La meilleure fin de semaine de l’année

Tammy Anthony Baker | CC BY 2.0

Nouvelle année, nouvelles résolutions. Non. Ce n’est pas ainsi que ça fonctionne pour les partisans de la NFL. Pour nous, la nouvelle année commence toujours le lundi après le premier dimanche de février.

C’est à ce moment, lorsque le clocher aura sonné minuit sur la saison et que la poussière sera retombée sur le cadavre froid des 31 équipes n’ayant pas soulevé le trophée Lombardi, que nous tournerons la page sur l’année. Pas avant. Lorsque le chant du coq marquera l’aube du 8 février 2021 et que la lumière rousse de l’aurore dormante pointera son nez à l’est du mont Royal, nous aurons notre répit, nous aurons notre paix.  

Pour l’instant, nous souffrons. Étant restés trop longtemps assis sur nos divans, nous souffrons de varices. Ayant consommé trop de nachos et de fromage, nous souffrons de brûlures d’estomac. Ayant passé trop de temps cloués devant un écran, nous souffrons de migraines. Oh, les sacrifices que nous faisons pour le football! Nous y sommes presque compagnons. Les matchs éliminatoires sont à nos portes.

Colts d’Indianapolis contre Bills de Buffalo (samedi, 13 h 05)

Josh Allen a mené son équipe à une fiche de 13-3 et à la deuxième position dans la conférence américaine. Il finira troisième lors du vote pour le joueur le plus utile de ligue, derrière seulement Patrick Mahomes et Aaron Rodgers. La précision de ses passes a fait un bond gigantesque comparativement à la saison passée et l’amélioration générale de son jeu a permis aux Bills de présenter une des unités offensives les plus explosives de la ligue semaine après semaine. Buffalo est une des deux seules équipes de l’histoire de la NFL à avoir obtenu au moins 20 premiers essais dans chaque match de la saison. Les Bills ont la capacité de jouer tant en menant le match qu’en tirant de l’arrière, sans devoir changer drastiquement leur alignement, et leur coordonnateur offensif, Brian Daboll, ne perd jamais de temps à instaurer des ajustements au plan de match, si nécessaire. Il trouve la faiblesse chez la défense adverse et l’exploite sans pitié. La faiblesse de la défense des Colts se trouve chez leurs secondeurs. Il sera difficile de courir sur DeForest Buckner et Darius Leonard, mais Stefon Diggs, Gabriel Davis et John Brown sont trop explosifs pour être adéquatement couverts par les Colts.

Photo : wkbw.com.

Indianapolis a la meilleure ligne offensive de la ligue et en a grandement besoin, puisque son quart-arrière, Phil Rivers, âgé de 39 ans, peinerait à gagner une course contre Antoine Bertrand, dans Les Bougons. Si Matt Milano et Ed Oliver réussissent à mettre de la pression sur Rivers et le force à se déplacer, la journée sera longue pour les Colts. C’est pour cette raison que Jonathan Taylor devra porter le ballon le plus possible afin d’écouler le temps le plus rapidement possible, pour donner le moins d’opportunités possible à Josh Allen. T.Y. Hilton a connu une très bonne fin de saison, mais devrait être neutralisé par Tre’Davious White. Ce seront les jeunes Michael Pittman et Zach Pascale qui porteront le jeu aérien sur leurs épaules.

Choix : Bills ; – 6,5.

Rams de Los Angeles contre Seahawks de Seattle (samedi, 16 h 40)

Après avoir subi une chirurgie à son pouce droit la semaine passée, Jared Goff ne jouera probablement pas contre Seattle. Les Rams devront s’appuyer sur leur porteur de ballon recrue, Cam Akers, s’ils veulent avoir une chance de surprendre les Seahawks. Ce sera une tâche difficile puisque Seattle compte sur Bobby Wagner et K.J. Wright pour arrêter la course et couvrir les receveurs rapprochés. La défense de Seattle est vulnérable contre les passes intermédiaires, mais le receveur des Rams qui exploite cette partie du terrain, Cooper Kupp, a contracté la COVID-19, mettant en doute sa présence samedi. Ses remplaçants, Van Jefferson et Josh Reynolds, ne sont pas prêts pour la pression additionnelle des matchs éliminatoires. C’est Robert Woods qui devra catalyser le jeu aérien en profitant de ses alignements contre Shaquill Griffin et D.J. Reed. John Wofford, le remplaçant de Jared Goff, a été serviable la semaine passée, mais les matchs éliminatoires sont une tout autre bête, et Sean McVay devrait calmer les nerfs de son quart-arrière tôt dans le match en lui donnant des passes faciles à compléter.

Nous sommes loin du premier mois de la saison, pendant lequel la communauté de la NFL clamait collectivement pour que le titre de joueur le plus utile de la ligue soit immédiatement remis à Russell Wilson. Il n’existe pas d‘entre-deux pour Pete Caroll. Soit il permet à Wilson de lancer 50 fois par match, soit il ne réserve que 20 opportunités au jeu aérien. Il serait incapable de reconnaître un plan de match équilibré s’il en avait un à six pouces de son visage. Cela sera un problème contre la défense des Rams, qui excelle contre le jeu au sol et qui a Jalen Ramsey, l’un des seuls arrières défensifs de la ligue possédant la combinaison de talent, de taille et de vitesse nécessaire pour encombrer D.K. Metcalf. Chris Carson devra avoir de bonnes courses tôt dans le match pour enlever de la pression sur le jeu aérien et, ainsi, ralentir Aaron Donald, un joueur impossible à neutraliser. Tyler Lockett devrait aisément se défaire de Troy Hill et Wilson devrait lui lancer le ballon tôt et souvent dans la rencontre. 

Choix : Rams ; + 3,5.

Buccaneers de Tampa Bay contre Washington Football Team (samedi, 20 h 15)

La blessure au genou de Mike Evans ferait mal aux Buccaneers s’ils n’avaient pas ajouté Antonio Brown à leur équipe pendant la saison. Il s’agit du meilleur receveur de sa génération évoluant comme troisième option à Tampa Bay. Il aura maintenant sa chance de prouver qu’il peut encore être dominant. Après le départ de Mike Evans la semaine passée, Brown a fini le match avec 11 réceptions, pour 138 verges et deux touchés. Ce fut une performance circa 2015 pour le receveur, qui sera couvert, cette semaine, par Kendall Fuller, qui n’est tout simplement pas de calibre pour le couvrir adéquatement. Tampa Bay devra avoir recours au jeu aérien lors des premiers essais, comme l’équipe le fait depuis la semaine 14, pour connaître du succès contre l’une des meilleures défensives de la ligue. Le jeu au sol des Buccaneers en arrachera et il en reviendra à Gronkowski d’exploiter le milieu de terrain en profitant de ses alignements contre John Bostic et Cole Holcomb. Tom Brady, qui a miraculeusement moins de rides aujourd’hui qu’il en avait en 2007, devra se débarrasser rapidement du ballon s’il ne veut pas être écrasé et transformé en crêpe par le poids de Chase Young et Montez Sweat tombant violemment sur lui.

Photo : Mark J. Rebilas (USA TODAY Sports).

Alex Smith a effectué, cette saison, le meilleur retour au jeu depuis que les Backstreet Boys sont revenus sur la scène musicale il y a quelques années. Le quart-arrière a subi 17 chirurgies à la jambe et il y a eu un moment où les médecins craignaient pour sa vie, puisqu’une infection se répandait dangereusement. Dimanche, il sera à la tête d’une équipe qu’il a menée aux matchs éliminatoires. C’est l’intellect et l’expérience de Smith, plus que ses attributs physiques, qui ont permis à l’équipe de Washington de se rendre où elle est. Malheureusement, son beau parcours se terminera cette fin de semaine puisque cette équipe, même avec Alex Smith sans blessure, n’est pas de calibre pour compétitionner avec Tampa Bay. Sa seule chance est de suivre le plan établi par les Giants en 2007 et 2011, soit de mettre de la pression sur Brady, en n’utilisant que trois ou quatre joueurs de ligne défensive. 

Choix : Tampa Bay ; – 8,0.

Ravens de Baltimore contre Titans du Tennessee (dimanche, 13 h 05)

C’est un match revanche de l’année passée. Les Titans avaient surpris tout le monde en battant les Ravens à Baltimore. Ils ne surprendront personne cette année. Tout le monde reconnaît la violence et la force de Derek Henri, ainsi que la férocité de A.J. Brown, surtout les défenseurs des Ravens. Ce sera un match joué au sol et décidé par l’endurance de Henry ou l’explosivité de J.K. Dobbins. Les entraîneurs de ces équipes ne décideront pas de placer l’issue du match dans les mains de leurs quarts-arrières. Par contre, si ces équipes tombent en arrière dans le pointage, elles sont toutes les deux capables de compter rapidement, avec des jeux aériens explosifs, pour revenir dans le match. Les Titans l’ont démontré la semaine passée, lors de leur match contre les Texans, et les Ravens l’ont fait contre les Browns, il y a quelques semaines. Les Ravens sont en feu depuis quelques matchs, mais leurs adversaires lors de cette période sont des équipes du circuit des écoles secondaires de la Rive-Nord. Les Bengals, les Giants, les Jaguars et les Cowboys ne sont pas exactement des équipes élites. En fait, elles sont toutes terribles, et les Ravens ne méritent pas de crédit pour les avoir écrasées comme ils l’ont fait. Ce match oppose deux équipes similaires, avec les mêmes forces et faiblesses, et se jouera au quatrième quart. La différence sera les botteurs de précision et, dans cette facette du jeu, l’avantage est clairement chez les Ravens.

Choix : Titans ; + 3,5.

Bears de Chicago contre Saints de la Nouvelle-Orléans (dimanche, 16 h 40)

Matt Nagy, quel abruti! Avant la semaine passée, les Bears avaient trouvé leur formule gagnante : exploiter le jeu au sol avec David Montgomery et ne pas permettre à Trubisky de lancer plus de 25 passes par match. Cette façon de faire leur avait permis de se retrouver en position de se qualifier pour les matchs éliminatoires, en battant Green Bay la semaine passée. Les Packers les ont violentés et leur ont donné la fessée. Le postérieur des Bears doit encore être douloureux. Ce fut une dégelée. Pourquoi? Parce que le nigaud, Matt Nagy, pour aucune raison valable et au pire moment possible, a décidé de retourner à sa formule qui ne fonctionne pas depuis trois ans. Trubisky a été inefficace et les jeux de troisième essai étaient beaucoup trop compliqués. Nagy va, encore une fois cette semaine, prouver son inaptitude. Je me sens mal pour Trubisky. Il mérite mieux que Nagy. Ce mariage dysfonctionnel tire à sa fin et les partisans des Bears pourront se réjouir lorsque Nagy aura été excommunié et banni de toutes les villes de l’Illinois. La honte et la douleur que cet homme a causées à Chicago seront ressenties pendant des générations. La seule façon de se débarrasser de cette tache noire sur l’histoire de la ville serait d’attacher Nagy à un radeau de bois et de lui donner des funérailles vikings sur les eaux du lac Michigan, souhaitant adieu à l’entraîneur et à l’horreur dont il fut la cause, qui disparaîtrait au large, engouffrée par les courants glaciaux de l’eau ténébreuse.

Photo : NBC Sports.

Les Saints pourraient gagner ce match en attachant les mains de tous leurs joueurs dans leur dos. Sean Payton contre Matt Nagy. Le choix est simple. 

Choix : Saints ; – 9,0.

Browns de Cleveland contre Steelers de Pittsburgh (dimanche, 20 h 15)

L’entraîneur des Browns, Kevin Stefanski, ne pourra pas accompagner son équipe à Pittsburgh pour ce match puisqu’il a contracté la COVID-19. Cela posera problème à Baker Mayfield, mais pas à leurs porteurs de ballon, Nick Chubb et Kareem Hunt. Le meilleur duo au sol de la ligue connaît son rôle et l’absence de Stefanski ne changera rien pour lui. Les deux joueurs devront porter le ballon au moins 40 fois s’ils veulent permettre à Mayfield de se sentir plus confortable derrière sa ligne offensive, l’une des meilleures dans la ligue, qui affronte néanmoins une unité défensive reconnue pour mettre de la pression sur les quarts-arrières. T.J. Watt est un monstre avec un moteur V8 infatigable. Il ne donnera à Mayfield aucune marge de manœuvre et le forcera à se débarrasser rapidement du ballon. Le centre de la ligne de mêlée sera continuellement bouché par la présence de Cameron Heyward et les Browns devront pousser le ballon vers les lignes de côté, là où la défense des Steelers est devenue plus vulnérable, après les pertes de Devin Bush et Bud Dupree.

Les Steelers pourront-ils courir le ballon sur la défense des Browns? C’est ainsi que se décidera le match. Si Pittsburgh requiert de Big Ben qu’il lance le ballon plus de 45 fois, l’équipe sera défaite. Mike Tomlin devra s’attendre à ce que Myles Garrett étampe à répétition les fesses de Roethlisberger dans la pelouse froide du Heinz Field, ne donnant ainsi pas le temps à ses receveurs de se libérer. 

Choix : Browns ; + 6.

Vincent Orellana-Pepin

NFL, NBA, NCAA et nourriture mexicaine. Ce sont les quatre points cardinaux pour Vincent, qui ne refuserait pas non plus un après-midi de golf. Si ça se joue avec une balle, ou si ça se sert dans une tortilla, il en est passionné, tant au niveau professionnel qu'au niveau amateur. Il est d'avis que le tournoi de basketball collégial américain, soit le March Madness, devrait marquer le début d'un mois de congé pour la population entière du continent américain et que le lendemain du Super Bowl devrait être un jour férié national.

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