Donc, c’est qui le meilleur d’Hollywood?

Rocky Balboa est probablement le plus grand sportif de l’histoire du cinéma. Photo : MGM Studios.

On ne se le cachera pas, peu importe les exploits des vrais athlètes, ce sont ceux des films de sport qui réussissent toujours les exploits les plus fous. Tout comme dans le sport masculin et féminin, il y a de ces personnages qui ressortent particulièrement du lot dans le sport de fiction.

Vous l’aurez compris, ce dernier opus de ma série sur les Greatest Of All Time est purement humoristique. Je vous offre aujourd’hui un portrait des plus grands sportifs à n’avoir jamais existé, mais qui, dans notre cœur d’amateurs de films, sont les plus grands de l’histoire. Je me suis aussi dit que si on pouvait se poser la question à savoir qui est le plus grand du sport masculin et la plus grande du sport féminin, pourquoi ne pas se poser la même question pour le sport de fiction?

Encore une fois, je me suis limité à un personnage par sport et je vous laisse décider par vous-même lequel mérite sérieusement le titre du plus grand sportif fictif.

Avant cette lecture, je vous recommande toutefois les deux premiers articles de cette série sur les plus grands du sport masculin et féminin.

ATTENTION : L’article suivant contient des divulgâcheurs (spoilers en anglais) sur plusieurs films. Continuez à vos risques et périls.

Dans la catégorie G.O.A.T. du sport hollywoodien, les nominés sont :

Rocky Balboa — Boxe

Points pour : Il a décroché le titre de champion du monde, il l’a défendu dix fois de suite, puis l’a perdu et l’a immédiatement regagné. Il a ensuite vaincu un boxeur soviétique qui, en plus d’être plus grand et plus fort que lui, avait ses capacités physiques amplifiées par les stéroïdes. Dans les années qui ont suivies, l’étalon italien a tenu tête et a envoyé au tapis deux champions du monde beaucoup plus jeunes et rapides que lui.

On ne peut pas non plus négliger le fait qu’il a vaincu un cancer en ayant plus de 70 ans. Il est aussi celui qui a prononcé ce qui est incontestablement la plus grande phrase de l’histoire des films de sport: « L’important, ce n’est pas d’être un bon cogneur, c’est d’être capable de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant. » Cette phrase représente exactement ce que Rocky était. Peu importe ce qui se trouvait face à lui, il trouvait le moyen de se relever et de gagner.

Points contre : À l’exception d’Ivan Drago, Rocky a perdu contre tous ses adversaires majeurs au moins une fois. Il a en effet subi la défaite une fois face à Clubber Lang, Tommy Gun (même si le combat ne compte pas vraiment) et Mason Dixon, en plus d’avoir apparemment perdu deux fois face à Apollo Creed (selon ses dires, Rocky aurait perdu le combat à huis clos qui conclut le troisième film). Il a également toujours eu de la difficulté à performer sans la bénédiction ou le support de sa femme.

Happy Gilmore — Golf
La seule raison pour laquelle les Québécois n’aiment pas Happy Gilmore : son affreux chandail. Photo : Pinterest.

Points pour : Dustin Johnson et Bryson DeChambeau rêvent d’avoir le coup de départ d’Happy Gilmore (pas sa motion, mais bien sa distance). Il n’y a pas beaucoup de golfeurs qui arrivent à remporter le championnat de la PGA un mois après avoir frappé leur première balle de golf. C’est, en fait, simplement impossible. Pourtant, Gilmore l’a réussi, cimentant ainsi son statut de légende vivante.

Il a toutefois une autre force qui le distingue des autres golfeurs : son mental. Son coup roulé pour remporter le tournoi était absolument parfait et calculé parfaitement malgré tous les obstacles. Il s’agissait non seulement d’une incroyable représentation de son intelligence, mais aussi de sa capacité d’adaptation et d’apprentissage. Le coup était en effet un rappel de sa séance de pratique au mini-golf. Il s’agit encore d’une qualité que seuls les plus grands athlètes possèdent.

Points contre : Même s’il était relativement bon, on peut se demander à quel point la chance a influé sur la victoire de Happy. On ne sait d’ailleurs pas s’il a continué à jouer au golf après le film. Nous avons également établi, par le passé, que les golfeurs n’étaient pas les plus grands athlètes, et Happy, supposé être un bagarreur au hockey, a reçu une moyenne correction de la part de Bob Barker, 73 ans…

Flash McQueen — Course automobile
Ce n’est pas parce qu’il est un personnage animé que Flash McQueen ne mérite pas sa place sur cette liste. Photo : Disney/Pixar.

Points pour : Dans le fabuleux monde de la Formule 1, Lewis Hamilton et Michael Schumacher sont considérés comme les plus grands de leur sport. L’un des points qui les caractérisent est qu’ils ont chacun remporté sept fois le titre de champion du monde. Pour McQueen, c’est la même chose avec ses sept Piston Cups. On ne se le cachera pas, il aurait dû en remporter huit, mais il a choisi la voie de l’esprit sportif à la fin du premier film, ce qui lui a coûté le titre à sa saison recrue.

Ce qui fait pencher la balance en faveur de McQueen, c’est sa capacité à dominer le parcours, peu importe ses adversaires, et surtout, peu importe la surface. Même s’il est une voiture de course sur asphalte, son entraînement à la plage et à Radiator Springs fait de lui une voiture extrêmement habile sur des surfaces de terre, où il est en mesure de distancer des voitures de rallye, comme on peut le voir dans le deuxième film.

Son dévouement à son sport et son désir de toujours s’améliorer et gagner peu importe son adversaire rappelle également celui de Michael Jordan et, même à la retraite, il continue de courir pour le plaisir et est chef de puit sur le circuit de la Piston Cup. Il a inspiré toute une génération de voitures et est même un modèle pour… Michael Schumacher. Ce dernier fait une petite apparence à la fin du premier film pour acheter des pneus chez Luigi, simplement parce qu’il est celui qui a équipé McQueen.

Oh, et en plus d’inspirer Schumacher, McQueen a battu Lewis Hamilton dans une course lors du deuxième film.

Points contre : Flash McQueen n’est pas un humain. Cela joue énormément dans un débat comme celui-ci, puisqu’il est purement conçu pour la course automobile et rien d’autre. Puisqu’il est lui-même la voiture, il a aussi un énorme avantage sur les véritables pilotes de Formule 1 ou de NASCAR, qui n’ont pas le contrôle parfait sur leur voiture. Un moteur défectueux pour McQueen est l’équivalent d’un cœur défectueux chez un humain. Il est ainsi beaucoup plus facile d’avoir une voiture à 100% dans Cars que dans la vraie vie.

Nariyoshi Miyagi — Karaté
En plus d’être le meilleur karateka de la série, M. Miyagi est de loin le meilleur personnage de Karate Kid. Photo : ScreenRant.

Points pour : Il n’y a qu’un seul individu qui a réussi à vaincre tous les antagonistes de la série Karate Kid et il s’agit de M. Miyagi. Johnny Lawrence, John Kreese (deux fois), Chozen, Mike Barnes (deux fois) et Terry Silver ont tous goûté à la médecine du personnage de Pat Morita. En plus, M. Miyagi a vaincu tous ces adversaires sans se faire toucher une seule fois et avec plus de facilité que Tom Brady lorsqu’il lance un ballon de football dans sa cour arrière.

Sa maîtrise du karaté lui a également permis d’entraîner le plus grand champion du tournoi All Valley en Daniel LaRusso en à peine quelques mois. Toutefois, même si le jeune protagoniste de la série peut sembler être un prodige, il faut admettre qu’il aurait dû perdre ses deux tournois et que ses adversaires n’ont pas sérieusement combattu. De plus, LaRusso avoue lui-même n’avoir jamais été au même niveau que son sensei dans la série Cobra Kai, lorsqu’il affirme que seul M. Miyagi était capable d’effectuer le coup de pied double.

On oublie aussi parfois que M. Miyagi est un héros et vétéran de la Deuxième Guerre mondiale.

Points contre : Malgré tous ses exploits, M. Miyagi n’a pas réussi à attraper une mouche avec des baguettes, ce que Daniel LaRusso a réussi à son premier essai. Nous ne l’avons également jamais vu affronter une véritable compétition, puisque son combat contre Sato, dans le deuxième film, n’a finalement jamais eu lieu. Tous ses autres adversaires n’étaient manifestement pas de son niveau.

Roy Hobbs — Baseball

Points pour : Babe Ruth est considéré comme le plus grand joueur de baseball de tous les temps, notamment parce qu’il excellait en tant que lanceur et en tant que frappeur. Imaginez à quel point il serait encore plus légendaire s’il lançait comme Sandy Koufax et frappait comme Barry Bonds. Le résultat serait un joueur assez similaire à Roy Hobbs, du film The Natural.

La raison pour laquelle aucun joueur de football ou de basketball n’est sur cette liste est parce qu’il y en a tellement qu’il est difficile de déterminer qui est le meilleur. Pourtant, malgré les multiples films de baseball, personne n’arrive à la cheville de Roy Hobbs, qui était simplement bon dans tout. D’abord un jeune lanceur capable de retirer les plus grands frappeurs du baseball majeur, il s’est reconverti en frappeur suite à son accident. C’est ainsi qu’il est devenu une véritable machine à circuit, et ce, à 35 ans, âge moyen auquel les joueurs de l’époque prenaient leur retraite.

En plus d’être excellent avec un bâton, Roy Hobbs est un très bon joueur défensif et son jeu au champ extérieur a contribué à faire de lui le joueur le plus complet du circuit, même à son âge.

Points contre : La carrière de Roy Hobbs n’a pas été très longue. Ainsi, il est de loin le meilleur joueur de baseball à paraître dans un film, mais il peut facilement être écarté du débat du plus grand tous sports confondus, en raison de l’absence de l’aspect de la longévité dans sa carrière.

Adam Banks — Hockey sur glace
Marquez mes paroles : Adam Banks aurait battu le record de points de Wayne Gretzky s’il avait réellement existé. Photo : Pinterest.

Points pour : On ne va pas se mentir, on aime tous Charlie Conway, Goldberg et Fulton Reed, mais la véritable star des Mighty Ducks, c’est Adam Banks. Comme il n’est pas le personnage principal de la série, on le voit moins à l’écran, mais lorsqu’on le voit, c’est généralement parce qu’il réalise une montée à l’emporte-pièce et marque un but spectaculaire. En termes de domination sur le terrain, Banks est au même niveau que Roy Hobbs. Il n’a pratiquement aucune faille dans son jeu.

Il est d’ailleurs le seul joueur des Ducks à se tailler une place au sein de la formation A de l’université dans le troisième film. Il est également le seul à marquer contre Julie Gaffney et lors du premier match contre l’Islande, durant le deuxième film. Cela prouve que, peu importe l’adversaire, Banks a trouvé le moyen d’être le meilleur joueur sur la patinoire.

Avec ce qu’on a vu de lui, il est permis de croire qu’Adam Banks aurait battu les records de Wayne Gretzky s’il avait atteint la LNH.

Points contre : Banks est un joueur qu’on peut qualifier de fragile. Il a souvent été blessé et a raté certains des grands moments de son équipe pour toutes sortes de raisons. Il n’est pas le meilleur joueur d’équipe non plus et a un petit problème d’attitude. C’est le genre d’éléments qui peuvent lui faire perdre des points dans un débat qui inclut des belles personnalités comme Balboa et Hobbs.

Voilà donc les principaux noms dans le débat du plus grand du sport fictif. Il ne vous reste plus qu’à en choisir un que vous considérez comme gagnant du titre. Peut-être que votre choix n’est même pas sur cette liste, car il y a autant de bons films de sport que de bons athlètes fictifs. Cela signifie que la liste est longue… très longue.

Yohan Carrière

Après un stage d'exploration à RDS en 2015, Yohan Carrière débute officiellement sa formation journalistique au cégep Marie-Victorin en 2017. Aujourd'hui étudiant en journalisme à l'UQAM, il compte à son actif plusieurs collaborations, notamment à la radio et en vidéo avec L'Avantage Terrain et à l'écrit avec le magazine L'apostrophe. Il a également contribué à la couverture des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo et Beijing avec Radio-Canada. Toujours considéré par ses pairs comme un excellent communicateur, il vise aujourd'hui à mettre sa voix et sa plume au service des amateurs de sports. En tant qu'ex-joueur et entraîneur de hockey-cosom au sein du RSEQ, il garde un intérêt pour le sport-étudiant, mais se spécialise surtout dans le monde du hockey, du baseball, du tennis et de la Formule 1.

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