La coupe sera soulevée dans une ville canadienne
Les séries éliminatoires de la LNH se disputeront dans deux villes hôtes canadiennes : Toronto et Edmonton. Dix villes aux États-Unis et au Canada étaient dans la course au départ. La réponse de chaque pays à la pandémie, ainsi que le nombre de cas confirmés a été l’outil déterminant pour trancher en faveur de la nation la plus sécuritaire des deux. Voici ce qui s’est passé.
Des mesures différentes
Les réponses des deux nations ont été différentes, à l’avantage du Canada et du premier ministre Justin Trudeau. Celui-ci a encouragé la distanciation sociale ainsi que le port du masque et s’est appuyé sur la science et l’avis des experts afin de combattre la pandémie. « Je veux être clair. La distanciation sociale et la distanciation physique, c’est la meilleure façon de protéger les gens autour de vous », avait-il déclaré en mars dernier.
Des indications claires, une réponse ancrée sur la réalité et une population à l’écoute de ses dirigeants ont tous contribué à l’aplatissement de la courbe au Canada. En date d’aujourd’hui, 105 535 cas ont été déclarés sur le sol canadien, signifiant que 0,28% de la population canadienne a été infectée par le virus.
Aux États-Unis, la réponse du président Donald Trump a été, du moins que l’on puisse dire, très douteuse. L’encouragement de remèdes inefficaces, comme l’hydroxychloroquine, une banalisation du danger réel, des idées absurdes concernant les tests administrés ainsi qu’une incitation à une réouverture hâtive du pays ont tous contribué à une catastrophe au niveau de la propagation du virus. En parlant de la COVID-19, en février dernier, Trump a déclaré : « C’est leur nouveau canular. Je pense qu’à un moment donné [le coronavirus] va juste disparaître. »
Résultat : les États-Unis subissent présentement une deuxième vague d’infection. Nos voisins du sud comptent maintenant 2 900 000 cas, signifiant que 0,90% de la population américaine a été infectée par le virus, un pourcentage trois fois plus élevé qu’au Canada.
Minimiser les risques
Pour les joueurs et la ligue, le pire scénario serait une éclosion de cas si importante qu’elle forcerait une annulation complète des séries éliminatoires. La ligue souhaite à tout prix éviter une telle situation pour une multitude de raisons, principalement financières. Un arrêt de jeu pourrait impacter la masse salariale, qui selon Elliotte Friedman, journaliste sportif pour la chaîne Sportsnet, devrait être réduite du 83M$ prévu à 81,5M$.
La décision semble pour le moment faire l’unanimité au sein du monde de la LNH. C’est le cas de l’analyste Chris Johnston, qui a récemment expliqué que « la meilleure façon d’essayer de terminer la saison est au Canada, où nous n’avons pas eu près du taux d’infection [des États-Unis] et les choses, au moins en ce moment, sont un peu plus sous contrôle. »
La coupe revient au bercail
Si les Canadiens n’ont pas vu la coupe être soulevée sur leur terre natale depuis la conquête des Canadiens de Montréal en 1993, ce n’est certainement pas de cette manière qu’ils s’attendaient à son retour. Mon collègue Yohan Carrière a exploré les chances des équipes canadiennes de remporter la Coupe Stanley dans un article récent. Si ce n’est pas une de ces sept équipes qui remporte les grands honneurs, nous aurons au moins la satisfaction de l’observer de plus près pour une première fois en plus de 25 ans.