Après avoir marqué l’histoire, Kim Ng quitte les Marlins

Durant le passage de Ng avec les Marlins, l’équipe a obtenu 220 victoires et 266 défaites au total, incluant une fiche de 84-78 cette saison. Crédit photo : Talkin’ Baseball / X

La première femme directrice générale de l’histoire d’une des 124 équipes composant les ligues majeures nord-américaines de baseball, de hockey, de football et de basketball a remis sa démission ce lundi 16 octobre. Retour sur l’histoire d’une femme asiatique qui a marqué son industrie.

Kim Ng, d’origine sino-américaine, tient son amour pour le sport de son père. Dès son enfance, elle encourage les Yankees de New York, bien qu’elle habite dans le Queens, le repère de leurs rivaux, les Mets. C’est après avoir fini l’université en politique publique que commence sa montée irrésistible dans le domaine sportif. 

Elle est embauchée en 1990 par l’organisation des Whites Sox de Chicago en tant que stagiaire. Elle convainc vite ses patrons, puisqu’une année plus tard, en 1991, elle est embauchée à temps plein. Montant rapidement les marches, elle atteint finalement une fonction fort convoitée : directrice adjointe générale. 

C’est son équipe de cœur, les Yankees, qui lui permet d’atteindre ce nouvel échelon. En 1998, année de son embauche, elle est seulement la deuxième femme de l’histoire des ligues majeures de baseball (MLB) à occuper cet emploi. La première est Elaine Weddington Steward, embauchée en 1990 par les Red Sox de Boston. Lors de ses quatre années passées dans les bureaux new-yorkais, Kim Ng et les Yankees remportent trois fois la Série mondiale, le plus grand honneur dans la MLB. 

La dernière case à cocher dans son illustre CV était de devenir la première femme directrice générale d’une équipe de la MLB. Dès 2005, elle rentre dans la conversation et passe même en entrevue l’année même pour devenir la directrice générale des Dodgers de Los Angeles. En plus d’écrire l’histoire, c’est l’occasion pour elle de montrer à toutes les petites filles admiratrices de baseball que leur rêve est possible, que si elle a pu briser les limites, d’autres en sont capables. 

Pourtant, ce dernier cap si symbolique à passer se fait attendre. Aucune équipe ne se décide à l’embaucher et elle décide donc de travailler pour la ligue elle-même, qu’elle rejoint en 2011. Le temps passe et son rêve semble s’éloigner un peu plus chaque jour. C’était sans compter les Marlins de Miami. En novembre 2020, cette équipe à la recherche d’une nouvelle personne pour occuper le rôle de directeur général décide finalement de mettre en poste une directrice générale. En plus d’être la première femme, elle est aussi seulement la deuxième personne de descendance asiatique à obtenir cet honneur. Cette décision forte et inédite a ouvert une nouvelle page dans l’histoire du sport professionnel américain. 

Dès son entrée en fonction, il fut clair qu’elle était la bonne personne pour combler ce trou vacant dans l’organisation floridienne. En transformant une équipe qui n’était pas proche de faire les séries éliminatoires en 2021 à une équipe qui y participe dès 2023, son expertise ne peut être remise en question. Elle démissionne tout de même le 16 octobre 2023 après un conflit avec le propriétaire de l’organisation. Selon les informations de ESPN, ce dernier aurait tenté d’embaucher un président des opérations baseball qui aurait eu le dessus sur l’ex-directrice générale.

Il est sûr que l’héritage de Kim Ng laissera une marque indélébile non seulement dans le baseball majeur, mais aussi dans les autres sports comme le hockey, le basketball ou le football. Ces sports traditionnellement dominés par les hommes ouvrent de plus en plus leurs portes à la gent féminine. Par exemple, Émilie Castonguay, québécoise, est maintenant une des cinq femmes à occuper un poste de directrice adjointe générale dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Serait-ce possible qu’une d’entre elles puisse devenir la directrice générale d’une équipe dans le futur?

Si Kim Ng leur a appris une chose, c’est de ne jamais dire jamais. 

Théo Cantin

Étudiant au baccalauréat en journalisme à l'UQAM.

Laisser un commentaire