Leicester City, des cas de figure en matière de recrutement

Leicester City impose sa place en Premier League depuis sa conquête in extremis du titre en 2016.
Photo : Ungry Young Man (Flickr).

Leicester City est une équipe crédible du championnat anglais depuis 2016. Loin d’être favorite à l’entame de la saison, elle réussit régulièrement à rêver à un second titre en peu de temps. Depuis cinq mercatos, Leicester City réussit à se réinventer et à renouveler un effectif compétitif malgré les nombreux départs dont l’équipe a été victime.

Les hommes de Nigel Pearson ont terminé en cinquième position l’année dernière, assez pour se tailler une place en Ligue Europa. Malgré la faible production de son centre de formation pour l’équipe première, Leicester City recrute de brillante façon, tout en maintenant une colonne vertébrale solide. Pour un club qui se battait pour demeurer en EPL il y a cinq ans, les résultats sont plutôt satisfaisants.

Peu de talent local

Quasiment tout ce qui touche à Leicester City se transforme en or. Les joueurs recrutés sont rarement décevants. Cependant, peu de ce recrutement se fait à l’interne. En effet, les Foxes sont parmi les cancres en matière de formation en championnat anglais.

En 2020, Hamza Choudhury et Luke Thomas, deux joueurs formés au club, sont les seules recrues à avoir intégré l’effectif principal. Leurs 13 et 180 minutes jouées respectivement placent Leicester City au seizième rang sur vingt quant au temps de jeu donné aux joueurs formés au club dans la ligue. Leicester City ne tient pas son recrutement de son centre de formation.

Moneyball

Ce n’est pas tant le recrutement des champions de 2016 qui rend l’équipe si efficace, mais plutôt le « peu » d’argent dépensé pour les recrues. Le championnat anglais, avec l’immense somme qui lui revient par la vente des droits de télévision, entre autres, est richissime. Les équipes dépensent sans compter et les pertes liées aux transferts de joueurs sont monnaie courante.

Leicester City ne fait pas exception. Les pertes financières sont présentes et importantes, mais l’état-major des Foxes est celui qui fait le plus attention à son argent. En effet, Leicester City est une des deux seules équipes présentes en EPL depuis cinq ans s’étant toujours retrouvée en dessous de la moyenne des pertes à chacun de ses mercatos. En somme, Leicester City dépense comme toutes les autres équipes, mais le fait plus intelligemment.

Gros départs

Sa capacité d’essuyer les pertes lui vient de ses grosses ventes. Depuis 2016, un nombre important de joueurs de Leicester City font tourner les têtes partout à travers le monde. Plusieurs cadres, notamment les acteurs du titre, ont été vendus à gros prix. Cependant, l’équipe semble très patiente pour effectuer ces transferts. Par exemple, Riyad Mahrez, qui a été la cible de toutes sortes de rumeurs pendant cette période, a quitté le bateau deux ans après la conquête. Exception à la règle : N’Golo Kanté a quitté l’été suivant le titre, pour un prix relativement petit si l’on compare sa valeur de l’époque.

L’équipe semble avoir compris la leçon. En plus d’être très patiente, elle connaît l’identité du remplaçant du joueur parti et sa moyenne au bâton est impressionnante. Quatre joueurs d’élite ont quitté l’équipe depuis 2016 : N’Golo Kanté (36 millions d’euros), Riyad Mahrez (68 millions d’euros), Harry Maguire (87 millions d’euros) et Ben Chilwell (50 millions d’euros). Ceux-ci ont été remplacés respectivement par Wilfred Ndidi (18 millions d’euros), James Maddison (25 millions d’euros), Caglar Soyuncu (21 millions d’euros) et Timothy Castagne (24 millions d’euros).

Ces transferts sont survenus durant le même été ou le précédent et les remplaçants remplissent à merveille les chaussures de leurs prédécesseurs. Ndidi n’a pas la trempe d’un Kanté, mais, pour la moitié du prix, il est terriblement efficace pour une équipe qui chatouille le top 4.

Pas le titre, mais…

Plusieurs équipes cendrillons gèrent mal le réveil. Leicester, malgré une saison 2017 plus ardue, a su rebondir, surfer sur son titre, et se maintenir parmi les équipes les plus compétitives du championnat anglais. En gardant plusieurs cadres et une âme pour le club, l’équipe devient, petit à petit, un incontournable de la Premier League.

Le titre est difficilement à portée de Leicester City. Les objectifs ne sont pas encore tout à fait définis, mais pour un club d’Angleterre secondaire il y a six ans à peine, les Foxes se débrouillent remarquablement. Avec une politique de revente très stricte et un recrutement dangereusement efficace, Leicester City peut s’inscrire dans la durée et l’histoire du football anglais en raison de ses récents succès.

Étienne Bouthillier

Étudiant en journalisme à l'UQAM, Étienne Bouthillier tombe amoureux du soccer lors de la Coupe du Monde 2014. Ses premiers pas dans le monde des médias remontent à 2016, où il écrit des articles pour le Kan Football Club pendant deux ans. En 2018, il se lance dans le monde du podcast avec « Les Trois Lions », un balado sur le foot anglais. Il a animé l'émission hebdomadaire du Kan Football Club sur CHOQ.ca. Il est aussi impliqué dans les activités du Royal de Montréal, l'équipe professionnelle d'ultimate frisbee de la métropole. Ses champs d'expertise sont le soccer, l'ultimate frisbee, les arts martiaux mixtes et le sport sécuritaire.

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