C’est au tour du CH

La fièvre des séries bat son plein à Montréal alors que les Canadiens participeront à la finale de la Coupe Stanley pour la première fois en 28 ans. Photo: Anirudh KoulCC BY-NC 2.0

C’était écrit dans le ciel, mais voir les Canadiens de Montréal accéder à la finale de la Coupe Stanley le jour de la Saint-Jean-Baptiste représentait quand même un scénario beaucoup trop beau pour être vrai aux yeux de plusieurs. Le CH n’allait cependant pas passer à côté d’une chance de rendre son histoire d’équipe Cendrillon encore plus incroyable.

Je n’y croyais pas.

En fait, voilà un an que je dis que ce n’est simplement pas possible. Un an que je dis que la Coupe Stanley à Montréal dès cette année est quelque chose de complètement ridicule et invraisemblable. Ça fait un an que je demande aux partisans de s’armer de patience, que leur tour viendra, mais pas cette année. Combien de fois ai-je même dit que les Canadiens ne participeraient pas aux séries cette saison? J’ai même prédit une défaite de Montréal a chaque tour depuis le début des présentes séries.

Hier cependant, le Tricolore m’a encore fait mentir. En l’emportant en prolongation face aux Golden Knights de Vegas, les Canadiens ont réussi l’impensable et ont atteint la finale de la Coupe Stanley pour la première fois depuis 1993. C’est la culmination d’une évolution qui a débuté lors de la série face aux Maple Leafs et qui a été mise de l’avant au moment où Jake Evans a été évacué sur une civière à la fin du premier match contre les Jets. Cette évolution, c’est la transition d’un groupe de joueur vers une équipe. Les Canadiens sont une équipe. Une équipe qui est belle à voir aller et qui ne se limite pas seulement aux joueurs de l’alignement régulier. Cette équipe inclut le gardien auxiliaire, les joueurs remplaçants, les entraîneurs et même le directeur général.

Sans Tomas Tatar, sans Jake Evans, sans Jonathan Drouin, sans Alexander Romanov et surtout sans Dominique Ducharme, le Tricolore a permis à des générations de partisans qui n’étaient pas nés en 1993 de vivre la véritable «fièvre des séries». Cette fièvre a d’ailleurs déjà gagné le pays au complet. Aujourd’hui, pour la première fois en 28 ans, les Canadiens sont l’équipe du Canada et c’est la nation au grand complet qui se range derrière eux. Le tout en accédant à cette finale à Montréal le jour de la fête nationale du Québec. En voulez-vous un scénario hollywoodien? En voilà un!

L’équipe Cendrillon de 2021

Je me souviens des Blues de 2019, des Golden Knights de 2018, des Predators de 2017, des Kings de 2012. Toutes ces équipes Cendrillons qui ne devaient pas se rendre en finale et qui, contre toute attente, y sont parvenues. Cette année, c’est au tour des Canadiens d’être cette équipe. À l’image de ces autres équipes, Montréal est surtout menée par son gardien de but. Ce même gardien qui a connu des performances en dents de scie tout au long de la saison, mais qui, bien penaud dans son demi-cercle, est un véritable mur depuis les dernières semaines. Hier soir, ce gardien commandant un salaire de 10,5 millions de dollars par saison a lui aussi fait mentir plusieurs analystes en donnant raison à Marc Bergevin d’avoir bâti sa formation autour de son portier. Ce gardien, après tant d’années de loyaux services, n’est plus qu’à quatre victoires de la Coupe Stanley.

Ce gardien de but se nomme Carey Price.

Mais aussi incroyable soit-il, Carey n’est pas tout seul à mener le bateau. Avant le début de la saison, je disais qu’il manquait un premier centre au CH. Je disais que Nick Suzuki n’était pas encore prêt à assumer ce rôle. Il ne m’a pas fait mentir durant la saison. Oui Suzuki a été bon, mais pas bon comme un premier centre de niveau élite. Cependant, depuis le début des séries, il l’est. Lui et ses compagnons de trio forment ce que les Canadiens n’ont pas eu depuis oh combien d’années: un premier trio légitime. Tyler Toffoli et Cole Caufield le complètent à merveille et performent encore mieux que ce qui était attendu d’eux. Les autres trios du CH font également leur travail. Le trio de Byron-Kotkaniemi-Anderson est électrique et solide dans les grands moments, le trio défensif de Lehkonen-Danault-Gallagher est un cauchemar pour les attaquants adverses et le trio d’Armia-Staal-Perry est simplement la définition même d’un quatrième trio parfait.

Avec les performances du premier trio, l’ajout de l’expérience de Staal et Perry, ainsi que le jeu étouffant des défenseurs, les Canadiens de Montréal ont coché toutes les cases que j’avais identifiées comme étant les manques pour soulever le prestigieux trophée.

Même s’ils ne remportent pas la Coupe Stanley, les Canadiens peuvent crier victoire et dire mission accomplie. Ils auront défié tous les pronostics et en auront réalisé ce qu’aucune équipe canadienne n’a réussi depuis 2011. Pour une rare fois cette année cependant, je me permets d’être optimiste envers cette équipe et changer mon discours en disant que le CH a ce qu’il faut pour remporter la Coupe. Après tout, tant qu’à être en finale, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout?

Yohan Carrière

Après un stage d'exploration à RDS en 2015, Yohan Carrière débute officiellement sa formation journalistique au cégep Marie-Victorin en 2017. Aujourd'hui étudiant en journalisme à l'UQAM, il compte à son actif plusieurs collaborations, notamment à la radio et en vidéo avec L'Avantage Terrain et à l'écrit avec le magazine L'apostrophe. Il a également contribué à la couverture des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo et Beijing avec Radio-Canada. Toujours considéré par ses pairs comme un excellent communicateur, il vise aujourd'hui à mettre sa voix et sa plume au service des amateurs de sports. En tant qu'ex-joueur et entraîneur de hockey-cosom au sein du RSEQ, il garde un intérêt pour le sport-étudiant, mais se spécialise surtout dans le monde du hockey, du baseball, du tennis et de la Formule 1.

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