Le CH ne fait plus confiance à Carey Price
Le directeur général des Canadiens de Montréal, Marc Bergevin, a acquis le gardien de but Jake Allen des Blues de St-Louis ainsi qu’un choix de septième ronde au repêchage en 2022. En retour, les Blues reçoivent deux choix au repêchage en 2020 : un de troisième ronde, ainsi qu’un de septième ronde. Cet échange signale forcément la fin de la tenure de Carey Price comme gardien numéro un à Montréal… non?
Allen est tout simplement meilleur que Price
Allen est définitivement le meilleur gardien de but des deux. Lors des quatre dernières saisons, Price a récolté un pourcentage d’efficacité de 0,912 et une moyenne de buts alloués de 2,65. De son côté, Allen a affiché un pourcentage d’efficacité de 0,913 et une moyenne de buts alloués de 2,53. Allen a remporté une Coupe Stanley, Price non. Allen a disputé 17 rencontres en séries éliminatoires, Price seulement 16. Force est d’admettre que Bergevin ne fait plus confiance à Carey Price et qu’il est allé chercher Allen pour le remplacer, surtout lorsqu’on considère que Price n’a remporté aucun trophée Maurice Richard, Selke ou Art Ross lors des dernières années… Price est passé son apogée, Allen est en plein dedans. Les statistiques parlent d’elles-mêmes ; nul besoin de les interpréter comme bon nous semble. La vérité est évidente, et de la nier serait de l’hérésie monumentale.
Danault veut quitter Montréal
Lors des séries éliminatoires, le centre québécois a été relégué à la position de troisième centre, derrière les jeunes Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi. Il ne semble pas avoir apprécié ce changement, lui qui a passé les dernières années à augmenter sa production offensive. « J’adore produire offensivement et j’ai bien aimé mon rôle lors des deux dernières saisons. Je ne sais pas si je veux me limiter à un rôle précis, qui serait seulement défensif », a-t-il récemment indiqué. Que doit-on comprendre de ses commentaires? C’est pourtant évident. Danault déteste Montréal et veut déménager le plus rapidement possible. Au diable sa femme et ses enfants, avec qui il habite depuis plusieurs années à Montréal. Au diable sa terre natale. Au diable ses fidèles partisans qui le suivent et l’admirent depuis son arrivée à Montréal. Sa seule priorité est de jouer sur le premier trio du Tricolore. Le reste, c’est secondaire.
Max Domi est un joueur de quatrième trio et il déteste Montréal
Si on veut évaluer un joueur, il est absolument nécessaire de regarder ses performances les plus récentes. Suite à cela, des conclusions doivent être prises de façon immédiate, sans aucune nuance. Tel est le travail d’un journaliste. Lors des 10 rencontres éliminatoires du CH, Domi a récolté 3 mentions d’aide et n’a touché le fond du filet à aucune reprise. Sur une saison de 82 parties, cela équivaut à une récolte de 24 points, l’équivalent de la production d’un bon joueur de quatrième trio. Étant un agent libre avec restriction ce printemps, Domi veut évaluer ses options. Pour passer un message clair qu’il désire s’en aller, Domi à retiré la mention « MTL » dans la description de son profil Twitter. Tout le monde sait que Bergevin ne communique avec ses joueurs que par le biais de Twitter. Ce fut donc un scandale qui a fait couler beaucoup d’encre, et avec raison. Dans Les Coulisses a rapporté : « La bio de Max Domi sur Twitter et sur Instagram ne fait plus mention du Canadien » et Balle Courbe a écrit: « Pourquoi Max Domi a retiré le nom du Canadien de ses médias sociaux? ». Wow. Justin Trudeau, Donald Trump et Angela Merkel ont tous écrit à Bergevin pour le consoler, mais il s’est dit inconsolable.
L’interprétation au degré souhaité
Il est d’une facilité déconcertante de faire parler les citations, les statistiques et même les changements anodins d’une biographie Twitter. En arrangeant les chiffres, en sélectionnant certains faits et en en omettant d’autres, un narratif très unilatéral peut être créé, et ce sans aucune réelle difficulté. Dans le monde du hockey – et même dans la vie au sens large – rares sont les sujets qui ne sont que noirs ou blancs : la tendance est plutôt vers le gris, avec des teintes qui penchent du foncé vers le clair. Le lecteur moyen, offusqué et concerné par les titres vendeurs, prend souvent malheureusement part à ce détournement grotesque de la réalité.
Nous devons collectivement apprendre à faire preuve d’indulgence, en prenant le temps de lire les publications dans leur entièreté et en vérifiant les faits. Départager le sensationnel du réalisme peut parfois être une tâche lourde et complexe. Les apparences sont souvent trompeuses, et une chose est certaine, c’est que les médias montréalais s’apparentent à des piranhas qui se jettent sur la moindre goutte de sang afin de la transformer en encre, puis en partages et mentions « J’aime ». La pensée critique est de plus en plus désuète, les gros titres sont plus souvent alléchants et vendeurs que réalistes. Qui aurait pu croire qu’un philosophe allemand du 19e siècle puisse représenter la réalité du monde du sport (et du hockey) bien avant son apparition?
Il n’y a pas de faits, seulement des interprétations.
Friedrich Nietzsche