Danielle Goyette nommée directrice du développement des joueurs des Maple Leafs de Toronto

Danielle Goyette fut la première Québécoise à être intronisée au Temple de la renommée du hockey. Photo : Twitter (@islandsports1).

Native de St-Nazaire, Danielle Goyette, ex-joueuse de hockey et membre du Temple de la renommée du hockey depuis 2017, a été nommée directrice au développement des joueurs des Maple Leafs de Toronto. Dr Hayley Wickenheiser a, quant à elle, été promue, recevant le titre de directrice senior du développement des joueurs.

D’ailleurs, Dr Hayley Wickenheiser a précisé comment est venue l’idée d’embaucher Danielle Goyette. « Le directeur général Kyle Dubas m’a donné l’autorisation de choisir avec qui je voulais travailler et le premier nom qui m’est venu dans la tête est celui de Danielle Goyette. Elle sera mon bras droit », a-t-elle commenté lors du point de presse tenu par les Maple Leafs de Toronto.

Celle qui vient de compléter ses études en médecine a aussi voulu vanter les mérites de Goyette. « J’ai bien connu Danielle. Elle fut ma partenaire de trio au sein de l’équipe nationale et elle a été mon entraîneuse à l’Université de Calgary. C’est une grande passionnée et je suis persuadée qu’elle fera du très bon travail. Ça fait drôle aujourd’hui de dire que je suis sa patronne », a lancé l’ex-capitaine de l’équipe canadienne, en rigolant.

De son côté, Danielle Goyette fut emballée de ce nouveau défi professionnel. « J’adore le sport, j’adore l’enseignement. Je pourrais regarder du hockey 24/7. Quand tu regardes une organisation comme les Maple Leafs, une des meilleures dans la LNH, et que tu reçois une telle opportunité, tu ne peux t’en passer. J’ai reçu des messages de partout. J’ai le sourire aux lèvres, c’est un rêve devenu réalité », a affirmé celle qui était entraîneuse-chef des Dinos de l’Université de Calgary depuis 2007.

Reconnaitre le sport féminin

D’ailleurs, l’ancienne porte-couleur de l’équipe canadienne a voulu souligner que Dr Hayley Wickenheiser et elle ne sont pas là pour leur nom. Elles sont là pour le sport féminin : « Il ne s’agit pas seulement de nous, il s’agit du sport féminin. C’est une opportunité en tant que femme de faire la différence dans une équipe. Nous allons tout faire pour amener au niveau supérieur le programme de développement des joueurs des Maple Leafs de Toronto. »

Au sujet de la place des femmes dans la Ligue nationale de hockey, en ce qui a trait aux emplois au niveau des opérations hockey, l’ex-entraîneuse Danièle Sauvageau insiste que ce ne sont pas des embauches pour bien paraître : « Ce sont des organisations professionnelles qui s’ouvrent sur le talent. Pendant trop longtemps, nous les avons ignorées, ces bonnes têtes de hockey. Je suis contente de voir que les postes s’ouvrent pour les compétences. »

Que pensent les pionnières?

À ce sujet, l’ancienne entraîneuse-chef de Danielle Goyette avec l’équipe canadienne, lors de la conquête de la première médaille d’or olympique en hockey féminin, en 2002, à Salt Lake City, Danièle Sauvageau s’est réjouie de cette embauche. « C’est une super bonne nouvelle. C’est une femme qui est à sa place. Elle adore développer et reconnaître le talent des joueurs. Elle adore ce rôle-là et je suis convaincue qu’elle saura accomplir de grandes réalisations », a-t-elle dit, au bout du fil.

Pionnière du hockey féminin, France St-Louis n’avait que des bons mots à l’égard des Maple Leafs de Toronto. « Les gens de cette organisation-là veulent être précurseurs. Ils donnent la place aux femmes et aux compétences. Félicitations à cette organisation-là, c’est vraiment extraordinaire. Ça ne peut qu’être positif de voir des postes importants comblés par des femmes compétentes. On en voit de plus en plus dans la Ligue nationale de hockey, c’est vraiment beau à voir », a abondé l’ex-capitaine de l’équipe nationale ayant arboré le numéro 4.

Elle croit ardemment que Dr Hayley Wickenheiser et Danielle Goyette devront livrer la marchandise. France St-Louis est d’avis qu’elles brisent des plafonds de verre pour des femmes rêvant de travailler dans la Ligue nationale de hockey : « Danielle est dans le milieu du coaching depuis près de 15 ans. Elle a de l’expérience au niveau international et avec les jeunes. C’est une femme passionnée et je suis certaine qu’elle fera des choses extraordinaires. »

L’ex-hockeyeuse et coéquipière de Danielle Goyette Nancy Drolet admire que les femmes compétentes parviennent à faire leur place dans la Ligue nationale de hockey. « C’est vraiment stimulant de voir de plus en plus de femmes qualifiées occuper des postes clés dans la LNH et dans le monde du hockey », s’est-elle exclamée, réagissant à la nouvelle.

Goyette a d’ailleurs voulu souligner le regard porté sur la place de la femme dans le sport par les dirigeants des Maple Leafs de Toronto. « Pour nous, la question est : « Qui est capable de faire le travail à accomplir? ». C’est sûr que quand on voit qu’il y a plus de postes qui s’ouvrent dans la Ligue nationale de hockey, c’est plaisant à voir. Maintenant que le message est train de se distribuer, je crois que ça va ouvrir encore plus de postes dans la LNH […] L’équipe de direction est vraiment ouverte. C’est ça qui est plaisant à voir, pouvoir travailler dans une organisation qui croit en toi, que tu sois un homme ou une femme. Si tu as les qualités requises, les dirigeants savent que le travail sera accompli. C’est beau à voir. »

Une grande du hockey avant tout

Elle fut la première Québécoise à être intronisée au Temple de la renommée du hockey, en 2017. Elle a figuré parmi l’équipe nationale pendant plus de 15 ans. Goyette a commencé à jouer au hockey à une époque où l’enjeu était le plaisir. En 171 matchs avec l’équipe nationale, elle a marqué 105 buts et récolté 113 mentions d’aides, pour une totalité de 228 points. Elle a remporté huit médailles d’or et une d’argent en championnats mondiaux. Aux Jeux olympiques, elle a remporté deux fois l’or (2002 et 2006) et une fois l’argent (1998).

Derrière le banc, n’oublions pas qu’elle était adjointe au personnel d’entraîneurs à Sotchi, lors de la dernière médaille olympique du Canada en hockey féminin. Elle est également intronisée au Temple de la renommée de la IIHF en 2017. Elle a remporté l’or et l’argent en championnats mondiaux de hockey féminin de l’IIHF en 2012 et 2013. Avec les Dinos de Calgary, Goyette a maintenu un dossier de 213-197, en plus de remporter le championnat universitaire au niveau canadien en 2012.

France St-Louis décrit son ancienne coéquipière comme une joueuse dont il était possible de savoir que les attentes allaient être respectées. « C’était une excellente joueuse. Pas la plus volubile, mais elle faisait le travail. Elle a beaucoup évolué avec le temps. C’est une joueuse avec un talent naturel et plus sa carrière avançait, plus elle a appris à jouer dans un système de jeu », a exprimé l’ancienne porte-couleur du Canada lors des Jeux olympiques de Nagano, en 1998.

Nancy Drolet a elle aussi voulu rendre hommage à celle avec qui elle a joué sur l’équipe nationale pendant plusieurs années. Elle pense que Goyette a toutes les compétences pour bien réussir dans ses nouvelles fonctions et pour inspirer les joueurs à atteindre le meilleur rendement possible. « Danielle est une personne des plus passionnées pour son sport avec une éthique de travail impeccable. Elle est très exigeante envers elle-même, ce qui instaure le respect et l’inspiration autour d’elle. C’est une professionnelle de A à Z, incluant les autres lettres de l’alphabet. Ce qui veut dire qu’elle tentera toujours de repousser les limites de la game et qu’elle amènera les athlètes qui ont la chance de la côtoyer à leur plein potentiel », a-t-elle conclu.

En point de presse, Danielle Goyette a voulu lancer un message aux jeunes : « Impliquez-vous. Ne lâchez pas. Vous avez le droit de rêver. Montrez votre passion. C’est la passion qui m’a poussé à continuer à évoluer dans le monde du hockey. »

Tristan Mac

Passionné de communication et de radio, Tristan œuvre dans le monde du sport depuis quelques années. Il est également édimestre surnuméraire au 98,5 FM et animateur de sport à CKVL 100,1 FM. Il s'implique aussi dans les communications pour les équipes sportives du Cégep André-Laurendeau. Il souhaite ardemment une plus grande couverture du sport féminin.

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