Cachez ce Cy Young que l’on ne saurait voir!
En s’entendant avec les Dodgers, Trevor Bauer a ajouté son nom à une liste prestigieuse de lanceurs ayant changé d’équipe après avoir remporté le prestigieux trophée Cy Young.
Lorsqu’une équipe est assez chanceuse pour avoir un lauréat dans son effectif, elle fait tout pour le garder. Trevor Bauer, gagnant du trophée dans la Ligue nationale la saison dernière, est maintenant l’un des rares récipiendaires à changer de club tout de suite après l’avoir remporté. Voici un top 10 des lanceurs qui ont fait de même.
10. Mark Davis (1989)
La définition d’un feu de paille, Davis, un releveur, a connu la saison de sa vie en 1989, récoltant 44 sauvetages en 49 sorties, ce qui a mené les majeures. Il a également obtenu quatre victoires et une moyenne de points mérités (MPM) remarquable, à 1,85. Ses succès étaient précédés d’une très bonne saison en 1988, où il a récolté 28 sauvetages, en plus de participer au Match des étoiles. Pour vous donner une idée d’à quel point ses deux saisons étaient hors du commun, il a récolté 72 de ses 96 sauvetages en carrière lors de celles-ci… et il a joué 15 ans dans les majeures! C’est d’ailleurs en 1988 et en 1989 qu’il a connu ses seules participations au Match des étoiles.
À la suite de ses excellentes saisons, il a signé un lucratif contrat de quatre ans d’une valeur de 13 millions $ à Kansas City. Les Royals ont amèrement regretté ce contrat, lui qui a présenté une fiche de neuf victoires et 13 défaites ainsi qu’une MPM de 6,49 et seulement sept sauvetages lors de son passage de deux saisons et demie. Après quelques arrêts à travers les majeures, Davis a finalement pris sa retraite en 1996, avec les Brewers.
9. R.A. Dickey (2012)
Les situations de R.A. Dickey et David Clarkson sont extrêmement similaires, malgré le fait qu’elles proviennent de deux sports différents. En effet, les deux athlètes ont connu une saison incroyable en 2012, dans la région de New York, et les deux sont arrivés à Toronto à fort prix. Pour ce qui est de Clarkson, il a connu une saison de 30 buts avec les Devils du New Jersey en 2011-2012, avant de signer un contrat de sept ans d’une valeur de 37 millions $ avec les Maple Leafs en 2013. Dans le cas de Dickey, il a connu une saison de rêve avec les Mets, comptabilisant 20 victoires, lui qui n’avait jamais remporté plus de 11 matchs dans une saison. Il a également mené la Ligue nationale au chapitre des matchs complets, des blanchissages, des manches lancées et des retraits au bâton. Ses performances lui ont permis d’obtenir le rôle de partant pour la Nationale lors du Match des étoiles cette année-là et de remporter le trophée Cy Young.
Pendant la saison morte, Dickey a été échangé aux Blue Jays en retour de plusieurs joueurs, notamment le receveur Travis D’Arnaud et un espoir du nom de Noah Syndergaard, qui est rapidement devenu un membre important de la rotation des Mets. À Toronto, Dickey n’a pas pu répéter ses succès de 2012, mais il a tout de même été un solide contributeur, notamment lors des séries de 2015. Après son passage avec les Blue Jays, qui s’est terminé par une saison très décevante en 2016, il a terminé sa carrière avec les Braves en 2017.
8. Frank Viola (1988)
Le gaucher a pris quelques années à se mettre en marche, mais il a débloqué en 1987, remportant la Série mondiale avec les Twins, en plus d’en être élu le joueur le plus utile. L’année suivante, il a confirmé que ces résultats n’étaient pas un feu de paille en récoltant 24 victoires en 31 décisions, maintenant une MPM de 2,64. Il a également terminé troisième parmi les lanceurs de la Ligue américaine pour les retraits au bâton, avec 193. Ses excellentes performances lui ont permis de remporter son seul trophée Cy Young en carrière, presque à l’unanimité, en plus d’être le lanceur partant de l’Américaine au Match des étoiles.
Malheureusement pour lui, il a connu une affreuse saison en 1989, ce qui a poussé les Twins à l’échanger aux Mets à la date limite des transactions, en retour de cinq lanceurs, dont Kevin Tapani et Rick Aguilera. Il s’est replacé à New York, terminant la campagne 1989 avec une fiche de cinq victoires et cinq défaites, ce qui lui a donné une fiche de 13-17 pour la saison. En 1990, Viola est revenu à des performances dignes du Cy Young, remportant 20 victoires et affichant une MPM de 2,67, tout en participant au Match des étoiles. Il a d’ailleurs été finaliste pour le Cy Young dans la Nationale. Après des arrêts à Boston et Cincinnati, Viola a finalement pris sa retraite avec les Blue Jays en 1996, à l’âge de 36 ans.
7. Rick Sutcliffe (1984)
Dans le cas de Sutcliffe, il est nécessaire de jouer avec les règles puisqu’il a été échangé au cours de la saison 1984, soit l’année où il a remporté le Cy Young. En effet, le Red Baron, surnommé ainsi en raison de sa glorieuse barbe rousse, a connu un début de saison ordinaire avec les Indians, ce qui les a poussés à échanger la recrue de l’année en 1979 aux Cubs en juin, en compagnie de Ron Hassey, dans une grosse transaction comprenant, entre autres, un jeune Joe Carter.
Dans la Nationale, Stucliffe a explosé, récoltant 16 victoires en 17 décisions, portant sa fiche à 20 victoires et six défaites pour la saison 1984 ainsi qu’une MPM de 2,69, des chiffres qui, en plus du Cy Young qu’il a remporté à l’unanimité, lui ont permis de finir quatrième lors du vote du joueur le plus utile de la Ligue nationale. En 1987, il a connu une saison exceptionnelle, menant la Ligue nationale au chapitre des victoires, avec 18, participant au Match des étoiles et terminant deuxième au vote du Cy Young. Il a pris sa retraite en 1994, avec les Cardinals.
6. Cliff Lee (2008)
L’ancien choix de quatrième ronde des Expos, que les Indians avaient acquis dans la transaction qui avait amené Bartolo Colon, a été tout simplement sublime en 2008, lui qui a remporté 22 de ses 25 décisions et a affiché une MPM de 2,54, deux sommets dans la Ligue américaine, en plus de réaliser deux blanchissages. Il a également terminé deuxième dans l’Américaine pour la moyenne de coups sûrs et de buts sur balles alloués par manche lancée (WHIP), tout juste derrière Roy Halladay. Ces chiffres lui ont permis de participer à son premier Match des étoiles et de remporter son seul Cy Young en carrière.
Après son excellente saison en 2008, le gaucher a commencé la saison suivante avec moins de succès, compilant une fiche de sept victoires et neuf défaites ainsi qu’une MPM de 3,14 à la date limite des échanges. Ses performances en dents de scie ont poussé les Indians à l’échanger aux Phillies, en compagnie du voltigeur Ben Francisco, en retour d’une banque d’espoirs comprenant le droitier Carlos Carrasco, qui s’est établi comme un régulier pendant longtemps à Cleveland. Avec les champions en titre, Lee a redressé ses performances de brillante façon, récoltant une fiche de 7-4 ainsi qu’une MPM de 3,39. Il a été particulièrement dominant en séries alors qu’il a aidé les Phillies à se frayer un chemin jusqu’en Série mondiale avec une fiche de quatre victoires et aucune défaite ainsi qu’une MPM de 1,53. Malheureusement pour lui, ses efforts seront en vain puisque les Phillies perdront la Série mondiale en six matchs face aux Yankees. Après des passages à Seattle et au Texas, où il a participé à sa deuxième Série mondiale d’affilée, et un retour à Philadelphie, il a pris sa retraite au terme de la saison 2014.
5. David Cone (1994)
Les saisons 1994 et 1995 ont été très mouvementées pour David Cone. En effet, le natif de Kansas City a remporté le Cy Young dans l’Américaine, a fait la grève et a été échangé deux fois durant cette période. Tout cela a commencé après un excellent été 1994 avec l’équipe de sa ville natale, les Royals, cumulant une fiche de 16-5 et une MPM de 2,94. Sa saison de rêve, où il a également participé au Match des étoiles et terminé neuvième au vote du joueur le plus utile, a malheureusement pris fin de manière abrupte à cause de la fameuse grève des joueurs de 1994, un souvenir qui, encore aujourd’hui, demeure très sensible pour les amateurs de baseball québécois.
Une fois le conflit de travail réglé, les services de Cone ont été transigés aux Blue Jays, pour un deuxième séjour dans la Ville Reine, en retour du troisième but Chris Stynes et de deux joueurs des mineures. Ce passage s’est toutefois avéré de courte durée puisqu’un peu moins de quatre mois après son arrivée, il a de nouveau été échangé, cette fois-ci aux Yankees, en retour du lanceur Marty Jansen et de deux joueurs des mineures. Son séjour dans le Bronx a été très prolifique, lui qui a remporté neuf des ses 11 décisions pour ainsi porter sa fiche pour la saison à 18-8, tout en permettant aux Yankees de se qualifier pour les séries en tant que quatrième as. Ses performances l’ont d’ailleurs hissé au quatrième rang du vote pour le Cy Young cette année-là. En cinq saisons complètes à New York, Cone a remporté trois bagues de la Série mondiale, a participé à deux Matchs des étoiles et a terminé dans le top 5 pour le Cy Young à une autre reprise. Il a également lancé le meilleur match de sa vie le 18 juillet 1999, contre les Expos, alors qu’il a lancé la 16e partie parfaite de l’histoire des majeures. Après avoir fait le saut chez l’ennemi à deux reprises, les Red Sox en 2001 et les Mets en 2003, Cone a finalement pris sa retraite au terme de sa seule campagne dans le Queens.
4. Jim « Catfish » Hunter (1974)
Hunter a connu une saison remarquable avec les A’s en 1974, remportant le Cy Young de la Ligue américaine grâce à une fiche de 25 victoires et 12 défaites, une MPM de 2,49 ainsi qu’une WHIP de 0,986, trois statistiques bonnes pour le premier rang de l’Américaine. Ses performances lui ont également permis de participer au Match des étoiles et de terminer sixième au vote du joueur le plus utile de la Ligue américaine. À la suite d’une dispute salariale avec le propriétaire des A’s, Charlie Finley, qui a nécessité un arbitre, Hunter est devenu agent libre à la fin de la saison. À l’époque, ce n’était que la deuxième fois de l’histoire où un joueur pouvait offrir ses services au plus offrant, Ken Harrelson ayant été le premier en 1967. Catfish a finalement signé avec les Yankees pour 3,5 millions $, un record à l’époque pour un lanceur.
Il a connu une autre excellente année en 1975, avec 23 victoires et une MPM de 2,58, ce qui lui a permis de terminer deuxième au vote du Cy Young de l’Américaine. Il a terminé sa carrière dans le Bronx en 1979, à cause de blessures. Il a été intronisé au Temple de la renommé en 1987.
3. Roger Clemens (1998)
À sa quinzième saison dans les majeures, Roger Clemens a prouvé que ses 35 ans n’étaient qu’un nombre en remportant son deuxième trophée Cy Young consécutif et son cinquième en carrière. Pour ce faire, il a remporté la
pour la deuxième année de suite, avec 20 victoires, une MPM de 2,65 et 271 retraits au bâton. Croyez-le ou non, mais la saison 1998 constituait une régression par rapport à l’année précédente pour Clemens alors qu’il a obtenu une victoire de moins, 21 retraits au bâton de moins et une MPM plus grande de 0,6. Malgré son passage exceptionnel à Toronto, comprenant deux Cy Young en deux ans, il a été échangé aux Yankees au début du camp d’entraînement de 1999, en retour du joueur de deuxième but Homer Busch et des lanceurs Graeme Lloyd et David Wells.Avec le Evil Empire, surnom des Yankees durant leur époque de domination à la fin des années 1990 et au début des années 2000, il a remporté plus de 12 victoires à chacune de ses six saisons, gagnant 20 matchs et le Cy Young en 2001 ainsi que deux bagues de la Série mondiale lors de son séjour dans le Bronx. Il a terminé sa carrière par un passage très fructueux avec les Astros. Il a remporté son septième trophée Cy Young, un record, en 2004, devenant ainsi le plus vieux récipiendaire, à l’âge de 41 ans. Il a aussi participé à la Série mondiale en 2005 et mené la Nationale au chapitre de la MPM, avec seulement 1,87 cette année-là. Après un dernier passage sans histoire avec les Yankees en 2007, il a décidé de prendre sa retraite au terme de la saison. Malgré ses accomplissements qui sont dignes du Temple de la renommée, il n’y est toujours pas. Cela s’explique par le fait que Clemens a été touché par des allégations d’usage de stéroïdes anabolisants lors de sa carrière.
2. Greg Maddux (1992)
C’est en 1992 que Maddux a commencé à montrer des signes du lanceur dominant qu’il a été durant sa carrière alors qu’il a remporté le premier de quatre Cy Young consécutifs, celui-ci avec les Cubs de Chicago. Ses 20 victoires ont mené la Ligue nationale, tout comme ses 35 départs et 268 manches lancées. Il a terminé au deuxième rang de la Nationale au chapitre de la WHIP, avec 1,011, et troisième au chapitre de la MPM, avec 2,18.
À la suite de son excellente saison, il a signé un contrat de cinq ans d’une valeur de 28 millions $ à Atlanta, où il a complété le monstre à trois têtes qu’était la rotation des Braves dans les années 1990 et au début des années 2000, Maddux étant en compagnie de John Smoltz et Tom Glavine. À Atlanta, Maddux s’est établi comme l’un des meilleurs lanceurs de l’ère moderne en remportant trois autres Cy Young, en participant à six autres Matchs des étoiles, dont trois en tant que partant, et en obtenant une bague de la Série mondiale en 1995. Le jeu défensif de Maddux était également impeccable, lui qui a remporté 18 Gants d’Or au cours de sa carrière. Après un retour avec les Cubs et un séjour avec les Dodgers au milieu des années 2000, Maddux prendra finalement sa retraite en 2008, avec les Padres. Sans grande surprise, il a été intronisé à Cooperstown à sa première année d’admissibilité, en 2014.
1. Pedro Martinez (1997)
En 1997, Pedro Martinez a été tout simplement phénoménal dans ce qui s’est avéré être sa dernière saison à Montréal, lui qui a récolté 17 victoires en 25 décisions et a mené les majeures au chapitre de la MPM, avec seulement 1,90, des matchs complets, avec 13, de la WHIP et de plusieurs autres statistiques, en plus de connaître sa première saison d’au moins 300 retraits au bâton, ce qui lui a permis de participer au Match des étoiles et de remporter le Cy Young avec 96% des votes. Malheureusement pour les Expos, le contrat de Martinez arrivait à échéance et la politique budgétaire de l’équipe lui empêchait de payer son lanceur vedette à sa juste valeur. Montréal l’a donc échangé aux Red Sox, en retour des lanceurs Carl Pavano et Tony Armas, dans le cadre de l’une des pires transactions de l’histoire de la concession.
À Boston, Pedro Martinez a continué sa domination incroyable sur les frappeurs des majeures, en remportant deux autres trophées Cy Young, en 1999 et 2000, et en continuant une séquence de sept top 5 du Cy Young en huit ans entre 1997 et 2004. En 1999, le lanceur dominicain a réalisé un exploit extrêmement rare en remportant la Triple couronne des lanceurs, un fait d’armes qui n’a été accompli que par neuf autres lanceurs dans l’ère moderne du baseball. Après avoir remporté la Série mondiale à Boston en 2004, Martinez est retourné dans la Nationale, avec les Mets, où il a connu ses dernières bonnes saisons, participant à deux Matchs des étoiles. Après un passage sans histoire avec les Phillies en 2009, il a annoncé sa retraite au terme de la saison. Il sera intronisé à Cooperstown en 2015, à sa première année d’éligibilité.
Où croyez vous que Bauer se situera dans ce classement dans quelques années?