Plus d’excuses pour Jonathan Drouin
Le natif de Sainte-Agathe-des-Monts Jonathan Drouin semble avoir trouvé sa place au sein d’un trio composé de la recrue Nick Suzuki et de l’attaquant de puissance Josh Anderson. Ses performances en dent de scie au cours des dernières années lui ont attiré la critique des amateurs. Cette année semble toutefois être la bonne pour Drouin, qui ne peut plus trouver d’excuses pour expliquer les lacunes dans son jeu.
La saison 2019-2020 a commencé telle que prévue pour Drouin : à ses 19 premiers matchs, il avait récolté 15 points, avec un différentiel de +4 et six minutes de pénalité. Il semblait parti pour la gloire et avait trouvé ses repères offensifs. Il était dominant sur la patinoire, exactement le type de joueur que Marc Bergevin espérait lorsqu’il l’a acquis en 2017. Un tendon déchiré au poignet au mois de novembre, forçant une opération et le tenant à l’écart pendant plus de 12 semaines, l’a malheureusement embêté et, à son retour au jeu, Drouin n’était plus l’ombre du joueur qu’il était.
Le jour précédant son retour, Drouin avait déclaré : « Il y a encore quelques petites choses qui me dérangent, mais je me sens plutôt bien et je me rapproche d’un retour. » Le 8 février, lorsque Drouin est revenu au jeu contre les Maple Leafs, il n’a pas dépassé la barre des 12 minutes de temps de jeu et n’a récolté aucun point, en plus de prendre une pénalité pour coup de bâton. À ce moment-là, les experts et les partisans ont remarqué que quelque chose avait changé dans le jeu du numéro 92 : il semblait plus nerveux, moins décisif et hésitant avec la rondelle. Confiants envers les habiletés de l’ancien choix de première ronde, les journalistes et les entraîneurs ont prié pour que les amateurs fassent preuve de patience. Après tout, ne pas jouer pendant près de 3 mois, ça a tendance à jouer sur la confiance et la capacité à suivre le jeu.
Plus la saison avançait, plus les déboires de Jonathan Drouin s’accentuaient et moins on pouvait les attribuer à sa blessure. Il a disputé huit parties suite à son opération, ne récoltant aucun point, avec un différentiel de -10 et huit minutes de pénalité. En contraste avec le joueur dominant que les partisans avaient été habitués à voir en octobre et novembre 2020, une différence importante était évidente. La COVID-19 a ensuite fait des siennes, mettant sur pause la saison de façon indéterminé, lui permettant de se reposer et de retrouver ses aises.
À sa place
Au cours des séries 2020, disputées dans la bulle de Toronto, Drouin a démontré ce dont il est réellement capable : être un attaquant dynamique capable de contrôler une partie. Le numéro 92 est assurément bourré de talent, mais l’effort n’a jamais semblé optimal et ses compagnons de trio n’ont jamais semblé le compléter à 100%. Tout cela a changé lorsqu’il a été mis sur le trio de Nick Suzuki, un jeune centre en pleine éclosion. Une chimie s’est installée entre ce dernier et Drouin, qui ont amassé un total combiné de 14 points en 10 parties sur le même trio.
La question sur le bout des lèvres de tous les amateurs du Tricolore suite à l’élimination de leur équipe contre les Flyers de Philadelphie était palpable : Drouin va-t-il poursuivre sur sa lancée lors de la saison 2021? C’est ici qu’entre en scène Josh Anderson. Marc Bergevin y est allé d’un coup de génie durant l’été, en échangeant Max Domi aux Blue Jackets de Columbus, en retour d’Anderson, un attaquant de puissance de 6 pieds 3 pouces. Ce dernier complète Suzuki et Drouin à merveille. Au centre, le numéro 14 canalise Patrice Bergeron, autant offensivement que défensivement. À droite, Anderson est rapide, possède un excellent lancer et est physique, ce qui libère de l’espace pour Jonathan Drouin. Avec un centre fiable défensivement et un ailier droit polyvalent, Drouin a toutes les chances du monde pour faire valoir sa créativité offensive.
Résultat : trois mentions d’aide en deux rencontres pour Drouin, qui semble revigoré par la pause de quelques mois. Son trio est dominant à cinq contre cinq, récoltant 50% des tirs au filet lorsque il est sur la patinoire, en débutant moins de 35% de ses séquences en zone adverse. Et ce n’est pas parce que Suzuki remporte toutes ses mises au jeu : il opère un pourcentage d’efficacité de près de 43% en deux rencontres, ce qui veut dire que son trio défend très bien et est en mesure de sortir de la zone défensive et de créer des chances de marquer. Si ce trio débutait plus de séquences en zone offensive, les dommages pourraient être dévastateurs.
Maintenant ou jamais
Ça passe ou ça casse pour l’attaquant québécois. Il en est à sa quatrième saison avec les Canadiens et n’a jamais atteint le plateau des 60 points. Pour un joueur payé au-dessus de 5M$ par saison, Drouin doit en donner plus. Les excuses n’ont plus leur place pour le numéro 92 ; il se doit de performer à la hauteur des attentes. Il n’y a plus de raison pour qu’il ne performe pas : il est en santé, joue dans une équipe aspirante à la coupe et possède deux excellents compagnons de trio. L’année 2021 est la bonne pour Jonathan. Les amateurs ont tous hâte de voir ce qu’il nous réserve.