Tabin et Stacey sonnent la charge au Centre Bell 

Laura Stacey a marqué un deuxième but gagnant cette saison. Crédit photo: Compte X de la Victoire de Montréal (@PWHL_Montreal)

Pour la deuxième fois cette saison, Laura Stacey a délivré la Victoire en prolongation, permettant à son équipe de revenir de l’arrière et l’emporter par la marque de 3 à 2 face au Fleet de Boston, au grand bonheur d’une foule endiablée au Centre Bell.

Stacey a littéralement sauté sur le rebond de Cayla Barnes, s’étendant de tout son long pour envoyer la rondelle au fond du filet et ainsi mettre le point final à une superbe séquence orchestrée par Barnes et Marie-Philip Poulin.

« Elles circulaient très bien la rondelle, alors que je restais devant le filet en espérant qu’elle rebondisse vers moi », a remarqué Stacey après la rencontre.

Il s’agissait du septième duel en 10 affrontements entre les deux équipes qui a nécessité d’aller en temps supplémentaire. De ceux-ci, ce n’était que le deuxième gain de la Victoire en pareille situation. Selon l’entraîneuse-chef Kori Cheverie, ces matchs serrés ne s’expliquent pas seulement par la présence de deux excellentes gardiennes. 

« C’est une équipe tenace qui aime jouer physique, alors que nous sommes une équipe structurée, donc ça ne donne pas des matchs avec un score très élevé. »

Pas en reste, sa coéquipière Kati Tabin a inscrit les deux autres buts de la formation montréalaise. Elle est devenue du même coup la première défenseure à compter plus d’un but dans un même match dans la courte histoire de la franchise. Bien qu’on ne lui pensait pas avoir de touche offensive, elle qui n’avait récolté que neuf points en 42 matchs dans la LPHF avant la rencontre de samedi, pour ses coéquipières, sa performance n’avait rien de surprenant.

­­­« Elle est une présence tellement importante dans notre alignement depuis le début de la saison. Elle amène une constance sur le plan physique, défensif et offensif et on est très contente de l’avoir à Montréal. De la voir marquer deux buts dans un grand match comme celui-là, c’est la preuve que les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes. »

Marie-Philip Poulin au sujet de Kati Tabin

Clairement galvanisée par l’accueil que les partisans leur ont réservé, la troupe de Kori Cheverie a démarré la rencontre sur les chapeaux de roues. Pas moins de 36 secondes après la mise au jeu initiale, Jennifer Gardiner a habilement repéré Tabin à la pointe qui a décoché un laser qui a trompé la vigilance d’Aerin Frankel. La native de Winnipeg en a rajouté en troisième période avec son deuxième filet  du match, un boulet de canon qui n’a laissé aucune chance à la portière américaine. Sur les deux séquences, les attaquantes montréalaises sont venues déranger Frankiel devant son filet.

« J’essayais d’envoyer la rondelle au filet le plus possible et nos attaquantes ont fait un bon travail pour lui cacher la vue, car si elle la voit, il y a d’excellentes chances qu’elle effectue l’arrêt », a expliqué la principale intéressée après la rencontre. Cheverie abonde dans le même sens.

« On aime beaucoup Tabes. On savait qu’elle était capable de ce genre de performance, mais on avait besoin qu’elle tire et d’avoir des joueuses devant le filet pour que ça fonctionne. »

Amanda Pelkey et Sidney Morin ont assuré la réplique du côté du Fleet. Le filet de Pelkey, qui a créé l’égalité après près de huit minutes écoulées en première période, a grandement diminué le niveau d’énergie de la foule montréalaise. 

« C’est une atmosphère électrique, a remarqué l’entraîneuse-chef du Fleet, Courtney Kessel. Il fallait tempérer les 10 premières minutes si on voulait avoir une chance de gagner et j’ai bien aimé la façon dont on a répondu après avoir accordé un but sur la première présence ».

Domination totale au troisième vingt

Bien que les 40 premières minutes se soient déroulées à l’image d’une montagne russe pour la Victoire, s’en fût tout autre pour le troisième engagement, alors que le Fleet n’a pas été en mesure de diriger une seule rondelle vers le filet d’Ann-Renée Desbiens. À l’autre bout de la patinoire, la formation montréalaise a profité de deux avantages numériques lors de la période pour bombarder le filet de Frankiel avec 12 lancers. Au final, la gardienne de l’équipe nationale américaine a stoppé 27 des 30 rondelles dirigées vers elle.

« On savait que c’était une grosse troisième pour nous. On voulait leur mettre beaucoup de pression et ça a abouti avec notre deuxième but », a expliqué la capitaine.

Malgré le fait qu’elle n’a pas été occupée en troisième, Desbiens s’est montrée alerte à quelques reprises en prolongation, frustrant notamment Jamie-Lee Rattray, en échappée, et Susanna Tapani à l’embouchure du filet.Desbiens a terminé la rencontre avec 15 arrêts, en route vers sa 11e victoire de la saison. C’était également le 12e match où elle accordait moins de trois buts par match, un sommet dans la LPHF cette saison.

« Ann est tellement importante pour nous, a reconnu son entraîneuse-chef. Elle fait les arrêts quand on en a besoin. Quand je l’ai vu s’avancer pour défier Rattray, ça m’a calmé et je crois que ça a calmé le banc aussi. On savait qu’elle ferait l’arrêt. »

Une performance inspirée

Malgré le fait que l’exécution a fait défaut par moment, particulièrement en deuxième période, l’équipe montréalaise s’est nourrie de l’énergie des 17 324 spectateurs présents au Centre Bell pour ce deuxième match au domicile des Canadiens de Montréal. 

« [Les spectateurs] nous motivaient à chaque fois que l’on touchait à la rondelle. C’était incroyable de jouer devant une foule aussi nombreuse et bruyante », a souligné Cheverie après la rencontre. Elle a également admis que l’équipe a dû changer sa stratégie lors des pauses télévisuelles.

Avec ce gain, la Victoire conserve le premier rang au classement général, prenant une avance de sept points sur leurs plus proches poursuivants, les Sceptres de Toronto, avec deux matchs en main. La formation montréalaise reprendra du service à son domicile habituel, la Place Bell, mardi, alors qu’elle accueillera le Frost du Minnesota.

Thomas Lafond

Amateur de sport depuis sa tendre enfance, Thomas a commencé ses études en journalisme à l'automne 2020. Passionné de plusieurs sports, il se spécialise dans le hockey, le baseball et la lutte, possédant son propre podcast, Le compte de 3. Parakayakiste aguerri, il souhaite augmenter la présence du parasport dans les médias sportifs traditionnels. Il est également collaborateur au blogue La Source du Hockey et à l'émission Sport au Mac sur les ondes de CKVL 100.1, la radio de l'arrondissement montréalais de LaSalle.

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