Tour d’horizon de la phase de groupes
La Coupe du monde 2022 de soccer au Qatar est en marche depuis le 20 novembre et elle fait jaser, tant sur les plans sportifs que sociopolitique. Les partisans du monde entier ont eu droit à des matchs parfois tranquilles, parfois spectaculaires. Voici donc un récapitulatif de plusieurs aspects marquants de cette prestigieuse compétition.
Les droits humains au Qatar
En toile de fond de cette Coupe du monde se déroule un drame humanitaire au Qatar. En effet, les droits humains sont bafoués sur plusieurs plans dans ce pays du Moyen-Orient. Tout d’abord, la reconnaissance des droits LGBTQ+ est inexistante au Qatar. De nombreux capitaines de différentes sélections nationales, notamment Harry Kane (Angleterre), ont tenté d’arborer le brassard arc-en-ciel, One Love, qui prône le respect de la diversité et de l’inclusion. Cependant, le régime qatari interdit la promotion de ces valeurs et pousse ainsi la FIFA à sanctionner les équipes et joueurs qui voudraient enfreindre les politiques du Qatar. Les Allemands ont également protesté à leur manière contre les menaces de sanctions sportives de la FIFA en mettant leurs mains devant leurs bouches lors d’une photo d’équipe.
Le rejet des droits LGBTQ+ n’est pas le seul fléau se tramant dans l’émirat. Effectivement, 6 500 travailleurs migrants employés par le Qatar pour la construction des stades de la Coupe du monde 2022 seraient morts sur les chantiers, leurs conditions de travail étant jugées beaucoup trop dangereuses par plusieurs observateurs. Même que certains journalistes ayant enquêté sur les chantiers de construction qataris ont qualifié la situation « d’esclavagisme moderne ». Les droits des femmes s’ajoutent à la longue liste de discriminations faisant rage au Qatar. Pour preuve, très peu de femmes qataries assistent aux matchs de ce Mondial (même lorsque le Qatar jouait), un privilège qui semble pratiquement réservé aux hommes.
Plusieurs ont critiqué la FIFA pour avoir choisi le Qatar comme pays hôte de cette Coupe du monde. Or, cette décision a été prise il y a environ 12 ans. La seule chose qui reste à faire, c’est d’assumer les conséquences de cette décision et se concentrer sur les leçons que l’on peut tirer d’un tel évènement. Il est aussi possible que cette grande et prestigieuse compétition, qui attire bien des regards, permette de diriger les projecteurs sur les atrocités présentes dans ce pays du Moyen-Orient. En espérant que les protestations des joueurs, équipes et partisans sur les lieux sensibilisent l’ensemble de la planète.
Énormes surprises et grandes déceptions
Les surprises ont été plus que nombreuses dans cette phase de groupes. Les Japonais sont probablement les artisans de la plus grosse. En effet, on attendait l’Espagne et l’Allemagne au sommet de ce groupe E relevé, mais ce sont plutôt les Nippons qui ont étonnamment terminé au premier rang du groupe, en battant d’abord l’Allemagne, puis l’Espagne. Le Japon a toutefois connu un parcours très incohérent, lui qui s’est incliné contre le Costa Rica. Pour ce qui est des Allemands, ils représentent l’une des plus grandes déceptions de la ronde préliminaire, eux qui n’atteignent pas les huitièmes de finale pour une deuxième Coupe du monde de suite.
La Belgique est un autre cador qui a grandement déçu, car les troupes de Roberto Martínez n’ont jamais affiché le niveau attendu. Le troisième rang du groupe dépeint donc bien les performances belges, eux qui n’ont marqué qu’un seul but dans cette phase de poules. Pour plusieurs, ils n’étaient pas dignes de la victoire face au Canada (1-0), les Canadiens méritant un meilleur sort. Dans ce même groupe F, le Maroc a également causé une surprise en s’emparant de la première place. L’Arabie Saoudite a aussi choqué la planète soccer en disposant de l’Argentine lors de la première rencontre du groupe C. Cela mettait fin à une séquence de 36 matchs sans défaite de l’Argentine. À noter que l’Uruguay et le Danemark ont aussi été éliminés précocement dans la compétition, devancés par la Corée du Sud et l’Australie. De plus, aucune équipe n’a remporté ses trois rencontres de poules, ce qui démontre une parité grandissante sur la scène internationale footballistique.
Quelques statistiques
En 48 matchs de phase de groupes, 120 buts ont été inscrits pour une moyenne de 2,5 buts par partie, ce qui représente deux buts de moins qu’en 2018. Six matchs se sont soldés par un 0-0, alors que la partie entre l’Angleterre et l’Iran (6-2) est celle ayant été la plus prolifique en termes de buts marqués. Cinq joueurs occupent le premier rang des buteurs avec trois réalisations chacun (avant les huitièmes de finale). Il s’agit de Kylian Mbappé (France), Cody Gakpo (Pays-Bas), Enner Valencia (Équateur), Marcus Rashford (Angleterre) et Álvaro Morata (Espagne). Tandis que l’Angleterre et l’Espagne ont été les nations les plus productives au niveau de l’attaque (9 buts).
Pour ce qui est de la défense, le Brésil, la Tunisie, les États-Unis, le Maroc et la Croatie n’ont encaissé qu’un seul but en trois matchs. En ce qui concerne les penaltys, 13 ont été sifflés jusqu’à maintenant dans la compétition, seulement huit ont été marqués, et cinq manqués. Cela représente un faible taux de réussite de 61,5 %, alors que selon la norme, environ 80 % des penaltys se concluent par un but. Le cerbère polonais, Wojciech Szczesny, a arrêté les deux penaltys auxquels il a fait face. Il est aussi le gardien le plus prolifique de la compétition jusqu’à maintenant avec 18 parades effectuées. Autre fait de marque : l’Angleterre est la seule sélection n’ayant écopé d’aucun carton (jaune ou rouge).
Des blessures à la tonne
Le nombre de joueurs atteint d’une blessure dans cette Coupe du monde est assez hallucinant. D’abord, il y a ceux qui n’ont même pas pu prendre part au Mondial, comme Sadio Mané (Sénégal), Karim Benzema (France), Timo Werner (Allemagne), Presnel Kimpembe (France), Diogo Jota (Portugal) ou Christopher Nkunku (France), pour ne nommer qu’eux. Côté français, Paul Pogba, N’golo Kanté et Mike Maignan étaient déjà forfaits plusieurs semaines avant la compétition. Mais cela, c’est sans compter les pépins physiques survenus lors de la compétition.
Parmi ceux-ci, il y a bien sûr Neymar Jr (Brésil), ayant subi une vilaine blessure à la cheville face à la Serbie. On retrouve aussi Stephen Eustáquio (Canada), Noussair Mazraoui (Maroc), Enner Valencia (Équateur), Alireza Beiranvand (Iran), Danilo Pereira (Portugal), Gabriel Jesus (Brésil) et plusieurs autres. La France reste tout de même la sélection la plus décimée par les blessures et de loin. Car en plus de Benzema, Kimpembe et Nkunku, Lucas Hernandez est sorti sur blessure dans le match contre l’Australie et ne reviendra pas au jeu dans ce tournoi. Malgré les multiples blessures, la France a su terminer au premier rang de son groupe et s’est ainsi qualifiée en huitièmes de finale.
Place au spectacle!
Il est maintenant temps de passer aux choses sérieuses, c’est-à-dire la phase éliminatoire ! Chaque rencontre est maintenant plus que primordiale. Une défaite et c’est l’élimination. Une seule équipe remportera ses quatre prochains matchs et c’est celle-ci qui sera couronnée championne du monde. À noter que les prolongations et/ou tirs au but seront nécessaires en cas d’égalité après 90 minutes. Le Brésil, la France, l’Angleterre, le Portugal et l’Argentine sont probablement les favoris les plus cités par les experts. Il faut tout de même porter une attention particulière à l’Espagne et aux Pays-Bas. Peut-être même qu’une sélection comme le Japon, le Maroc ou la Corée du Sud n’a pas fini de surprendre.
Calendrier des quarts de finale
3 décembre :
Pays-Bas vs États-Unis (3-1)
Argentine vs Australie (2-1)
4 décembre :
France vs Pologne (3-1)
Angleterre vs Sénégal
5 décembre :
Japon vs Croatie
Brésil vs Corée du Sud
6 décembre :
Maroc vs Espagne
Portugal vs Suisse