Le monde sportif se mobilise en soutien à l’Ukraine
À travers le monde sportif, plusieurs athlètes et fédérations ont pris position en soutien à l’Ukraine, moins de 24h après le début de l’invasion de celle-ci par la Russie.
C’est un débat qui revient à chaque fois qu’un athlète prend position sur un sujet d’actualité politique. Chaque fois on se pose la question à savoir si le sport et la politique devraient faire équipe ou être complètement dissociés l’un de l’autre. Dans le cadre du conflit entre l’Ukraine et la Russie, il ne semble pas y avoir de débat, puisque plusieurs personnalités sportives n’ont pas perdu de temps à s’opposer aux actions du gouvernement russe. Celui-ci a lancé une invasion en règle sur l’Ukraine il n’y a même pas 24h, provocant ainsi une guerre que plusieurs espéraient ne pas avoir à vivre.
La trêve olympique brisée
Déjà aux prises avec une controverse olympique en raison de son traitement de l’affaire Kamila Valieva, la Russie vient d’en rajouter en brisant la fameuse trêve olympique. Cette règle adoptée par les États membres des Nations unies dont la Russie, en décembre dernier, stipule que tous les pays s’engagent à maintenir un climat international de paix durant la période des Jeux olympiques et paralympiques. En envahissant l’Ukraine, la Russie a violé cet accord international de paix, au grand désarroi du président du comité international olympique Thomas Bach.
Ce n’est pas la première fois que la Russie viole la trêve olympique. En 2008, les Russes avaient été aux prises avec une guerre avec la Géorgie en plein pendant les derniers Jeux de Beijing et en 2014, la guerre de la Crimée est survenue pendant la période de trêve entre les Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi.
La déception du CIO a été rejointe par le comité international paralympique (CIP). À l’aube des Jeux paralympiques qui doivent justement s’ouvrir le 4 mars prochain, le CIP s’inquiète justement que les athlètes ukrainiens ne soient pas en mesure de prendre part aux compétitions en raison du conflit.
Est-ce que les athlètes russes, qui ne peuvent déjà pas participer aux Jeux sous la bannière de leur pays, pourraient être carrément bannis des Jeux de Beijing? Pour l’instant cette option n’est pas sur la table puisque la trêve olympique n’est pas une loi, mais plutôt une convention. Cependant, si la Russie empêche les athlètes de l’Ukraine de prendre part aux Jeux, ils pourraient être la cible de certaines sanctions.
Des évènements annulés et boycottés
Plusieurs évènements importants dans le calendrier de divers sports doivent avoir lieu en Russie cette année. C’était notamment le cas de la finale de la Ligue des Champions de l’UEFA, qui devait avoir lieu à Saint-Pétersbourg en mai prochain. Cette finale devra toutefois être disputée ailleurs, puisque l’UEFA a décidé de retirer à la Russie cette rencontre.
Ailleurs sur la scène du soccer, le club de soccer allemand Schalke a décidé de retirer le nom du commanditaire russe Gazprom de ses uniformes, encore une fois en réponse aux agissements militaires de la Russie.
Cette action a été imitée par l’écurie de Formule 1 Haas, dont le commanditaire principal est l’entreprisse russe Uralkali, a annoncé qu’elle retirerait les logos de cette compagnie sur sa voiture lors de la dernière journée des tests de présaison cette semaine. La monoplace qui porte également les couleurs du drapeau russe sera donc uniquement blanche lors de cette dernière journée.
Parlant de F1, une rencontre au sommet entre les directeurs d’écurie est prévue afin de déterminer ce qu’il adviendra du Grand prix de Russie, prévu en septembre prochain. Même si la course n’aura pas lieu avant plusieurs mois, le pilote allemand Sebastian Vettel a déjà annoncé son intention de ne pas prendre part à la course. Son point a été rejoint par le champion du monde en titre Max Verstappen pour qui il n’y aurait pas de sens à tenir un Grand prix dans un pays en guerre.
Les championnats européens de curling, tout comme plusieurs compétitions de ski et de ski acrobatique doivent également être tenues en Russie lors des prochaines semaines. Avec plusieurs athlètes, notamment l’équipe féminine suédoise de curling, qui a déjà indiqué son intention de ne pas prendre part au tournoi si celui-ci avait lieu en Russie. Des rencontres sont prévues au sein des fédérations représentant ces sports afin de décider du futur de ces compétitions.
Le silence des vedettes russes
La prise de position des athlètes de pays qui ne sont pas touchés par le conflit est certes importante et pertinente. Cependant, les déclarations qui se font attendre sont celles des vedettes sportives russes.
Le capitaine des Capitals de Washington dans la LNH Alexander Ovechkin est justement l’un de ceux qui a probablement passé une bonne partie de la dernière journée avec une équipe de relations publiques afin de déterminer la meilleure manière d’approcher ce conflit. Ovechkin a lui-même déclaré son soutien envers le Président de la Russie à plusieurs reprises par le passé, mais se retrouve dans une position précaire où il s’exposera aux critiques, peu importe la position qu’il défendra s’il choisit de prendre position.
Le premier athlète russe à dénoncer les agissements du gouvernement de Vladimir Putin a été le joueur de soccer Fedor Smolov. Celui-ci a publié un court message de soutien à l’Ukraine sur sa page Instagram. Ce message a ensuite été partagé par le joueur de tennis Andrey Rublev.
Par ailleurs, le compatriote de Rublev sur le circuit de l’ATP Daniil Medvedev deviendra officiellement le numéro un mondial lundi prochain. Il risque ainsi d’être la cible des médias lors des prochains jours et sera probablement amené à prendre position sur le sujet.
Le débat autour du lien entre le sport et la politique semble donc être mis de côté en raison du volet polarisant de ce conflit entre la Russie et l’Ukraine. Cette fois-ci, on s’attend à ce que les athlètes sortent publiquement et dénoncent cette guerre.