Vibrant hommage d’Éric Gélinas à l’endroit de Gilles Lupien
Le hockey a perdu un grand homme en Gilles Lupien mardi, des suites d’un cancer au gros intestin. Celui-ci a joué dans la Ligue nationale de hockey, prenant notamment part à 174 matchs avec les Canadiens de Montréal et remportant deux coupes Stanley, en 1978 et 1979, soit les deux dernières de la dynastie des années 1970. Il a également été l’agent de nombreux hockeyeurs, dont Éric Gélinas, qui a tenu à lui rendre un vibrant hommage.
« J’étais extrêmement proche de Gilles. C’est tellement une bonne personne. Je ne peux pas m’arrêter et seulement parler de lui pendant cinq minutes pour exprimer tout ce que ce monsieur-là a fait pour moi dans ma vie, a dit Gélinas. Que ce soit au hockey ou dans la vie de tous les jours, Gilles m’a tellement enseigné de choses que je garde encore aujourd’hui. J’entends encore sa voix qui raisonne dans ma tête. C’était un bon vivant, une personne terre à terre. C’était un bon Québécois, en ce sens qu’il ne se prenait pas pour un autre et qu’il disait la vérité. C’est ce que j’ai apprécié de lui. Il traitait tout le monde de façon égale. Je lui dois mille remerciements. »
La relation entre Lupien et Gélinas a débuté alors que ce dernier n’avait que 14 ans. Éric commençait à être scruté à la loupe par les recruteurs et les gens de hockey. Il raconte avoir eu de nombreuses discussions avec des agents, mais que seul Gilles Lupien est sorti du lot. « Son approche était vraiment idéale. Sa façon de parler et d’expliquer les perspectives de l’avenir était vraiment la bonne pour moi. Il n’y a jamais eu de faux espoirs et il a toujours dit la vérité. Ce sont ses valeurs qui rendent Gilles Lupien Gilles Lupien », a-t-il expliqué au bout du fil.
Éric savait depuis un certain temps qu’il n’en restait pas beaucoup à vivre pour Gilles Lupien. Malheureusement, il était en Suède et n’a donc pas pu parler face à face avec son ancien agent qu’il considérait comme son deuxième père avant son dernier souffle. « Par le biais de mon père Marc, j’ai pu passer des messages que je voulais lui adresser. Mon plan initial était d’aller le voir dès que je sortais de ma quarantaine, après mon retour de Suède. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de le faire. Je m’en veux un peu, mais je sais que je l’aime et que je le remercie de tout ce qu’il a fait », a insisté Gélinas, rempli d’émotions.
L’éthique de travail est un élément qui unit bien le défunt Lupien et son ex-protégé, selon ce dernier : « Gilles ne l’a pas eu facile. Il a travaillé pour se rendre jusqu’où il était rendu en tant que joueur. Puis, en tant qu’agent, il a bâti son empire par lui-même à partir de rien et il est devenu un gros nom à ce niveau-là au Québec. La valeur qui va toujours me rester dans la tête est de ne rien prendre pour acquis et de travailler pour ce qu’on veut, de ne jamais lâcher. » Gilles Lupien est devenu un agent influent qui a tant aidé des Enrico Ciccone, Denis Gauthier et Sean Couturier, pour ne nommer que ceux-là.
N’oublions pas que Gélinas a été repêché par les Devils du New Jersey en deuxième ronde, lors de la 54e sélection de l’encan 2009, qui se tenait au Centre Bell, à Montréal. D’ailleurs, Éric a raconté les circonstances de son contrat signé en 2014, son premier à un volet dans le circuit Bettman, suivant son contrat d’entrée dans la grande ligue. « J’avais passé la fin de semaine du repêchage de cette année-là avec lui, à Philadelphie. J’ai assisté à une des rencontres entre Gilles et Lou Lamoriello, directeur général des Devils à ce moment-là. C’est là que je me suis rendu compte que Gilles se battait pour moi. Il voulait vraiment mon bien et j’en conserverai longtemps des souvenirs », a-t-il conclu.
Malgré la maladie, Gilles Lupien tenait à ses anciens clients.
Je souhaite offrir mes plus sincères condoléances à la famille Lupien et aux proches de ce grand homme, mais surtout à son fils Érik, à qui le paternel aura laissé un legs extraordinaire.