Klefbom blessé : que feront les Oilers?

Le défenseur de 27 ans Oscar Klefbom ratera l’entièreté de la saison 2020-2021 en raison d’une blessure chronique à l’épaule, a annoncé lundi le directeur général des Oilers d’Edmonton, Ken Holland. Le natif de Karlstad, en Suède, a été un pilier de la défensive de l’équipe albertaine au cours des dernières années. Comment les Oilers feront-ils pour compétitionner dans une division canadienne sans leur meilleur défenseur?

Sous le radar

Lorsqu’on pense aux défenseurs les plus utiles à leur équipe, rares sont les fois où le nom d’Oscar Klefbom est mentionné. Cependant, il est un des défenseurs les plus sous-estimés en termes de contribution offensive et défensive. « [Il est] sous-estimé dans la façon dont il fait beaucoup de choses bien. Ce n’est pas un des meilleurs joueurs de la ligue, mais quand vous le voyez tous les jours, votre appréciation grandit. Lorsque vous êtes un entraîneur adverse, vous ne disséquez pas chaque joueur de l’autre équipe. Quand vous voyez Oscar sur la glace autant que lui, il doit faire de bonnes choses », a déclaré Dave Tippett, l’entraîneur-chef des Oilers.

Parmi les défenseurs de la Ligue nationale de hockey, seuls quatre joueurs ont joué plus de minutes que Klefbom en moyenne : Thomas Chabot, Drew Doughty, Roman Josi (récipiendaire du Norris) et Kris Letang. De ces 5 défenseurs, Kelfbom est premier en temps de jeu moyen en avantage numérique (3:37) et en désavantage numérique (2:29). « C’est un très bon joueur, il comble les écarts, il peut tuer un cycle. Il y a beaucoup de petits défenseurs maintenant, mais Klefbom est plus grand et patine comme un petit gars. Il déloge les rondelles des joueurs », a déclaré un dépisteur professionnel de la LNH. « Vous ne trouvez pas trop de défenseurs capables de faire les trois : cinq contre cinq, tuer [des pénalités et mener un] avantage numérique ».

Il mène aussi au chapitre des tirs bloqués (180) et des minutes de pénalité (24). Il n’a peut-être pas le même apport offensif qu’un Cale Makar ou un Quinn Hughes (34 points en 62 rencontres), mais en termes de points par match (1,295), il devance tout de même des défenseurs qui bénéficient d’une excellente réputation au sein de la ligue, tels que Thomas Chabot (1,267), Drew Doughty (1,214), Seth Jones (1,271) et Ivan Provorov (1,260). « C’est un [défenseur] extrêmement intelligent, bon dans tous les domaines. Il a beaucoup d’outils qui définissent son nom et sa personnalité », avait déclaré Adam Larsson à propos de Klefbom. Du haut de ses 6 pieds 3 pouces et 215 livres, ce dernier joue un style de jeu qui rappelle celui de Shea Weber : fiable défensivement, physique et possédant un lancer frappé terrifiant. Il amène une présence qui se veut calmante et rassurante pour ses coéquipiers.

Un trou béant

Même avec un Klefbom en santé et l’acquisition de Tyson Barrie, les Oilers se retrouveraient avec l’une des défensives les moins balancées de la division canadienne. La blessure de Klefbom forcera donc Dave Tippett à surutiliser l’un de ses autres défenseurs. Darnell Nurse sera probablement chargé d’être le défenseur numéro un devant une cage qui sera gardée par Mike Smith ou Mikko Koskinen pour une deuxième année consécutive. Ethan Bear devra aussi jouer plus de minutes si les Oilers veulent accéder aux séries éliminatoires.

Alors que la majorité des équipes de la division canadienne ont renforcé leur top 4 défensif ou leur tandem de gardiens de buts, les Oilers ont préféré le statu quo. Les Sénateurs ont signé Matt Murray, les Canucks ont signé Braden Holtby, les Flames ont signé Tanev et Markstrom, les Canadiens ont ajouté Jake Allen, Alexander Romanov et Joel Edmundson, et Toronto a signé Aaron Dell et T.J Brodie.

Les canons devront fournir

Si les Oilers ne sont pas en mesure d’empêcher les équipes adverses de remplir leur filet, ils devront se fier sur leurs joueurs étoiles habituels, Connor McDavid et Leon Draisaitl, pour en faire de même. Le duo dynamique a récolté une grande partie de ses points avec un homme en plus lors de la dernière campagne, mais sans son quart-arrière habituel en Oscar Klefbom. Il sera intéressant de voir s’il produira autant en avantage numérique. S’ils restent en santé pour la totalité des 56 parties, on peut presque déjà inscrire un des deux noms sur le trophée Art Ross, remis au joueur ayant amassé la plus de points durant la saison régulière.

Outre Draisaitl et McDavid, Edmonton pourrait bénéficier de buteurs secondaires, une facette de son jeu qui lui a grandement manqué lors des dernières campagnes. L’éclosion de Kailer Yamamoto, qui a récolté 26 points en 27 rencontres l’an dernier, en plus de l’arrivée de Kyle Turris et de la présence stable de Ryan Nugent-Hopkins devraient tous être des facteurs importants qui pourraient faire pencher la balance en faveur d’une participation éventuelle des Oilers aux séries éliminatoires.

Antonin Martinovitch

Ayant pratiqué le sport pendant près de 15 ans, Antonin Martinovitch mange, dort et respire hockey. Amateur de statistiques avancées, il fait parler les chiffres, montrant le sport sous un angle différent. Étudiant au baccalauréat en journalisme à l’UQÀM ainsi que dictionnaire sur pattes, il transmet sa passion du monde sportif à travers ses écrits et ses chroniques vidéos. Ses divers intérêts à un bas âge au football, au golf et à la Formule 1 ont aussi persisté, faisant de lui avant tout un amateur de sport. « Comment aimeriez-vous un travail où, chaque fois que vous commettez une erreur, une grosse lumière rouge s'allume et 18 000 personnes vous huent ? » – Jacques Plante

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