D2 : des ligues mouvementées

Daniel Norin | Unsplash

Descendre en deuxième division européenne est considéré comme une catastrophe sportive et financière pour les équipes qui le subissent. Certaines, comme Fulham, en Angleterre, remonteront au plus grand échelon de leur championnat aussi rapidement qu’elles en sont parties. D’autres, comme Sunderland en 2018, amorceront une descente aux enfers dans les bas-fonds hiérarchiques de leur compétition nationale. Quelles sont les réelles tendances des équipes qui chutent en deuxième division?

Combien d’équipes attendent 16 ans, comme Leeds United, pour remonter aux plus grands honneurs du championnat anglais? Le Club-École a calculé les résultats pendant cinq ans de toutes les équipes reléguées en deuxième division des cinq plus grands championnats d’Europe, soit l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne, la France et l’Italie. L’échantillon commence lors de la saison 2000-2001 et se termine lors de la dernière campagne.

Beaucoup de permutations

Sur les 238 équipes reléguées depuis 2000, seulement 37 sont restées en deuxième division pendant au moins cinq saisons consécutives, soit 16% du total des équipes. 134 équipes (56%) sont remontées en division 1 et les 67 restantes ont sombré au troisième échelon, pour un ratio de 28%. Concrètement, 84% des équipes reléguées ne resteront pas à long terme en deuxième division au moment où elles s’y retrouvent. De plus, la fréquence des équipes qui montent en D1 est le double de celles qui descendent en D3.

MouvementFréquencePourcentage
Promotion en D113456%
Relégation en D36728%
Statu quo3716%
Total238100%
Fréquence de mouvement en deuxième division après l’année de relégation sur cinq saisons
Chances de descente constantes

Comme il a été démontré dans un article similaire calculant les chances de maintien en division 1 sur cinq ans, les chances de monter au premier niveau du championnat s’amenuisent année après année. En effet, 51% des 134 équipes qui font l’ascenseur entre la D1 et la D2 le font dès la première année de leur descente. Ce pourcentage descend au fil des années pour n’y retrouver que 7% des équipes qui remontent cinq ans après leur chute.

La tendance est semblable pour les équipes moins chanceuses qui chutent en troisième division, mais les pourcentages sont moins abrupts. Sur les 67 équipes qui se sont enlisées, 18 (27%) l’on fait directement après leur première descente et 8 (12%) se sont maintenues quelques années pour tomber à nouveau lors de leur cinquième année.

Les chances de promotion diminuent de manière exponentielle alors que les chances de relégation diminuent de manière constante.
Championnats semblables

Contrairement aux chances de maintien en D1, où elles variaient selon les années et les championnats, les chances de montée, de descente ou de statu quo dans les deuxièmes divisions des divers championnats sont assez constantes. La moyenne de variation se trouve à un peu moins de deux équipes et il n’y a pas de mouvement ni d’années qui dérogent réellement de cette moyenne.

Au final, les chances d’imiter Fulham sont deux fois meilleures que celles de répéter le désastre de Sunderland. Espérons que cette équipe portuaire du nord de l’Angleterre revienne au plus grand échelon du championnat anglais plus rapidement que Leeds United, qui a rongé son frein en D2 et D3 pendant plus de 15 ans.


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Étienne Bouthillier

Étudiant en journalisme à l'UQAM, Étienne Bouthillier tombe amoureux du soccer lors de la Coupe du Monde 2014. Ses premiers pas dans le monde des médias remontent à 2016, où il écrit des articles pour le Kan Football Club pendant deux ans. En 2018, il se lance dans le monde du podcast avec « Les Trois Lions », un balado sur le foot anglais. Il a animé l'émission hebdomadaire du Kan Football Club sur CHOQ.ca. Il est aussi impliqué dans les activités du Royal de Montréal, l'équipe professionnelle d'ultimate frisbee de la métropole. Ses champs d'expertise sont le soccer, l'ultimate frisbee, les arts martiaux mixtes et le sport sécuritaire.

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