Premier coup d’œil au repêchage 2021
Avec l’absence de consensus à savoir qui sera le premier choix du repêchage 2021 de la LNH, il est difficile de déterminer qui sont les meilleurs joueurs disponibles et l’ordre dans lequel ils seront sélectionnés. Cela n’empêche toutefois personne de participer au jeu des prédictions et de livrer ses opinions sur les espoirs de la cohorte actuelle.
Le début de la saison de la LNH est souvent synonyme du début du classement des joueurs éligibles au prochain repêchage. Contrairement à celle de 2020, la cohorte de 2021 n’a pas de joueur particulièrement supérieur aux autres. Il est ainsi beaucoup plus difficile de ne pas laisser son opinion personnelle sur les joueurs avoir un impact sur le classement de ceux-ci.
C’est donc la raison principale pour laquelle j’ai décidé de me livrer à l’exercice. Certes, je ne suis pas un recruteur professionnel et je ne surveille pas de près la majorité de ces espoirs. Je n’ai pas non plus le temps et les ressources pour regarder tous les matchs de tout le monde. Toutefois, s’il y a bien une année où les mauvaises opinions n’existent pas, c’est celle-ci. Personne n’aurait osé classer Quinton Byfield devant Alexis Lafrenière en 2020, mais le top cinq de 2021 change de liste en liste.
Voici donc mes observations sur les dix espoirs que je considère aujourd’hui comme les meilleurs en vue du repêchage 2021 de la LNH.
1. Owen Power, Défenseur gaucher, Université du Michigan (NCAA)
Comme je l’ai mentionné dans mon article sur les Blackhawks de Chicago, Owen Power représente le rêve de toutes les équipes de la LNH : un défenseur au gros gabarit, efficace défensivement et possédant un bon flair offensif et un puissant tir. Il est également plutôt mobile et rapide pour un jeune homme de sa carrure.
C’est son efficacité dans les trois zones et le fait qu’il n’a, à première vue, aucune véritable faiblesse dans son jeu qui le placent en avant des autres défenseurs de la liste. Considérant le nombre limité de joueurs de son style dans la LNH, je ne vois pas beaucoup d’équipes passer sur lui, à moins que le besoin d’attaquants soit criant au sein de la formation qui parlera au premier rang.
Comparatifs actifs dans la LNH : Victor Hedman ; Dustin Byfuglien.
2. Brandt Clarke, Défenseur droitier, Colts de Barrie (OHL)
Quand je disais que les opinions personnelles allaient jouer dans l’équation pour ce classement, je voulais surtout parler de Brandt Clarke. À mes yeux, il est le joueur le plus intéressant de ce repêchage. Non seulement est-il un défenseur droitier dominant dans une cohorte qui comporte majoritairement des défenseurs gauchers, mais son style de jeu est exactement ce que recherche la majorité des formations de la LNH. Rares sont les défenseurs aussi mobiles qui ont le potentiel de produire offensivement comme lui.
Comme tout bon défenseur de son style, Clarke montre certaines lacunes défensivement, mais rien de particulièrement dramatique. Avec la pause de la OHL, il a été prêté au HC Nové Zámky, dans la ligue d’élite slovaque, où il a eu certaines difficultés d’adaptation lors de ses premières parties. Il a toutefois démontré de très belles choses pour un joueur de son âge qui arrive dans une ligue d’hommes. Il faut dire que l’échantillon de douze matchs demeure mince.
Cependant, Brandt Clarke manque peut-être un peu d’expérience. Avec seulement une saison dans la OHL derrière la cravate, il se pourrait fort bien qu’il soit retourné dans les ligues juniors pour lui permettre de dominer et, ainsi, augmenter sa confiance. Cela lui permettrait aussi de prendre part au Championnat mondial junior. Il est peut-être moins prêt pour la LNH que d’autres, mais son potentiel est peut-être le plus élevé de tous les espoirs de sa cohorte.
Comparatifs actifs dans la LNH : Erik Karlsson ; Cale Makar.
3. Matthew Beniers, Centre, Université du Michigan (NCAA)
S’il y a un joueur qui a gagné énormément de points au dernier Championnat mondial junior, c’est Matthew Beniers. Le jeune centre des Wolverines a été un excellent contributeur à l’offensive de l’équipe américaine, même s’il n’a obtenu que trois points, en plus d’être une bonne option défensivement. C’est exactement le joueur qu’est Beniers : un joueur bidirectionnel dangereux en attaque, mais ô combien responsable et efficace en défense. 13 points en 14 matchs dans la NCAA pour un joueur sur qui on compte pour remporter les mises en jeu importantes en défense et pour mener le désavantage numérique, c’est loin d’être mauvais.
Ainsi, Beniers est l’attaquant le plus complet de ce repêchage, et ce n’est même pas proche. Depuis quelques années, nous voyons ce que ces joueurs sont capables de faire et le potentiel qu’ils ont. Patrice Bergeron, Aleksander Barkov, Sebastian Aho, Anze Kopitar, Nick Suzuki, et même Anton Lundell sont des joueurs qui sont des pépites d’or pour leur équipe. Cette habileté à être bon partout est très recherchée aujourd’hui et donne beaucoup de points à Beniers, qui n’est pas aussi impressionnant en attaque que son coéquipier Kent Johnson, par exemple.
Comparatifs actifs dans la LNH : Patrice Bergeron ; Aleksander Barkov.
4. Carson Lambos, Défenseur gaucher, Ice de Winnipeg (WHL)
Carson Lambos n’est pas aussi imposant qu’Owen Power ou aussi flamboyant que Brandt Clarke, mais il est un joueur tout aussi intéressant pour n’importe quelle équipe. Je m’avancerais à dire que Lambos est même le défenseur le plus complet de ce repêchage. Son jeu de transition est impressionnant, notamment en raison de son coup de patin, qui est définitivement supérieur à la moyenne. Sa vision du jeu et son flair offensif sont également des aspects que l’on recherche chez les défenseurs élites de l’ère moderne.
Il n’est cependant pas un joueur unidimensionnel, puisque son jeu défensif est également impressionnant. Très responsable et intelligent dans sa zone, il n’a aucune difficulté à neutraliser les équipes adverses. Il demeure après tout un défenseur.
Tout comme Brandt Clarke, Lambos s’est expatrié en Europe en raison de la pause des ligues juniors au Canada. Après avoir bien performé avec le club U18 et U20 de JYP Jyväskylä, en Finlande, il a maintenant la chance de se faire valoir avec le grand club, dans la Liiga. Sa capacité d’adaptation au jeu international et avec des hommes plus vieux pourrait lui faire gagner ou perdre beaucoup de points dans les prochaines semaines.
Comparatifs actifs dans la LNH : Roman Josi ; Duncan Keith.
5. William Eklund, Ailier gauche, Djurgårdens IF (SHL)
Définitivement pas le meilleur patineur de la cohorte, mais peut-être le plus intelligent, Eklund est ce genre de joueur qui est très dangereux offensivement par son positionnement et son talent de fabricant de jeu. Il semble également avoir un aimant à rondelle dans son bâton puisqu’il est excellent en possession de rondelle et pour la soutirer à ses adversaires.
Il est d’ailleurs considéré par plusieurs comme le meilleur joueur de son équipe. Rappelons qu’il est l’un des plus jeunes de la formation et que celle-ci comporte Alexander Holtz, septième choix au total lors du dernier repêchage. C’est assez facile à expliquer puisque, dans l’histoire de la SHL, le seul joueur éligible au repêchage a avoir enregistré une moyenne de points par match supérieure à celle qu’Eklund a présentement est Daniel Sedin. Même le légendaire Peter Forsberg ne lui était pas supérieur au même âge. En fait, LA comparaison parfaite avec William Eklund est un mélange des jumeaux Sedin.
Comparatifs actifs dans la LNH : Mark Stone ; Jonathan Huberdeau.
6. Simon Edvinsson, Défenseur gaucher, Frölunda HC (SHL)
Simon Edvinsson est extrêmement similaire à Owen Power. Gros gabarit, bon instinct offensif et jeu défensif très efficace. Il possède également un très bon coup de patin, chose plutôt rare pour un joueur de 6 pieds 4 pouces. Difficile dans son cas de dire dans quelle zone il est le meilleur, et il s’agit d’une bonne chose. Le seul petit bémol dans son cas est son tir, qui n’est pas au même niveau que celui de Power ou Lambos. Son talent de fabricant de jeu compense largement, mais les deux autres sont tout aussi impressionnants que lui dans cet aspect du jeu.
Au niveau des statistiques, Edvinsson n’a pas la feuille de route la plus reluisante, mais il s’aligne présentement avec le club principal de Frölunda dans la SHL, l’une des meilleures formations de la troisième meilleure ligue au monde. Il a également maintenu une moyenne d’environ un point par match avec les équipes U16, U18 et U20, avec lesquelles il s’est aligné dans les dernières années.
Comparatifs actifs dans la LNH : Drew Doughty ; Victor Hedman.
7. Luke Hughes, Défenseur gaucher, Programme de développement américain
À première vue, Luke Hughes est la copie conforme de son frère Quinn. Un défenseur purement offensif avec quelques lacunes dans sa propre zone. Il est certain que l’équipe qui le repêchera se dotera immédiatement d’un quart-arrière de qualité pour l’avantage numérique.
Comparatifs actifs dans la LNH : Quinn Hughes ; Jeff Petry.
8. Kent Johnson, Ailier gauche, Université du Michigan (NCAA)
Le coéquipier de Matthew Beniers et d’Owen Power est assurément l’attaquant le plus électrisant de cette liste. Ses mains et sa créativité représentent assurément ses meilleurs éléments. Il possède un excellent tir, en plus d’une bonne vision du jeu, ce qui le rend extrêmement dangereux en zone offensive.
À l’inverse de son coéquipier Matthew Beniers, Johnson n’est pas un attaquant sur lequel on va se fier en désavantage numérique et n’est pas le plus efficace défensivement. Sa force réside dans sa production offensive. Ses 18 points en 16 matchs cette saison, dans la NCAA, et ses 101 points en 52 matchs dans la BCHL, l’an dernier, en sont des bonnes preuves. L’équipe qui le repêchera se garantira un attaquant top 6 dominant qui sera l’un des meilleurs de la ligue sur l’avantage numérique.
Comparatifs actifs dans la LNH : Patrick Kane ; Mitch Marner.
9. Aatu Räty, Centre, Kärpät Oulu (SHL)
On a un peu oublié Aatu Räty, en raison de son atroce début de saison et de son absence au Championnat mondial junior. Toutefois, depuis qu’il a été coupé de la formation finlandaise, Räty est redevenu le joueur que l’on voyait comme le meilleur espoir du repêchage il y a quelques mois. Efficace en zone offensive et défensive, intelligent avec et sans la rondelle et efficace pour créer des occasions de marquer avec ses superbes passes. Il possède également un bon tir et est donc en mesure d’être dangereux partout sur la glace.
La question et le problème majeur, dans son cas, est au niveau de la constance. Il lui arrive d’être un joueur dominant un soir, puis d’être un joueur ne méritant pas sa place au sein de l’équipe d’élite deux semaines plus tard. D’ailleurs, son séjour avec l’équipe U20, lors duquel il a obtenu 7 points en 8 matchs, a semblé lui redonner la confiance qui lui manquait au début de l’année. Quelle version verra-t-on d’ici la fin de la saison? La réponse à cette question déterminera s’il a sa place dans le top 10 du repêchage.
Comparatifs actifs dans la LNH : Aleksander Barkov ; Sebastian Aho.
10. Dylan Guenther, Ailier gauche, Oil Kings d’Edmonton (WHL)
Des bonnes mains, un bon tir, une excellente vision et un QI hockey impressionnant. Voilà comment on peut résumer le joueur qu’est Dylan Guenther. Étant encore jeune, il doit encore maturer physiquement, puisqu’il s’agit d’un aspect de son jeu qui laisse un peu à désirer. Il prend rarement de mauvaises décisions avec la rondelle, lui permettant ainsi de créer des occasions de marquer à profusion.
Ainsi, il me fait un peu penser à Jesperi Kotkaniemi qui, lors de ses premières saisons dans la LNH, avait tous les atouts pour réussir, mais manquait de jeu physique pour être véritablement dominant. À 6 pieds 1 pouce et 170 livres, Guenther est d’une grandeur moyenne, mais a presque le même poids que Cole Caufield. Il lui sera donc difficile d’affronter les meilleurs défenseurs adverses avant d’avoir pris un peu de poids. Une fois que ce sera fait, il a tous les atouts pour être un joueur de premier trio dominant dans la LNH. On parle après tout d’un joueur qui a maintenu une moyenne de plus d’un point par match partout où il a joué lors des dernières années, mis à part ses huit matchs avec les Oil Kings en 2018-2019.
Comparatifs actifs dans la LNH : Kyle Connor ; Victor Olofsson.
Les sélections du repêchage 2021 de la LNH seront plus que jamais déterminées par les besoins des équipes. Ainsi, un joueur comme Luke Hughes pourrait gravir les échelons simplement parce que l’équipe qui le repêche possède déjà des gros défenseurs responsables dans leur zone. Même constat chez les attaquants, qui pourraient être sélectionnés plus tôt en raison de l’abondance de bons espoirs en défense au sein d’une formation. Ne soyez pas surpris non plus si le gardien Jesper Wallstedt craque le top 10 en raison d’un cruel besoin d’un gardien d’avenir dans une équipe.
Le repêchage de cette année est le plus difficile à prédire depuis longtemps, mais, chose certaine, peu d’équipes vont se tromper, vu le talent qui y est disponible.
Excellent travail! il y a des chances pour un top 32?
Bonjour,
Merci pour votre commentaire, vous pouvez vous attendre à voir un repêchage simulé (top 31 en raison du forfait du choix des Coyotes de l’Arizona) paraître dans le prochaine mois. Nous vous invitons aussi suivre notre podcast Sur Réception qui fera également un repêchage simulé en direct sur nos plateformes, ainsi qu’un repêchage simulé pour le repêchage d’expansion du Kraken de Seattle!