les jeux sont faits
Sans la traditionnelle semaine du combine de la NFL, annulée en raison des conditions actuelles et avec les Pro Days des joueurs à surveiller derrière nous, les recruteurs des 32 équipes dressent et peaufinent actuellement leurs listes de joueurs à repêcher en vue de la soirée du 29 avril prochain. Avec une cuvée excitante comme celle de cette année, les différentes formations auront l’embarras du choix et en ressortiront forcément améliorées. La table est donc mise pour une soirée inoubliable pour ces athlètes et pour une saison 2021-2022 des plus palpitantes.
Super article! Bravo Siméon, tu es excellent continue comme ça!