LNH : Candidats à une saison d’éclosion
Nombreux seront les joueurs à prendre un grand pas dans leur développement lors de la campagne 2020-2021 de la LNH. La pandémie ayant grandement modifié le portrait de la ligue, notamment en raison du cap salarial fixe, plusieurs jeunes joueurs auront l’opportunité de se faire valoir et d’être un pas plus près de l’atteinte de leur potentiel. Un regard sur les joueurs qui sont candidats à une saison d’éclosion.
Nick Suzuki – Canadiens de Montréal
Le jeune centre canadien a récolté 41 points en 71 rencontres lors de sa saison recrue. Ses performances impressionnantes lors des séries éliminatoires 2020 font saliver plusieurs experts et partisans, qui voient en lui – et Jesperi Kotkaniemi – le premier centre tant attendu. Suzuki est aussi le premier joueur du Tricolore a être nommé sur la première équipe de recrues depuis Brendan Gallagher, lors de la saison 2012-2013.
L’Ontarien de 21 ans a démontré une progression constante lors de la saison, gagnant de plus en plus la confiance de Claude Julien. « J’aime beaucoup Nick », a déclaré Julien en avril. « C’est un joueur tellement intelligent, il voit bien le jeu. » Cette confiance accrue envers la recrue s’est observée lors des séries, alors que son temps de jeu a bondi, passant de 15:59 par soir à 19:11. Sa production offensive a aussi suivi le pas, passant de 0,58 points par rencontre à 0,7 (7 points en 10 rencontres).
Suzuki se démarque par son intelligence, sa position sur la patinoire ainsi que sa patience. Même s’il possède un excellent tir des poignets, il est avant tout un fabriquant de jeu, en rendant ceux qui jouent sur son trio de bien meilleurs joueurs. Lorsqu’accompagné de joueurs talentueux, tels que Jonathan Drouin lors des séries, Suzuki est à son meilleur. L’arrivée de Tyler Toffoli et de Josh Anderson seront donc des nouvelles armes pour ce dernier. Toffoli possède un instinct de buteur rare, ayant déjà marqué 31 buts lors d’une récente campagne. De son côté, Anderson possède le gabarit et le style de jeu nécessaire pour créer de l’espace à Suzuki.
Suzuki devrait être en mesure d’occuper le poste de centre numéro un cette saison, réalisant les attentes qu’avaient les dépisteurs lorsqu’il a été repêché au 13e rang par les Golden Knights de Vegas en 2017. S’il continue au même rythme de production offensive que lors des dernières séries, ce qui serait réaliste, Suzuki devrait être en mesure d’amasser 20 buts et 55 points.
Miro Heiskanen – Stars de Dallas
Le jeune Finlandais n’a pas tardé à se forger la réputation d’un des meilleurs défenseurs de la ligue. À seulement 21 ans, Heiskanen a poursuivi sur une bonne première saison en récoltant 35 points en 68 rencontres lors de la campagne écourtée de 2019-2020. C’est cependant sa performance lors des séries éliminatoires qui a fait tourner bien des têtes. Il a mené son équipe jusqu’en finale de la Coupe Stanley, avec une production offensive impressionnante de 26 points en 27 rencontres, 4 de plus que le gagnant du trophée Conn Smythe, Victor Hedman.
Heiskanen est le prototype idéal du défenseur moderne : fluide, agile, rapide, possédant une bonne vision du jeu, ainsi qu’un flair offensif parmi les meilleurs de la ligue. Lorsque l’on s’attarde aux statistiques du jeune homme, on remarque une progression au cours de ses deux saisons chez les pros. Toutes les mesures importantes pour un défenseur ont progressé : ses points par rencontre ont augmenté de 0,4 à 0,5, son temps de jeu a augmenté de 40 secondes et son différentiel est passé de -14 à +14. Il a aussi pris plus de tirs, commis moins de punitions, bloqué plus de tirs et donné plus de mises en échec, tout en soutirant la rondelle plus souvent à l’adversaire et en créant moins de revirements.
Ces statistiques sont impressionnantes, mais elles le sont d’autant plus qu’Heiskanen a débuté moins de séquences en zone offensive que lors de la saison précédente. Lorsqu’il a été sélectionné au 3e rang en 2017, les Stars de Dallas voyaient en lui leur futur défenseur numéro un. Pour les Stars, le futur est arrivé, notamment avec l’entrée en scène tant attendue de Denis Gurianov et de Roope Hintz. Le défenseur montre tous les signes que la prochaine saison cimentera son statut de défenseur étoile. Une récolte de 65 points semble être la prochaine étape pour le défenseur originaire d’Espoo, en Finlande.
Andrew Mangiapane – Flames de Calgary
Un choix de 6e ronde en 2015, le petit attaquant a pris un grand pas dans son développement lors de la saison 2019-2020. Depuis son arrivée dans la ligue, en 2017, Mangiapane ne cesse de progresser. Son temps de jeu a bondi de trois minutes sous Geoff Ward, alors qu’il a connu une production offensive impressionnante pour une joueur de troisième trio.
Parmi les joueurs ayant joué moins de 14 minutes par rencontre en 2019-2020, seuls deux joueurs ont marqué plus que les 32 points de Mangiapane : Jake Virtanen (36 points) et Adam Gaudette (33 points). Ces trois joueurs ont tous 24 ans et ont tous débuté moins de 55% de leurs séquences en zone offensive, ce qui est rare pour des joueurs de troisième et quatrième trio. Cependant, Mangiapane se démarque du lot grâce à la statistique Corsi. Lorsqu’il est sur la patinoire, les Flames contrôlent 53,3% des tirs et des chances de marquer, contre 48,8% pour Virtanen et 46,1% pour Gaudette.
L’amélioration constante de Mangiapane lui a mérité un contrat de deux ans d’une valeur annuelle de 2,425 millions de dollars. Lors des séries éliminatoires, ce dernier a été promu au sein du deuxième trio, en compagnie de Mikael Backlund et de Matthew Tkatchuk. Le jeune ontarien a livré la marchandise, jouant plus de 16 minutes par rencontre et produisant 5 points en 10 parties. Mangiapane se démarque par sa vitesse d’exécution, son agilité et son coup de patin explosif. Si Geoff Ward continue de l’utiliser au sein du deuxième trio, il pourrait franchir le cap des 20 buts et des 50 points pour la première fois de sa carrière.
Kevin Fiala – Wild du Minnesota
Fiala a mené le Wild cette saison en termes de points (54) et de tirs au but (175), tout en étant le neuvième attaquant le plus utilisé de son équipe (15:24). D’autres joueurs ayant récolté 54 points cette saison, à travers la ligue, sont Brock Nelson (18:52), Nicklas Backstrom (19:01), Reilly Smith (17:55) et Elias Lindholm (19:43). Parmi les attaquants, en termes de points récoltés pour 60 minutes de temps de jeu, Fiala se retrouve au 17e rang, devant des joueurs comme Auston Matthews, Jack Eichel, Mitch Marner et Alexander Ovechkin.
Suite aux départs de plusieurs joueurs du top 6, comme Eric Staal, Luke Kunin et Alex Galchenyuk, Fiala devrait avoir la chance de jouer plus que 15 minutes par rencontre, devenant ainsi le pivot principal de l’offensive du Minnesota. L’une des raisons expliquant l’éclosion soudaine du jeune Suisse de 24 ans concerne l’utilisation de son tir des poignets. Fiala possède un excellent tir, mais n’a jamais été en mesure de l’utiliser à son plein potentiel.
La saison dernière, Fiala a utilisé sa vitesse et sa créativité pour se donner de l’espace afin de décocher des tirs plus dangereux. Cela a résulté en un pourcentage de tirs ayant trouvé le fond du filet de 13%. Il s’agissait de la première fois depuis 2017-2018 que Fiala dépassait la barre des 10%, ce qui est peu commun pour un joueur de sa trempe. Fiala devrait être en mesure d’atteindre le plateau des 25 buts et des 70 points s’il reste en santé.
Kasperi Kapanen – Penguins de Pittsburgh
Kasperi Kapanen a été échangé aux Penguins de Pittsburgh par les Maple Leafs de Toronto dans un échange à six joueurs qui comprenait le choix de première ronde de Pittsburgh (15e) au repêchage 2020 de la LNH. La stratégie du directeur général, Jim Rutherford, semble être claire : avoir le meilleur top 6 de la ligue. L’arrivée de Kapanen vient combler le départ de Patric Hornqvist, échangé aux Panthers de la Floride en retour du défenseur Mike Matheson. Kapanen pourrait être en mesure d’atteindre son potentiel au sein des deux premiers trios du club.
Le jeune attaquant est à son meilleur lorsqu’utilisé à son avantage. Tout comme Jonathan Drouin, Kapanen prospère quand on l’utilise comme outil à prédominance offensive. Sa meilleure saison est celle de 2018-2019, alors qu’il a récolté 44 points en 78 rencontres, en débutant 55% de ses séquences en zone offensive. Lors de la campagne 2019-2020, Sheldon Keefe a réduit son utilisation en zone offensive de 5%, ce qui a mené a une baisse de production (36 points en 69 rencontres).
L’opportunité est donc parfaite pour Kapanen, qui devrait avoir la chance de jouer avec Sidney Crosby ou Evgeni Malkin, qui débutent la majorité de leurs séquences en zone offensive (62,6% et 62,4% respectivement). Kapanen aura donc moins de responsabilités défensives et plus de temps de jeu de qualité en compagnie de joueurs étoiles. Pour Kapanen, une saison de 60 points est atteignable, surtout s’il joue en compagnie d’un des deux joueurs de franchise.
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