À quoi s’attendre de Lance Stroll et Nicholas Latifi?

La saison 2020 de Formule 1 a débuté en Autriche (du 3 au 5 juillet) avec deux Canadiens dans les paddocks : Lance Stroll et Nicholas Latifi, une première pour le sport automobile canadien sur le circuit de la F1. Au-delà de ce fait, que peut-on espérer des deux Montréalais face à la concurrence?

Le circuit de Spielberg a réservé quelques surprises pour le lever de rideau de la saison de Formule 1 avec notamment l’absence sur le podium du sextuple champion du monde Lewis Hamilton. Le pilote de Mercedes, champion du monde en titre a échoué au pied du podium après une pénalité de 5 secondes. L’autre surprise de ce premier Grand Prix (G.P.) était le nombre d’abandons : neuf. Des problèmes électroniques aux freins défectueux, différents pépins ont fait entrer la première course de l’année dans la postérité. En effet, un nombre aussi élevé d’abandons n’avait plus été observé depuis 2010. Les deux pilotes canadiens, Lance Stroll et Nicholas Latifi, ont connu des fortunes bien différentes pour cette ouverture de la saison disputée sans public.

La mécanique fait des siennes à Lance Stroll

En 9e position sur la grille de départ, Lance Stroll fait partie des infortunés de la première course de la saison. Le pilote québécois de 21 ans a été contraint à l’abandon au 21e tour, la faute au moteur défaillant de sa monoplace. Après 16 tours, le moteur Mercedes V6 turbo hybride ne répondait plus aux attentes des ingénieurs. Alors qu’il était en lutte pour la 8e place, la perte de puissance de sa Racing Point l’a obligé à rejoindre les stands de ravitaillement, pour ne plus en ressortir.  

Stroll peut-il intégrer le top 10 ?

Ce premier accroc ne devrait pas pour autant le contrarier dans sa progression durant la saison. En effet, deuxième plus jeune pilote à prendre part à un départ en F1 (18 ans et 148 jours lors du GP d’Australie, en 2017), Lance Stroll n’en est pas à son premier abandon en carrière. Le Montréalais en est à son 11e,, dont 5 durant sa première année en F1. Pourtant, cette année, il est parvenu à se hisser sur le podium (troisième au GP d’Azerbaïdjan). Depuis le début de sa jeune carrière, le Québécois, second plus jeune pilote à avoir inscrit des points en F1 (18 ans et 195 jours, 9e au G.P. du Canada 2017), a toujours glané des points. S’il est bien vrai que sa meilleure saison à ce jour est celle de ses débuts sur le circuit de la F1 (40 points, 12e au général chez Williams), le Montréalais, au 15e rang du classement général de la saison écoulée avec 20 points, a des arguments à faire valoir.

La résilience et des Panthères roses aux allures des Flèches d’Argent  

Durant les essais libres et les qualifications, les Racing Point n’ont pas laissé les observateurs indifférents. Même si la prudence est de mise dans l’équipe, certains observateurs voient le constructeur britannique titiller le top 3 (Mercedes, Ferrari et Red Bull). Il faut dire que les Panthères roses tirent un réel avantage de leur partenariat avec l’écurie allemande. En effet, les monoplaces de l’écurie de Stroll utilisent les moteurs 2019 de Mercedes, ceux-là qui ont permis aux Flèches d’Argent, toutes en noir cette année, de quasiment tout rafler. L’espoir d’un premier podium est donc envisageable pour l’écurie, rebaptisée, dans le paddock, la Mercedes rose. De plus, lors de ce premier Grand Prix, Sergio Perez a terminé les 71 tours du circuit pour une 6e place au classement général. Si les techniciens parviennent à stabiliser le bolide, Lance Stroll, qui a déjà amené la Racing Point au pied du podium, peut prétendre à mieux cette saison.

Nicholas Latifi assure l’essentiel pour sa première  

Second Canadien aux commandes d’une monoplace cette saison, Nicholas Latifi (24 ans) est l’unique débutant de la cuvée 2020 en Formule 1. Le Torontois, vice-champion 2019 en F2, est le second pilote chez Williams. 20e sur la grille de départ, le 5 juillet dernier, il est parvenu à éviter l’hécatombe des abandons (neuf) pour finir à la 11e place au classement. À l’exception de certains concours de circonstances, il ne devrait pas nourrir de grandes ambitions pour sa première saison. En effet, outre son inexpérience à ce niveau de la compétition, la Williams n’a plus la réputation de disputer les podiums. Par ailleurs, l’écurie britannique, qui a occupé la lanterne rouge lors des deux précédentes éditions, traverse une période d’incertitude.   

Les parents des deux pilotes canadiens ont dû mettre en place des plans d’affaires pour que les deux écuries continuent l’aventure en Formule 1. Il n’appartient plus qu’aux deux natifs de Montréal d’aller glaner des points pour entretenir la flamme du prochain Jacques Villeneuve, seul Canadien champion du monde de Formule 1 (1997). La saison ayant été considérablement modifiée en raison de la pandémie de coronavirus, les pilotes sont attendus ce week-end, toujours en Autriche sur le circuit Spielberg, pour le second Grand Prix de la saison.

Benoît Dosseh

Benoît Dosseh a une passion pour le sport. Il s’est essayé au basketball, au volleyball, à l’athlétisme et au soccer de quartiers (Côte d’Ivoire et Togo), notamment. Après un passage au Collège de Rosemont en Arts, lettres et communication, option médias, il poursuit sa formation en journalisme à l’UQAM. Il a collaboré avec différents médias dont le magazine estudiantin L’Apostrophe.

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