Vague de changement au curling canadien

Le visage du curling canadien sera énormément différent pour le prochain cycle olympique. Photo: PMillera4 | CC BY-NC-ND 2.0

La dissolution d’équipes de curling est un phénomène que l’on observe à la fin de chaque cycle olympique, mais qui a pris une ampleur impressionnante cette année alors que plusieurs des meilleures équipes au monde mettront un terme à leur partenariat à la fin de cette saison.

La fin de la saison canadienne de curling apporte toujours son lot de questionnements quant à l’avenir de certaines formations. Lorsque Joanne Courtney, la joueuse de première position de l’équipe de Rachel Homan, a annoncé sa retraite du sport, les partisans étaient loin de se douter qu’il ne s’agissait que du premier domino qui allait tomber cette année.

Dawn McEwen a été la suivante à annoncer sa retraite. Étant l’une des meilleures joueuses de première position de l’histoire, c’est tout un morceau que perdait l’équipe de Jennifer Jones à la suite d’un parcours olympique décevant où elle a été incapable de se qualifier pour les demi-finales. Plutôt que de se mettre à la recherche d’une nouvelle meneuse, les autres membres de l’équipe Jones ont plutôt choisi de dissoudre leur formation.

Au cours des jours qui ont suivis, les équipes de Tracy Fleury et Laura Walker ont également annoncé leur séparation, tandis que d’autres comme celles d’Andrea Crawford et Laurie St-Georges ont annoncé des changements plus mineurs à leur formation.

La retraite attendra pour Jennifer Jones

À 47 ans, Jennifer Jones est plus près de la retraite que du début de sa carrière. La curleuse originaire de Winnipeg n’en a toutefois pas encore fini avec son sport et sera de retour pour un nouveau cycle olympique. Après l’annonce de la séparation de son équipe, plusieurs envoyaient Jones vers une retraite bien méritée, elle qui cumule 6 Championnats canadiens, 2 Championnats du monde et une médaille d’or olympique en 2014 à Sotchi où son équipe a été invaincue.

Ce fut donc avec surprise que ses partisans ont appris qu’elle se joindrait à la jeune équipe de Mackenzie Zacharias. Âgée de 22 ans, cette dernière a mené son équipe vers la médaille d’or au Championnat mondial junior en 2020. Déjà considérée comme l’une des équipes les plus prometteuses du circuit canadien, la bande de Mackenzie Zacharias pourra maintenant compter sur l’expérience et les conseils de celle qui est probablement la plus grande joueuse de l’histoire.

Le dernier acte de Jennifer Jones sera-t-il de s’assurer que la prochaine vedette manitobaine ait tous les outils pour réussir? Peu importe le résultat de ce partenariat, il est certain que la nouvelle équipe Jones sera l’une des plus excitantes à surveiller lors des prochaines années.

Homan et Fleury unissent leurs forces

La seule équipe faisant partie de l’élite du curling canadien à ne pas s’être dissoute est celle de Kerri Einarson, qui est triple championne canadienne en titre. Lors du dernier Championnat national, Einarson a marché sur la compétition, profitant du fait que Jennifer Jones et Rachel Homan étaient occupées à représenter l’unifolié aux Jeux olympiques de Beijing. L’une des adversaires principales d’Einarson était donc Tracy Fleury, qui lui a offert une belle opposition lors du tournoi éliminatoire après avoir terminé le tournoi préliminaire avec une fiche de 7-1.

À la suite de l’annonce de la séparation de son équipe, Tracy Fleury n’a toutefois pas décidé de se bâtir une autre formation, mais plutôt de joindre les rangs de l’équipe de Rachel Homan. Cette alliance place instantanément l’équipe Homan dans la conversation pour le titre de meilleure équipe féminine au Canada. Il faudra attendre de voir si la chimie et la communication opèrent bien au sein de cette nouvelle équipe, mais sur papier il s’agit d’une formation qui devrait donner du fil à retordre à celle de Kerri Einarson. Les quatre membres de celle-ci ont d’ailleurs annoncé qu’elles demeureraient ensemble à l’issue du Championnat du monde où elles ont terminé au 3e rang.

Un visage complètement différent chez les hommes

Lorsqu’on dit que la vague de changement est sans précédent, ce n’est pas une exagération. En effet, en plus des multiples changements chez les équipes féminines, plusieurs équipes masculines ont également annoncé leur séparation. C’est notamment le cas des équipes de Brad Jacobs, Kevin Koe, Matt Dunstone et Brendan Bottcher, qui font toutes partie du top 10 mondial. En ce qui concerne Brad Gushue, tout portait à croire que son équipe allait joindre la danse en se séparant et certaines rumeurs envoyaient même Gushue et son partenaire de toujours Mark Nichols vers la retraite. Trois membres de l’équipe Gushue continueront toutefois d’évoluer ensemble pour le prochain cycle olympique alors que Brett Gallant se joindra à une autre formation.

Contrairement au volet féminin, plusieurs équipes masculines n’ont pas encore été annoncées et une majorité de curleurs se retrouvent toujours «agent libre». Un gros nom des dernières années ne sera pas présent lors de la prochaine saison puisque Brad Jacobs a annoncé qu’il prendrait une pause du curling pour quelque temps. Même son de cloche pour John Morris, qui a annoncé sa retraite du curling à quatre pour se concentrer entièrement sur le double mixte, discipline dans laquelle il a représenté le Canada lors des deux derniers Jeux olympiques.

Nous sommes donc toujours dans l’attente quant à l’avenir de Kevin Koe, Brendan Bottcher et d’autres grosses pointures du curling masculin canadien. Ces annonces devraient survenir lors des prochaines semaines

Pour suivre l’évolution des différentes formations de curling canadien, vous pouvez consulter la page web de Curling Geek.

Yohan Carrière

Après un stage d'exploration à RDS en 2015, Yohan Carrière débute officiellement sa formation journalistique au cégep Marie-Victorin en 2017. Aujourd'hui étudiant en journalisme à l'UQAM, il compte à son actif plusieurs collaborations, notamment à la radio et en vidéo avec L'Avantage Terrain et à l'écrit avec le magazine L'apostrophe. Il a également contribué à la couverture des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo et Beijing avec Radio-Canada. Toujours considéré par ses pairs comme un excellent communicateur, il vise aujourd'hui à mettre sa voix et sa plume au service des amateurs de sports. En tant qu'ex-joueur et entraîneur de hockey-cosom au sein du RSEQ, il garde un intérêt pour le sport-étudiant, mais se spécialise surtout dans le monde du hockey, du baseball, du tennis et de la Formule 1.

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