Coupe du monde : Lionel Messi et l’Argentine attendus au sommet du groupe C

Lionel Messi et l’Argentine avaient baissé pavillon en huitièmes de finale contre la France lors de la Coupe du monde 2018 en Russie.
Crédit : Mohammadreza Abbasi | WordPress

Messi est considéré par plusieurs comme le plus grand joueur de tous les temps. Une chose que l’on peut lui reprocher, c’est de ne pas avoir une Coupe du monde à son palmarès. Ce pourrait aussi être le dernier Mondial de la Pulga et donc une dernière chance pour l’Argentine de profiter de son talent et de sa magie. Leur premier objectif sera de terminer au premier rang du groupe C, également composé de l’Arabie Saoudite, du Mexique et de la Pologne.

Arabie Saoudite

On ne s’attend pas à beaucoup de la part de l’Arabie Saoudite, surtout en prenant en compte leur 51e place actuelle au classement FIFA. Parmi toutes les nations participant au Mondial, les Saoudiens occupent le deuxième pire rang au classement FIFA (seul le Ghana est plus bas). Lorsqu’on observe l’effectif de cette équipe, ce n’est pas plus satisfaisant. En effet, selon Transfermarkt, la somme de la valeur marchande de tous les joueurs de l’Arabie Saoudite est d’un peu plus de 23 millions d’euros. À titre comparatif, cela équivaut à la valeur marchande de Joaquin Correa, un attaquant argentin de l’Inter Milan qui ne sera probablement même pas titulaire à la Coupe du monde avec l’Argentine, ce qui est très peu emballant d’une perspective saoudienne.

Malgré une sixième participation à cette très prestigieuse compétition internationale, les joueurs saoudiens ne semblent pas vouloir migrer dans un autre championnat, en dehors de leur pays, car absolument toute l’équipe saoudienne joue en Arabie Saoudite. Cela n’aide certainement pas la progression des jeunes talents, qui n’ont pas la chance d’aller améliorer leurs capacités dans de meilleurs centres de formation à travers le monde. Cela a visiblement causé des problèmes à la sélection nationale par le passé, eux qui n’ont pas passé le premier tour depuis 1994, leur première participation au Mondial.

Mais attention, tout n’est pas négatif et sans espoir pour les Saoudiens. Ceux-ci ont tout de même réalisé de bons résultats dans les derniers mois. Sans avoir disputé énormément de rencontres, ils ont été en mesure d’aller chercher un score nul de 0 à 0 contre l’Équateur et les États-Unis dans leurs matchs amicaux de fin septembre. Puis, si l’on remonte en mars, ils étaient parvenus à battre l’Australie 1-0 lors des qualifications pour la Coupe du monde. Les trois sélections tout juste mentionnées se retrouvent nettement au-dessus de l’Arabie Saoudite au classement FIFA.

La défense semble bien se débrouiller, puisque peut de buts ont été encaissé dans leurs plus récents résultats, mais en se retrouvant dans le même groupe que Lionel Messi et Robert Lewandowski, cela devrait changer. De son côté, l’attaque est très peu productive et ce sera impératif qu’elle débloque pour espérer faire un bon résultat contre le Mexique, la Pologne ou l’Argentine. Les vétérans Hattan Bahebri et Salem Al-Dawsari ainsi que le jeune Firas Al-Buraikan sont probablement les meilleures options offensives pour les Saoudiens.

Classement FIFA actuel : 51e

Joueur à surveiller : Salem Al-Dawsari

Argentine

Au grand malheur des Argentins, ce sera probablement la dernière Coupe du monde de Messi (35 ans), comme il l’a lui-même affirmé en entrevue à ESPN récemment. Ce Mondial 2022 au Qatar sera donc (très possiblement) le dernier de Leo. Par le fait même, ce sera sa dernière chance d’ajouter à son incroyable palmarès, le célèbre trophée Jules-Rimet (trophée de la Coupe du monde). Advenant que l’Argentine soit sacrée championne du monde pour une troisième fois de son histoire au Qatar et que Messi dispute un tournoi à la hauteur de ce qu’il peut offrir, est-ce que cela mettra fin au débat entre lui et Cristiano Ronaldo (aucun des deux n’ayant remporté une Coupe du monde) ? Peut-être que ce débat se doit de durer éternellement aussi, mais là n’est pas le point.

L’Argentine, ce n’est pas que Messi, même s’il est le cœur, les poumons et l’image de l’Albiceleste. La Pulga devra être incisif et créatif peu importe où il sera sur le terrain, afin de bien servir ses partenaires ou de compléter les actions comme il sait bien le faire. Cependant, il est bien loin d’être seul dans cette formation sud-américaine. Beaucoup de talent et de potentiel l’accompagnent dans cette quête du Graal. À commencer par son fidèle compagnon Angel Di María (34 ans – Juventus Turin), coéquipier de toujours avec l’Argentine, sans oublier Sergio Agüero, qui a tristement pris sa retraite en 2021. Dans le cas de Di María, il n’a pas été en mesure de terminer son match en Ligue des Champions mardi, en raison d’une douleur musculaire à la cuisse droite. L’Argentine est sans nouvelles de l’attaquant Paulo Dybala (AS Roma) également, ayant lui aussi quitté sur blessure dimanche dernier. Les potentielles pertes de ces deux éléments clés de la sélection nationale sont extrêmement inquiétantes à environ cinq semaines de la Coupe du monde.

Les dernières années ont été bénéfiques pour l’Argentine en ce qui concerne le développement de la jeunesse. Car les Argentins peuvent maintenant compter sur deux jeunes attaquants prolifiques et efficaces, Lautaro Martínez (25 ans – Inter Milan) et Julián Álvarez (22 ans – Manchester City). Tous deux pourraient véritablement saisir leur chance et ainsi marquer les esprits à cette Coupe du monde aux côtés de Messi. Particulièrement Álvarez, qui est dans l’ombre d’Erling Haaland à City, malgré son immense talent.

Au milieu de terrain, l’effectif argentin est bien garni avec plusieurs joueurs de niveau élite. L’un des cadors de cet entrejeu est sans aucun doute Rodrigo De Paul (28 ans), qui évolue à l’Atlético Madrid. Il est un élément essentiel de l’Albiceleste depuis quelque temps déjà, élément phare du sacre en Copa América 2021. De Paul apporte de la solidité dans le secteur défensif, tout en étant capable d’apporter sa contribution offensivement. Un peu comme peut le faire son confrère Leandro Paredes (28 ans – Juventus Turin), qui joue cependant un peu plus bas devant la défense. Giovanni Lo Celso (26 ans – Villareal), Alexis MacAllister (23 ans – Brighton) ou Guido Rodríguez (28 ans – Real Betis) pourraient aussi obtenir un poste au milieu, dépendamment de leur forme physique et de leurs performances.

La défense se porte bien elle aussi avec une charnière centrale qui devrait logiquement être composée de Lisandro Martínez (24 ans), se débrouillant très bien depuis son arrivée à Manchester United. Son compatriote sera fort probablement Cristian Romero (24 ans – Tottenham), qui s’est imposée comme une figure forte parmi les défenseurs du monde entier dans les dernières années. Nicolás Otamendi (34 ans – Benfica), ancien joueur de Manchester City, pourra aussi épauler, en cas de besoin. Pour ce qui est des latéraux, Nicolás Tagliafico (30 ans – Olympique Lyonnais) est un excellent atout à gauche. À droite avec Nahuel Molina (24 ans – Atlético Madrid) ou Gonzalo Montiel (25 ans – FC Séville), ce n’est pas mal non plus.

En ce qui concerne les gardiens de but, la situation est moins précaire qu’en 2018, où les candidats au poste ne rendaient pas les partisans argentins bien bien enthousiastes. Pour le Mondial au Qatar, le sélectionneur Lionel Scaloni devra choisir entre Emiliano Martínez (30 ans – Aston Villa) et Gerónimo Rulli (30 ans – Villareal), l’option la plus probable étant Martínez.

Bref, l’Argentine en entier doit garder un souvenir très douloureux de 2014, une finale perdue en prolongation de façon déchirante. Il est difficile de déterminer si l’effectif actuel est meilleur que celui de 2014, mais une chose est certaine, l’Argentine a une chance en or de faire un grandiose parcours dans cette compétition. Effectivement, la dernière défaite de l’Albiceleste remonte à juillet 2019, ce qui est absolument exceptionnel. Ce que les partisans argentins doivent espérer, c’est que Di María et Dybala soient en santé le 20 novembre prochain et que Messi soit tout feu tout flamme, prêt à se transformer en bougie d’allumage. L’Argentine n’a pas remporté de Coupe du monde depuis 1986, lors de l’ère Diego Maradona, véritable héros de la nation. Lionel Messi réussira-t-il à faire de même?

Classement FIFA actuel : 3e

Joueur à surveiller : Lionel Messi

Mexique

C’est assez clair, le Mexique semble dans un creux de vague. Ils ne possèdent plus l’effectif qu’ils avaient en 2018, alors qu’ils s’étaient inclinés contre le Brésil en huitièmes de finale. De plus, ils sont bien loin de leur gloire des années 1990 et ne sont plus aussi dominants en CONCACAF, ayant terminé derrière le Canada lors des qualifications pour la Coupe du monde. Afin de tourner le fer dans la plaie encore plus, il semble que la plupart des joueurs qui composeront l’effectif mexicain le 22 novembre ne sont pas encore décidés. Les compositions d’effectif, que ce soit en qualifications pour le Mondial ou en matchs amicaux, ont énormément changé dans les derniers mois, ce qui est dangereux pour la chimie et la cohésion d’équipe.

La Verde contient plusieurs joueurs provenant de la Liga MX (championnat mexicain), mais aussi certains évoluant dans de bons clubs européens. Probablement que ces joueurs établis dans de grandes équipes comme l’Ajax Amsterdam (Pays-Bas) ou Napoli FC (Italie) sont les seuls titulaires indiscutables lorsque la compétition débutera. On parle bien évidemment du milieu défensif de l’Ajax, Edson Álvarez, qui joue un rôle de premier plan à Amsterdam. L’autre est Hirving Lozano, ailier droit de Naples, qui ne parvient pas vraiment à s’imposer comme titulaire permanent chez les Napolitains cette saison. Malgré les impressionnants succès de son équipe, il ne performe pas à la hauteur des attentes, malgré son but en Ligue des Champions, mercredi. Edson Álvarez et Lozano pourrait être considérés comme les principaux joueurs à surveiller chez le Mexique, mais ça s’est en oubliant le vétéran gardien de 37 ans à la chevelure mythique, Guillermo Ochoa.

Même en étant plus âgé, il reste peut-être des miracles dans les gants d’Ochoa, comme ceux qu’il a délivrés en 2014 et 2018. En 2014 contre le Brésil, Ochoa avait déclaré qu’il s’agissait possiblement du « match de sa vie », alors qu’il n’avait encaissé aucun but, offrant le nul aux Mexicains. Puis en 2018, le Mexique avait eu raison de l’Allemagne 2 à 1 dans une prestation sensationnelle d’Ochoa. Quatre ans plus tard, El Tricolor, aura besoin plus que jamais d’un Ochoa en grande forme face à l’attaque polonaise, mais surtout argentine. En revanche, le cerbère Ochoa ne sera pas le seul doyen de l’effectif mexicain. Effectivement, Hector Herrera (32 ans), Andrés Guardado (36 ans), Héctor Moreno (34 ans) et Alfredo Talavera (40 ans) ne sont pas à leur première danse eux non plus. Or, contrairement à Ochoa, ces autres aînés ont moins de chance d’être des titulaires indiscutables.

Il y a un joueur qui pourrait véritablement changer les choses chez les Mexicains, il s’agit de l’avant-centre Raùl Jiménez (31 ans – Wolverhampton). Celui-ci est possiblement le joueur le plus talentueux de cette génération mexicaine. Malheureusement pour la Verde, les blessures ne l’ont pas du tout épargné ces dernières années. En ce moment même, Jiménez est encore blessé, à l’aine cette fois-ci, il pourrait ne pas se remettre à temps pour la Coupe du monde, ce qui serait une énorme perte offensive pour le Mexique. Sans Jiménez, El Tricolor manque clairement de solutions offensives. La défense n’est pas tellement rassurante non plus. Bref, une victoire contre l’Argentine semble inespérée. La Pologne et l’Arabie Saoudite sont des adversaires prenables toutefois.

Classement FIFA actuel : 13e

Joueur à surveiller : Guillermo Ochoa

Pologne

Lorsque l’on mentionne la sélection nationale polonaise, on pense immédiatement à Robert Lewandowski. Pas surprenant, puisque l’ancien joueur du Bayern Munich, maintenant au FC Barcelone, est l’un des meilleurs attaquants de pointe au monde. Surnommé LewanGOALski, il a battu une panoplie de records en Allemagne avant de s’amener en Espagne cette saison. Pour le moment, il totalise 14 buts et 2 passes décisives en 12 matchs, toutes compétitions confondues. Lewandowski devra donc impérativement continuer sur cette cadence pour assurer un beau parcours à sa nation. Il est en charge de mettre les ballons qui lui parviennent au fond des filets adverses, étant l’homme providentiel de la Pologne.

Tout comme Messi avec l’Argentine, Lewandowski n’est pas seul au monde avec la Pologne. En effet, en attaque, il est accompagné de Arkadiusz Milik (28 ans – Juventus Turin), Karol Świderski (25 ans – Charlotte FC) et Krzysztof Piatek (27 ans – Salernitana). Piatek devrait plutôt être un élément de profondeur, tandis que Milik et Świderski sont les options les plus intéressantes aux côtés de Lewandowski en pointe. Malgré les déboires de la Juve, Milik connaît un plutôt bon début de saison avec 4 buts en 9 rencontres en étant remplaçant plus souvent qu’autrement. De son côté, Świderski affiche de belles statistiques autant en MLS qu’en sélection nationale.

Au milieu de terrain, on retrouve le bon vieux Grzegorz Krychowiak (32 ans – Al-Shabab), un habitué de la sélection polonaise. Il sera épaulé par le prodige de Naples, Piotr Zieliński (28 ans) qui connaît un excellent début de campagne à l’image de son club, increvable autant en Ligue des Champions qu’en Serie A. Derrière eux, on retrouve entre autres Jan Bednarek (26 ans – Aston Villa) ainsi qu’un autre vétéran, Kamil Glik (34 ans – Benevento). Sans être l’une des meilleures au monde, la défense polonaise est tout de même entre de bonnes mains, même si l’attaque argentine sera très complexe à affronter. Un autre joueur de la Juventus, le gardien de but Wojciech Szczęsny (32 ans), agira lui aussi comme pierre angulaire de l’effectif polonais de par sa capacité à effectuer les gros arrêts.

La Pologne a fort probablement le deuxième meilleur effectif de ce groupe sur papier. Or, ils ne doivent pas prendre à la légère le Mexique, ni même les Saoudiens. Si Lewandowski produit à son rythme habituel, une place en huitièmes de finale via le deuxième rang du groupe est parfaitement envisageable, en autant que la défense tienne le fort. Même si le nouvel attaquant du Barça est logiquement le joueur à surveiller, il sera très intéressant de voir ce que Zieliński apportera à cette formation. Celle-ci aimerait bien qu’il puisse transposer sa forme actuelle au Napoli à la Coupe du monde, notamment en appuyant Lewandowski offensivement.

Classement FIFA actuel : 26e

Joueur à surveiller : Robert Lewandowski

Calendrier des matchs du groupe C
  • 22 novembre : Argentine vs Arabie Saoudite
  • 22 novembre : Mexique vs Pologne
  • 26 novembre : Pologne vs Arabie Saoudite
  • 26 novembre : Argentine vs Mexique
  • 30 novembre : Pologne vs Argentine
  • 30 novembre : Arabie Saoudite vs Mexique

Ma prédiction
  1. Argentine
  2. Pologne
  3. Mexique
  4. Arabie Saoudite

Olivier Prince-Groleau

Grand fan de sport, surtout le hockey et le soccer, Olivier est un grand sportif de salon et ne s'en cache pas. Ce dernier regarde énormément de faits saillants des matchs qui l'intéresse sur YouTube, s'en est presque maladif. Celui que l'on surnomme OPG adore consommer du sport, mais aussi en faire et là on ne parle pas d'aller au gymnase, mais plutôt de jouer à un sport concrètement. En effet, il pratique le hockey depuis l'âge de 6 ans et il fait également du soccer/futsal depuis l'âge de 8 ans.  Les grands évènements sportifs comme les Olympiques, la Coupe du Monde ou encore les séries éliminatoires de la LNH sont de véritables sources de plaisir pour lui. Bref, un vrai sportif dans l'âme et dans le corps!

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