LNH : 10 questions à se poser à l’aube de la saison 2023-24
Le mois d’octobre est arrivé et cela signifie que la nouvelle campagne de la Ligue nationale de hockey est sur le point de commencer! Encore une fois cette année, avec le début de la saison de hockey, l’excitation et les questionnements sont à l’honneur chez l’ensemble des amateurs du sport à travers l’Amérique du Nord. Voici donc 10 histoires alléchantes à suivre au cours de la saison 2023-2024.
Les Canadiens termineront-ils derniers dans l’Est?
Le CH aborde cette nouvelle saison avec comme objectif principal la progression de leurs jeunes joueurs comme Juraj Slafkovsky, Kaiden Guhle, Kirby Dach, Arber Xhekaj et Jordan Harris entre autres. Sans oublier que leur noyau n’est pas bien vieux également, composé notamment de Nick Suzuki et Cole Caufield.
Les séries éliminatoires ne semblent donc pas un plan à court terme. Ayant obtenu 68 points l’an dernier, à 12 unités des Red Wings et bon pour le dernier rang dans la section l’Atlantique, il est difficile de voir le Tricolore faire mieux cette année dans une division qui s’annonce encore plus relevée avec les Sabres, les Sénateurs et les Red Wings qui sont plus avancés que Montréal dans leur processus de reconstruction.
En ce qui concerne le classement dans l’Est, le CH a de meilleures chances de ne pas finir au dernier échelon. Ayant terminé neuf points au-dessus des Blue Jackets et sept points derrière les Flyers lors de la dernière campagne, il est bien possible que ces trois équipes bataillent dans ces mêmes eaux cette saison. Et qu’en est-il des Capitals? Ces derniers ne sont pas sur une pente ascendante et pourraient bien se joindre à la fête du bas de peloton.
Les Bruins chuteront-ils au classement?
Après une saison 2022-2023 complètement ahurissante où les Bruins, qui célébreront leur 100e année d’existence en 2024, ont tout simplement établi le record de points en saison régulière dans l’histoire de la LNH avec 135. Or, les attentes sont beaucoup moins élevées cette année. En effet, avec le départ à la retraite de deux cadres, Patrice Bergeron (ex-capitaine) et David Krejci, la ligne de centre bostonnaise est donc grandement amoindrie.
Les représentants du Massachusetts peuvent toujours compter sur les prolifiques ailiers Brad Marchand, nouvellement capitaine, ainsi que sur l’étincelant David Pastrnak. Ils possèdent également une solide brigade défensive composée notamment de Charlie McAvoy et de Hampus Lindholm. De plus, le tandem de Linus Ullmark (dernier récipiendaire du Trophée Vézina) et Jeremy Swayman sera de retour entre les poteaux. Est-ce que ce sera assez pour éviter une dégringolade au classement avec la forte compétition dans la division Atlantique?
Comment se débrouillera Connor Bedard?
Connor Bedard est ce nouveau joueur présent sur toutes les lèvres des amateurs de hockey. Le premier choix au total du dernier repêchage semble avoir le talent et la mentalité pour répondre aux énormes attentes placées sur lui. Certains s’avancent même jusqu’à dire qu’il est le prochain joueur générationnel, à l’image de Connor McDavid et Sidney Crosby. Ces deux vedettes étaient parvenues à inscrire plus d’un point par match lors de leurs saisons recrues. Bedard pourra-t-il faire de même ?
Membre des Blackhawks de Chicago, Bedard fait partie d’un des effectifs les moins garnis de la LNH. Le natif de Vancouver s’est facilement trouvé une place sur le premier trio des Hawks. Il jouera potentiellement avec Taylor Hall et Ryan Donato (peut-être Taylor Raddysh ou Andreas Athanasiou aussi). De plus, il devra affronter régulièrement les meilleurs éléments adverses, ce qui n’aidera pas sa production offensive.
Pour ce qui est du Trophée Calder, Bedard aura plusieurs opposants de taille. À commencer par le troisième choix au total en 2023, Adam Fantilli, qui a connu un bon camp d’entraînement avec Columbus, tout comme Logan Cooley (Coyotes) et Zach Benson (Sabres). Celui qui est sorti entre Bedard et Fantilli au dernier repêchage, Leo Carlsson, amorcera lui aussi la saison dans la grande ligue et sera à surveiller. Sans oublier le gardien québécois Devon Levi et le défenseur offensif des Devils, Luke Hughes, qui vient d’une famille qui n’a plus besoin de présentation. Les candidats sont donc bel et bien nombreux et cette course au Calder s’annonce très intéressante.
Combien de points accumulera Connor McDavid?
Le meilleur pointeur de la LNH des dernières années a cumulé 64 buts et 89 passes pour 153 points en 2022-2023. Il a ainsi été le premier joueur à atteindre le très impressionnant plateau des 150 points en une saison depuis Mario Lemieux (Penguins) en 1995-1996 avec 161 pts. McJesus est par le fait même devenu le sixième joueur de l’histoire à dépasser cette marque impensable. Il a ainsi rejoint un club sélect composé de Wayne Gretzky (neuf fois), Mario Lemieux (quatre fois), Phil Esposito, Steve Yzerman et Bernie Nicholls (tous une fois).
À 26 ans, encore amplement dans la fleur de l’âge, le no 97 des Oilers d’Edmonton ne semble même pas avoir atteint le plafond de sa production offensive. Le plus grand objectif de McDavid et de la formation albertaine est clair et limpide : remporter une Coupe Stanley. Les Oilers ont les éléments pour le faire et seront très compétitifs encore une fois. Cela ne peut qu’améliorer les chances de leur capitaine d’améliorer ses statistiques offensives. Comme à l’habitude, accompagné de son fidèle acolyte, Leon Draisaitl, il est tout à fait plausible que McDavid surpasse ses 153 points, s’il est épargné par les blessures bien entendu. 160? 170? Difficile à croire, mais c’est bien possible.
Combien de buts pour Ovi ?
Ayant soufflé ses 38 bougies en septembre, Alexander Ovechkin vieillit, certes. Cependant, il a obtenu 40 buts et plus depuis la saison 2017-2018 (42 l’an dernier), si l’on exclut 2020-2021, année pandémique. Comptant 822 buts en carrière, le tsar russe a certainement en tête le record de 894 buts détenu par Gretzky, qui est tout sauf intouchable pour Ovi. Ce dernier doit marquer 36,5 buts en moyenne lors des deux prochaines saisons pour battre ce prestigieux record.
Pour faire trembler les cordages à profusion encore une fois cette année, l’ailier gauche des Capitals aura besoin de bons partenaires pour le nourrir offensivement. Après 18 saisons dans la LNH et beaucoup de cheveux gris, Ovechkin n’a plus la même facilité à se créer une occasion de marquer à lui seul. Il aura besoin de compagnons de trios pour lui remettre le disque alors qu’il se trouve en position favorable pour marquer (le haut du cercle gauche pour prendre un exemple bien connu). Mais qui remplira ce rôle chez les Caps?
Jouera-t-il aux côtés de son grand comparse, Nicklas Backstrom? Ou bien retrouvera-t-il son confrère russe Evgeny Kuznetsov? Ces deux joueurs de centre ont connu des baisses de production et d’efficacité lors des dernières saisons. Est-ce qu’Anthony Mantha pourra remplir les attentes et contribuer significativement à l’attaque? Ce qu’il n’a pas réussi à faire depuis son arrivée à Washington. Bref, il sera intéressant de voir les choix du nouvel entraîneur-chef, Spencer Carbery. Avec un brin d’optimiste, il est plausible de croire qu’Ovi marquera plus de 36,5 buts. Et pourquoi pas 40? Ce n’est pas comme s’il n’arrivait pas à le faire dernièrement.
Les Penguins retourneront-ils en séries et Crosby obtiendra-t-il sa 1000e passe en carrière?
La grande majorité des amateurs s’entendent pour dire que Sidney Crosby est le meilleur joueur de sa génération. Même dans la trentaine avancée, Sid the Kid continue d’impressionner la planète hockey saison après saison, ayant justement obtenu 93 points en 82 matchs l’an dernier.
Le capitaine des Penguins pourrait même atteindre le plateau des 1000 aides (il est à 952 présentement) en carrière durant la campagne à venir. Il ne lui manque que 48 passes pour réaliser cet exploit, ce qui le placerait au 14e rang des meilleurs passeurs de l’histoire de la LNH, tout près de son mentor et ancien coéquipier Mario Lemieux (12e rang avec 1033). Compte tenu du fait qu’il a atteint cette marque plutôt aisément lors des dernières saisons non pandémiques, 48 aides semblent très envisageables pour Crosby s’il reste en santé.
Au-delà des statistiques personnelles, le plus grand souhait de ce dernier est certainement de retourner en séries éliminatoires, après que Pittsburgh ait été exclu du dernier tournoi printanier pour la première fois en 16 ans la saison dernière. Avec l’ajout d’Erik Karlsson notamment, il est clair que la direction des Penguins va en ce sens également. Dans le meilleur des mondes, Crosby pourrait ainsi graisser ses statistiques individuelles tout en retrouvant les séries éliminatoires.
Marc-André Fleury dépassera-t-il le nombre de victoires de Patrick Roy?
Cela semble étonnant, considérant l’empreinte indélébile qu’a laissée l’ancien gardien des Canadiens et de l’Avalanche sur la LNH. Étant l’un des meilleurs cerbères dans l’histoire de la ligue, Roy a cumulé 551 victoires en saison régulière durant sa carrière. Avec 544 en banque, Fleury n’aura donc besoin que de huit gains pour dépasser le récipiendaire de quatre Coupes Stanley, trois Trophées Vézina et trois Trophées Conn Smythe. Le natif de Sorel-Tracy remplira vraisemblablement le rôle de deuxième gardien avec le Wild du Minnesota, derrière Filip Gustavsson. À moins d’une blessure ou d’une déroute complète, Fleury devrait aisément dépasser Roy.
Le Québécois qui détient trois bagues de la Coupe Stanley, toutes gagnées avec les Penguins de Pittsburgh, s’approche d’une autre prouesse. Effectivement, il pourrait devenir le quatrième gardien dans l’histoire de la LNH à disputer 1000 matchs, après Roy, Martin Brodeur et Roberto Luongo, trois autres Québécois. Fleury compte 986 matchs à son palmarès en saison régulière. Il ne lui manque que 14 joutes pour atteindre ce colossal plateau, qui semble encore une fois très envisageable.
Est-ce qu’un ou des joueurs marqueront 60 buts?
Dans les dernières années, la LNH a recommencé à offrir du hockey très offensif, quasiment digne des années 1980. Ainsi, lors de la dernière campagne, Connor McDavid et David Pastrnak ont inscrit 64 et 61 buts respectivement. Pourront-ils atteindre le plateau des 60 réalisations encore une fois cette saison? Pour le capitaine des Oilers, rien ne semble impossible, lui qui ne fait qu’augmenter ses statistiques individuelles d’année en année. Son total de buts a d’ailleurs grimpé significativement, passant de 44 (2021-22) à 64 l’an dernier.
Pour Pastrnak, ce sera très difficile d’atteindre un tel plateau à nouveau. L’effectif des Bruins n’est plus ce qu’il était avec les pertes de Patrice Bergeron, David Krejci, Taylor Hall et Tyler Bertuzzi notamment. Son joueur de centre sera vraisemblablement Pavel Zacha ou Charlie Coyle et sans rien leur enlever, ils n’aideront probablement pas Pastrnak à noircir aussi souvent la feuille de pointage. La vedette des Maple Leafs Auston Matthews a marqué 60 buts en 2021-2022. Il a certainement le potentiel de répéter l’exploit au sein d’une équipe torontoise affamée.
Enfin les séries pour les Sénateurs et les Sabres?
Les Sabres n’ont pas fait les séries depuis 2011, alors que ça remonte à 2017 pour les Sens. Buffalo n’était qu’à une victoire de se placer au-dessus de la fameuse ligne rouge l’an dernier et Ottawa n’était pas bien loin non plus. La dernière saison a montré que les reconstructions de ces deux équipes étaient pratiquement terminées. Les deux formations ont passé le stade de la progression et sont maintenant en recherche de résultats. Les contre-performances ne seront plus excusables.
Les Sens peuvent compter sur un noyau qui commence à accumuler son lot d’expérience dans la LNH. À commencer par le capitaine Brady Tkachuk ainsi que Thomas Chabot, Drake Batherson, Josh Norris et Tim Stützle. Sans compter les récentes acquisitions de Claude Giroux, Jakob Chychrun, Vladimir Tarasenko, Joonas Korpisalo et Dominik Kubalik. Avec cet alignement profond et complet, les Sens ne peuvent pas échapper les séries cette année.
Quant à eux, les Sabres n’ont peut-être pas un effectif aussi profond et expérimenté que celui des Sens, mais étant passés si proche l’an dernier, comment ne pas croire qu’ils peuvent se qualifier pour la prochaine danse printanière ? Lors de la dernière campagne, Tage Thompson a eu une incroyable éclosion au niveau offensif. Ses compagnons de trio Alex Tuch et Jeff Skinner l’ont suivi dans sa démarche. Aussi, des jeunes comme Dylan Cozens, JJ Peterka ou Owen Power ont grimpé d’un bon échelon dans leur développement la saison dernière. Le défenseur suédois Rasmus Dahlin est un autre facteur clé dans le succès des Sabres.
Malgré tout cela, les Sénateurs et les Sabres devront négocier avec une compétition féroce dans l’Est. Il serait très étonnant de voir les Maple Leafs, le Lightning, les Hurricanes, les Devils et les Rangers ne pas se qualifier pour le tournoi printanier, ce qui laisse trois places disponibles. Est-ce que les Bruins chuteront au point de rater les séries ? On ne peut pas non plus écarter les Penguins et les Capitals de la course. Enfin, les Islanders, les Panthers et même les Red Wings, qui sont eux aussi à la fin de leur reconstruction, feront tous partie de ce beau mixte. Encore une fois, ce sera une course follement intéressante !
Qui rejoindra le club des 100 points?
David Pastrnak (113 points), Nathan MacKinnon (111), Jason Robertson (109), Mikko Rantanen (105), Ryan Nugent-Hopkins (104), Elias Pettersson (102) et même Erik Karlsson (101) ont tous franchi la barre des 100 points pour la première fois de leur carrière la saison dernière. Plusieurs autres joueurs aspirent à faire de même lors de cette campagne 2023-2024, à condition que les blessures et les léthargies ne viennent pas s’en mêler.
Mitch Marner est un des candidats les plus logiques dans l’atteinte de cet impressionnant plateau. Avec trois saisons de plus de 90 points en carrière (99 l’an dernier) et les nouvelles acquisitions offensives chez les Maple Leafs, Marner a de très bonnes chances de réaliser cet exploit cette saison. Ayant lui aussi inscrit 99 points lors de la dernière campagne, le dynamique Jack Hughes a aussi le potentiel de s’inviter dans le prestigieux club des 100 points. Les Devils ont connu une saison de 112 points et un beau parcours en séries éliminatoires, mais ne semblent pas avoir fini de croître, ce qui avantagera certainement le jeune Hughes.
Brayden Point (95), Tage Thompson (94) et Tim Stützle (90) ont très bien performé en 2022-23 et pourraient être en mesure d’inscrire quelques points de plus. Si l’on descend encore plus loin, William Nylander (87), Clayton Keller (86) ou même Brady Tkachuk (83) seraient des candidats plausibles, même si les probabilités sont moindres. Avec la montée en puissance des Stars et la chimie développée avec son acolyte Robertson, Roope Hintz (75 points en 73 matchs la saison dernière) peut-il rejoindre ce club sélect?
Très bon texte qui donne le goût de suivre la LNH dans son ensemble et non seulement les Canadiens. J’aimerais bien savoir les prédictions osées du journaliste.
Personnellement, je prédis que les Bruins ne feront pas les séries ainsi que les Caps. Caulfield fera 53 buts et Colorado remportera sa 2e coupe stanley en 3 ans.