MLB : Surprises et déceptions à la mi-saison
Alors que la date limite des transactions approche à grand pas dans la MLB, je vous offre un portrait de mes cinq déceptions et mes cinq surprises de cette première moitié de saison 2020.
C’est une saison véritablement atypique dans la MLB. Nouvelles règles, saison écourtée, calendrier condensé, plus d’équipes en séries et pas de spectateurs ne sont que quelques exemples qui illustrent à quel point la saison 2020 est unique. Toutefois, une chose qui ne change pas est qu’il y a des joueurs et des équipes qui surprennent et d’autres qui déçoivent. Alors que nous entrons dans la deuxième moitié de cette saison, voici mon top 5 personnel au niveau des déceptions et des surprises dans le baseball majeur en 2020.
Les Déceptions
5. Mike Clevinger et Zach Plesac
Les Indians de Cleveland ont présentement la meilleure rotation dans le baseball majeur. C’est d’ailleurs grâce aux performances incroyables des Shane Bieber, Mike Clevinger et Aaron Civale que Cleveland pointe au deuxième rang de la division Centrale de la ligue Américaine (à égalité avec les White Sox de Chicago). En effet, l’offensive des Indians est en panne sèche depuis le début de la saison à un tel point que l’équipe se retrouve entre le 25e et le 28e rang pour presque toutes les catégories offensives.
Ce n’est toutefois pas le plus décevant chez les Indians. En l’absence de consignes officielles de la MLB et de système de « bulle » comme dans la LNH ou la NBA, les lanceurs Mike Clevinger et Zach Plesac ont décidé de quitter l’hôtel de l’équipe à Chicago le 8 août dernier pour aller manger et se promener avec des amis. Leur action avait été immédiatement sanctionnée par les Indians et les lanceurs avaient été retournés à Cleveland et suspendus de l’équipe pour une durée indéterminée. Clevinger a réintégré la formation hier soir dans une victoire des Indians sur les Twins du Minnesota. De son côté, Plesac est toujours dans l’attente d’une opportunité de lancer à nouveau.
Ce n’est donc pas en raison de leurs performances qu’ils se retrouvent sur cette liste, mais bien en raison de leur comportement totalement inacceptable en cette période de pandémie. Chapeau aux Indians pour leur réaction et leur gestion de cette situation.
4. Madison Bumgarner
Quelques années se sont déjà écoulées depuis le temps où Madison Bumgarner affichait des statistiques dignes d’un gagnant du Cy Young. Toutefois, le partant des Diamondbacks a totalement frappé un mur cette saison. Il affiche présentement une moyenne de points mérités de 9,35 avec 18 points et 7 circuits accordés en seulement 17 manches de travail cette saison. Certes, il est ennuyé par des problèmes de dos, mais il nous a habitué à de bien meilleures performances et il devra revenir en forme si l’Arizona veut espérer avoir une chance de peut-être revenir dans le portrait des séries.
3. Les lanceurs des Nationals de Washington
Avec une rotation qui inclut Max Scherzer, Stephen Strasburg et Patrick Corbin, les Nationals avaient définitivement le meilleur alignement de lanceurs pour le début de la saison. Avec la perte d’Anthony Rendon et l’arrivée tardive de Juan Soto, il ne fait aucun doute que Washington comptait sur ses lanceurs pour défendre son titre.
C’est toutefois tout le contraire qui s’est produit. Strasburg a subi une blessure au poignet et sera à l’écart du jeu pour toute la saison. De leur côté, Scherzer et Corbin affichent des statistiques complètement en contraste avec celles des dernières années, avec des moyennes de points mérités de 4,31 et 3,85 respectivement. Scherzer pointe tout de même au 7e rang au chapitre des retraits dans la Nationale, mais ses moyennes de coups sûrs et de buts sur balles accordés par match demeurent beaucoup plus élevées que dans les dernières années.
Les Nationals se retrouvent présentement en dernière position de l’est de la Nationale.
2. Reds de Cincinnati
Après avoir remporté la saison morte haut la main, tout le monde s’attendait à ce que les Reds soient parmi les favoris pour remporter la série mondiale. Cependant, Cincinnati déçoit sur plusieurs niveaux. Les gros cogneurs, comme Mike Moustakas et Eugenio Suarez, sont en panne, Joey Votto n’est plus l’ombre de ce qu’il était autrefois et Nick Castellanos se fait retirer sur des prises une fois sur trois.
Au niveau des lanceurs, on manque clairement de profondeur. Trevor Bauer est facilement en voie de finir dans le top 3 pour le Cy Young et Sonny Gray est également excellent. Toutefois, rien d’autre ne fonctionne dans la rotation des Reds. Luis Castillo ne trouve pas le moyen de remporter des matchs, les autres partants sont également décevants et, à l’exception de Lucas Sims dont les statistiques sont ridiculement impressionnantes, les releveurs sont simplement atroces.
Les Reds ne sont pas complètement exclus du portrait des séries et profiteront assurément de l’horaire condensé des Cardinals, mais ils devront faire beaucoup mieux que dans la première moitié de la saison pour avoir une chance de décrocher les grands honneurs.
1. Angels de Los Angeles
Mike Trout est vraisemblablement maudit. Malgré tous les efforts des Angels pour s’incruster dans le portrait des séries avec l’acquisition d’Anthony Rendon, le retour en forme de Shohei Ohtani et quelques ajouts à la rotation de lanceurs, Los Angeles plafonne à la dernière place dans la division ouest de l’Américaine.
Le problème est le même que celui de presque toutes les équipes cette année : les lanceurs. Ohtani devait être l’un des cinq partants, mais une nouvelle blessure l’empêche de lancer et il est presque invisible au niveau de sa contribution offensive. Chez les autres lanceurs, seul Dylan Bundy affiche des statistiques acceptables avec une moyenne de points mérités de 2,58, la seul inférieure à 4,80 chez les partants.
L’offensive a également certains problèmes. Seuls Trout, Rendon et David Fletcher produisent à un bon niveau. Tel que mentionné, Ohtani ne produit pas comme on le souhaiterait et il faut ajouter l’infatigable Albert Pujols qui, à 40 ans, n’est définitivement plus au niveau nécessaire pour avoir un impact sur une équipe de la MLB, ainsi que Justin Upton et son atroce moyenne de ,099 au bâton en 71 présences.
Les surprises
5. Lance Lynn
Une moyenne de points mérités de 1,59, 50 retraits sur des prises, une moyenne de coups sûrs et buts sur balles par manche (WHIP) de 0,860 et seulement 5 circuits accordés. Pas mal pour le lanceur ayant affronté le plus de frappeurs dans la Nationale. Le vétéran lanceur des Rangers du Texas a véritablement éclos l’an dernier en terminant 5e dans les votes pour l’obtention du Cy Young. Toutefois, ses statistiques cette année sont incomparables. Il affiche quatre victoires et aucune défaite cette saison et continue de dominer tout en jouant pour une équipe de bas de classement (les Rangers sont 2 matchs en avant des Angels dans l’ouest de l’Américaine).
4. Fernando Tatis Jr.
Le fait que Fernando Tatis Jr soit parmi les meilleurs joueurs de la MLB n’est pas tant surprenant étant donné l’étendue de son talent et potentiel. Ce qui est surprenant, c’est qu’il mène présentement les majeurs au niveau des points et des circuits et n’est qu’à un point produit de mener à ce chapitre également. Tout cela à sa deuxième saison dans la MLB. Certes, il est souvent retiré sur des prises, mais il trouve quand même le moyen de se rendre sur les sentiers beaucoup plus souvent que la moyenne des frappeurs.
3. Charlie Blackmon
Il y a quelques semaines, Charlie Blackmon faisait les manchettes avec sa moyenne au bâton de ,400. Une blessure et quelques moins bonnes sorties ont fait descendre sa moyenne à ,390, ce qui demeure un sommet dans les majeurs, tout comme ses 46 coups sûrs. Blackmon était certes déjà un excellent frappeur, mais ses statistiques sont nettement supérieures à celles des dernières années. Sa moyenne de présence sur les sentiers en est un autre parfait exemple, alors que ses sommets en carrière étaient de ,399 et ,381 et qu’il affiche présentement ,438 à ce chapitre, bon pour le troisième rang de la Nationale.
2. Yu Darvish
Tel un Phénix renaît de ses cendres, Yu Darvish est redevenu un potentiel candidat au Cy Young après six ans de performances en dents de scie. Ses cinq victoires sont un sommet dans la Nationale. De plus, il affiche une moyenne de points mérités de 1,70 et une WHIP de seulement 0,919. Sa moyenne de retraits sur prises par victoire de 7,33 est également la meilleure de la Nationale. La cerise sur le sundae : il n’a accordé que 2 circuits en 37 manches de travail.
1. Orioles de Baltimore
Si quelqu’un m’avait dit que les Orioles ne seraient pas dans le sous-sol du classement de l’Américaine et qu’au contraire, ils seraient dans la course pour les séries, avec une fiche de 14-14 en date du 23 août, je ne l’aurais définitivement pas cru. Après avoir connu la pire saison de l’histoire du baseball majeur et n’ayant pratiquement fait aucun changement majeur à la formation, je m’attendais comme plusieurs à ce que les Orioles soient encore la risée de la ligue.
Baltimore surprend toutefois le monde du baseball et le fait sans avoir de joueur vedette ou de statistiques particulièrement frappantes, à l’exception de la moyenne au bâton toujours aussi médiocre de Chris Davis. C’est plutôt tout un travail d’équipe, alors que les frappeurs ont presque tous une moyenne respectable de présence sur les buts, les partants ne sont pas particulièrement mauvais et les releveurs sont surprenants et excellents.
On ne parle pas ici d’une équipe parfaite et, à long terme, il serait surprenant de voir les Orioles en séries, mais, par rapport aux attentes incroyablement basses que l’on avait envers eux, ils sont l’une des plus grandes surprises de la MLB.
Mention spéciale
Je me dois de souligner les actions prises par la MLB hier soir en soutien au mouvement contre la brutalité policière envers les personnes de couleur aux États-Unis. Je lève mon chapeau aux Brewers de Milwaukee, qui ont été les premiers à annoncer le boycottage de leur match d’hier soir, entraînant la ligue à reporter les trois dernières rencontres de la soirée. D’autres matchs prévus ce soir ont également été reportés.
La MLB se joint ainsi à la NBA, la LNH, la MLS, l’ATP et la WTA dans l’optique d’envoyer un message clair au gouvernement, aux forces de l’ordre et au public. À nouveau, je lève mon chapeau à ces athlètes qui utilisent leur plateforme pour véhiculer ce message et qui mettent le sport de côté afin d’affronter les injustices qui empoisonnent notre société.