Repêchage de la LNH : Qui sont les choix des Canadiens?

Il s’agit de la quatrième fois consécutive que les Canadiens repêchent plus de sept joueurs. Crédit photo : Canadiens de Montréal.

L’édition virtuelle du repêchage se tenait mardi et mercredi dans la LNH. En tout, ce sont un défenseur et sept attaquants, dont cinq centres, qui s’ajoutent à la banque d’espoirs des Canadiens de Montréal. Mais qui sont ces joueurs?

16e au total : Kaiden Guhle – Défenseur gaucher

Sans être le défenseur le plus flamboyant de cette cohorte du repêchage, Kaiden Guhle est un choix sûr pour les Canadiens de Montréal au 16e rang. À 6 pieds 3 pouces, le jeune frère du défenseur des Ducks Brendan Guhle n’a rien à envier aux grands quarts-arrière qui constituent le top 4 de l’organisation. Dans quelques années, il serait même surprenant qu’il ne fasse pas partie du groupe.

Au cœur d’une défensive physique et mobile, Guhle ne sera pas en terrain inconnu. Aux yeux de son entraîneur-chef chez les Raiders de Prince Albert, dans la WHL, Marc Habscheid, il est comparable au membre du Temple de la renommée Kevin Lowe.

Comme Lowe, c’est un défenseur qui retire une grande fierté de son jeu défensif.

Marc Habscheid

À l’image de Lowe, Guhle fait la loi dans son territoire. Pour preuve, il a maintenu un différentiel de +23 au cours de la dernière saison. Face aux meilleurs trios adverses, il aime utiliser son gabarit à son avantage, en multipliant les mises en échec. Le jeune homme est néanmoins un meilleur patineur que Kevin Lowe, ce qui lui permet d’entamer son travail défensif en zone neutre. À partir de la ligne bleue adverse, il s’accroche au porteur de la rondelle et ne le lâche jamais. Plus souvent qu’autrement, ce dernier se retrouve face première dans la baie vitrée. S’il tente de se débarrasser de la rondelle, le long bâton de Guhle est là pour couper la passe.

Alors que les qualités défensives de Kaiden Guhle sont supérieures à la moyenne, son appui offensif reste un aspect à peaufiner. Le grand défenseur n’est pas le plus confiant en attaque. Quoiqu’il est doté d’un tir foudroyant, il préfère souvent jouer un rôle secondaire et faire tourner la rondelle. Sur ce point, la présence de Shea Weber dans l’équipe pourrait lui être très bénéfique. En apprenant d’un joueur comme lui, qui lui ressemble beaucoup, et en améliorant ainsi sa prise de décisions en zone adverse, Kaiden Guhle pourrait devenir une réelle menace.

Faits saillants de Kaiden Guhle. Crédit vidéo : Prospect Film Room via YouTube.
47e au total : Luke Tuch – Ailier gauche

Après avoir choisi le frère de Brendan Guhle en première ronde, les Canadiens de Montréal ont appelé le nom de Luke Tuch, frangin d’Alex Tuch, des Golden Knights de Vegas, lors de leur première sélection de deuxième tour. Un choix ciblé, le Tricolore cherchant visiblement à se grossir.

Tuch, qui mesure 6 pieds 2 pouces et pèse déjà 203 livres à 18 ans, est un attaquant de puissance qui s’intégrera très bien au système de jeu montréalais. Sans être aussi talentueux, il présente un style similaire à celui de son grand frère. Solide et imposant, il s’enracine devant le filet et donne du fil à retordre aux défenses adverses. Intense et compétitif, il n’a pas peur de se battre pour la rondelle dans les zones difficiles. Difficile de ne pas s’imaginer qu’il deviendra un favori de Claude Julien s’il fait son chemin jusqu’à la Ligue nationale de hockey.

Comme Alex, Luke Tuch compte sur un excellent tir pour faire scintiller la lumière rouge. Il ne s’est pas gêné pour le faire dans l’uniforme de l’équipe nationale des moins de 18 ans des États-Unis, dans la United States Hockey League. Au moment de la suspension des activités dans la USHL, Tuch affichait une récolte de 30 points, dont 15 buts, en 47 matchs.

C’est au sein de l’équipe de l’université de Boston, dans la NCAA, que l’Américain de 18 ans s’alignera lors de la prochaine saison. Cette décision permettra à l’organisation des Canadiens de prendre son temps avec le jeune homme, qui doit encore améliorer certains aspects de son jeu, notamment sa vision collective. Les contrats des joueurs qui choisissent le parcours universitaire peuvent être signés plus tard que ceux des espoirs qui penchent pour les ligues canadiennes, par exemple.

48e au total : Jan Mysak – Centre

Alors que sa glissade en deuxième ronde était déjà surprenante, la disponibilité de Jan Mysak au 48e rang a dû en réjouir plus d’un chez la haute direction des Canadiens de Montréal. Après avoir sélectionné un défenseur au premier tour, le directeur du recrutement Trevor Timmins a finalement pu offrir aux partisans l’attaquant de calibre top 6 tant convoité.

Appelé aussi tard, Jan Mysak pourrait s’avérer le vol du repêchage. À 6 pieds et 181 livres, il n’est pas le plus physique, mais son talent compense. Le Tchèque de 18 ans à tout ce qu’il faut pour devenir un marqueur hors pair dans la LNH. Sa rapidité, son positionnement, ses mains et, surtout, son tir puissant, vif et précis ont fait de lui un casse-tête pour les défenses de la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL) depuis son arrivée en Amérique du Nord, au milieu de la dernière saison. En 25 matchs dans l’uniforme des Bulldogs d’Hamilton, il a touché le fond du filet à 15 reprises.

Excellent en contre-attaque, le jeu de Jan Mysak est difficile à anticiper. Le gaucher ne semble jamais gêné par quoi que ce soit. Il est donc toujours en mesure d’envoyer un bon tir au filet. De ce fait, il tente souvent de tout faire seul, ce qui pourrait être son plus grand défaut dans la Ligue nationale de hockey. S’il veut rester au centre, il devra apprendre à impliquer ses coéquipiers. Pour l’instant, la position d’ailier lui conviendrait beaucoup mieux.

Faits saillants de Jan Mysak. Crédit vidéo : Ontario Hockey League via YouTube.
102e au total : Jack Smith – Centre

L’audace de Jack Smith a été récompensée mercredi, lors de sa sélection par les Canadiens de Montréal. Après une saison passée avec l’équipe de hockey de l’école secondaire St. Cloud Cathedral, Smith s’est vu offrir un essai dans le programme de développement de l’équipe nationale américaine (USNTDP). Refusant d’intégrer le programme, il a par la suite été repêché par les Stampedes de Sioux Falls, dans la USHL. Il a également décliné leur offre. La raison : il voulait profiter de sa dernière chance d’amener Cathedral au championnat de l’État du Minnesota.

Un joueur d’équipe, visiblement, la personnalité de Jack Smith a séduit Trevor Timmins et son équipe. Pourtant, n’allez pas croire que c’est uniquement ce qui a pesé dans la balance. Comme le prouvent ses 26 buts et 23 passes en seulement 17 matchs, séries incluses, dans la Minnesota State High School League (MSHSL), Smith a aussi beaucoup de talent.

Un centre naturel, l’Américain de 18 ans a la capacité de créer des jeux et de les compléter. Son arme principale est son excellent tir, qu’il n’hésite pas à utiliser. Il voit très bien le jeu et se positionne dans les zones payantes. Grâce à son excellent coup de patin et ses bonnes qualités de passeur, les contre-attaques de son trio ont été fatales pour ses adversaires tout au long de la saison. Jack Smith n’a pas le plus gros gabarit, lui qui mesure 5 pieds 11 pouces et pèse 185 livres, mais utilise très bien son corps pour se créer de l’espace et gagner les batailles pour la rondelle.

Pour l’instant, il est difficile de dire si Jack Smith est vraiment aussi bon qu’il l’a montré la saison dernière. Le calibre de la MSHSL étant beaucoup plus bas que celui des autres ligues juniors, les Canadiens ont repêché le gaucher pour son potentiel, mais devront attendre à son premier match dans la NCAA, avec les Bulldogs de l’université du Minnesota à Duluth, avant de se faire une idée réaliste de leur première sélection de quatrième tour.

109e au total : Blake Biondi – Centre

Ami de Jack Smith, Blake Biondi a lui aussi passé la dernière saison au sein du circuit des écoles secondaires minnésotaines. Capitaine de l’équipe de l’école secondaire de Hermantown, il a terminé la campagne et les séries éliminatoires avec des statistiques exceptionnelles. Au total, Biondi a compté 47 buts et 48 passes en 31 rencontres, pour une moyenne de points par match de 3,06.

Blake Biondi est un peu moins difficile à classer que Jack Smith, son parcours étant un peu plus traditionnel. En plus de son passage fructueux dans la MSHSL, il a fait partie de la formation des Musketeers de Sioux City, dans la USHL, récoltant trois points en 10 parties, puis s’est aligné avec l’équipe nationale américaine des moins de 18 ans à la plus récente coupe Hlinka-Gretzky, lors de laquelle il a joué quatre matchs et amassé deux points.

Bien qu’il aime fabriquer des jeux pour ses coéquipiers, Blake Biondi est avant tout un marqueur. Étant donné sa rapidité et son excellente vision du jeu, le centre droitier est toujours en bonne position pour marquer. Son tir rapide et précis est généralement un problème pour les gardiens adverses.

Blake Biondi est un joueur intelligent. Malgré sa vitesse, il prend son temps pour choisir la meilleure option possible quand il a la rondelle. Et quand il la perd, il est d’une grande aide pour les défenseurs puisqu’il n’abandonne pas le porteur. Il aime d’ailleurs utiliser ses 192 livres pour lui faire perdre le contrôle.

À l’instar de Jack Smith, Blake Biondi a dominé la MSHSL, lors de son passage à l’école secondaire de Hermantown. Il sera intéressant de voir ce que l’Américain sera en mesure de faire face à des joueurs de son calibre, dans la NCAA. Il évoluera aux côtés de Smith la saison prochaine, à Minnesota-Duluth.

124e au total : Sean Farrell – Centre

Troisième Américain à être repêché en quatrième ronde par les Canadiens de Montréal, le centre du Steel de Chicago, dans la USHL, Sean Farrell est certainement un des joueurs les plus énigmatiques de cette cohorte du repêchage. Tel qu’expliqué par le journaliste Scott Wheeler, de The Athletic, dans son classement des 100 meilleurs espoirs disponibles lors de la plus récente séance de sélection, « Farrell a été difficile à évaluer cette année, car il était un fabricant de jeu au milieu d’une des équipes les plus bourrées de talent dans l’histoire récente du hockey junior ».

Il est plus facile d’identifier le talent des buteurs chez des équipes comme le Steel que [celui des passeurs].

Scott Wheeler

Certes, Sean Farrell a passé une bonne partie de la dernière campagne à l’aile gauche des deux meilleurs pointeurs de la USHL, soit Brendan Brisson, sélectionné au 29e rang mardi soir, et Mathieu De St. Phalle, qui est également le deuxième meilleur buteur de la ligue. Pour sa part, Farrell a comptabilisé 56 points en 44 matchs durant la saison 2019-2020. Le petit attaquant de 5 pieds 9 pouces et 174 livres peut certainement remercier Brisson et De St. Phalle, deux marqueurs naturels, pour ses 41 mentions d’assistance.

Pourtant, il serait fautif de croire que Sean Farrell n’est que le complice de deux joueurs étoiles. Comme le prouvent ses 5 buts en 6 parties au Défi mondial junior A 2019, il est un joueur offensif complet, qui peut remplir le filet à profusion. Néanmoins, au cœur d’une attaque aussi talentueuse que celle du Steel de Chicago, Farrell semble avoir choisi un rôle secondaire.

À l’image de Paul Byron, aux côtés duquel il pourrait un jour évoluer, Sean Farrell est un petit marchand de vitesse qui montre une superbe éthique de travail. Par ailleurs, le gaucher laisse paraître plus de potentiel que Byron. En raison de son excellente vision du jeu, le jeune homme n’est jamais mal pris et arrive toujours à rejoindre ses coéquipiers. Développé correctement, Farrell pourrait devenir un fabricant de jeu de premier ordre. Reste maintenant à voir ce qu’il sera en mesure de faire lorsque confronté aux joueurs adultes du circuit universitaire américain, ayant choisi de poursuivre sa carrière à Harvard.

Faits saillants de Sean Farrell. Crédit vidéo : Prospect Film Room via YouTube.
136e au total : Jakub Dobes – Gardien de but

Âgé de 19 ans, Jakub Dobes a du pain sur la planche s’il espère atteindre les circuits professionnels un jour. Présentant une excellente fiche dans la Ligue de hockey nord-américaine, la deuxième division junior des États-Unis, le Tchèque a été appelé à remplacer un gardien blessé chez les Lancers d’Omaha, club de la USHL, la saison dernière. Ce serait mentir de dire que Dobes a su profiter de cette opportunité.

Débutant 21 rencontres, il a terminé la campagne avec une moyenne de buts alloués de 3,09 et un taux d’efficacité de 0,891. Il a tout de même montré des flashs intéressants, qui lui ont valu un poste chez les Buckeyes de l’université Ohio State.

Pour les Canadiens de Montréal, Dobes est un projet à long terme. À 6 pieds 4 pouces et 201 livres, il a certainement la taille pour devenir un gardien de but de la LNH. N’empêche que le gaucher a encore beaucoup de choses à apprendre pour faire carrière dans le hockey.

Jakub Dobes fait tout bien, mais n’excelle dans rien. Il est athlétique et a de bons réflexes. Ses déplacements sont encore à peaufiner (il se laisse souvent dériver), mais il suit bien la rondelle. Son positionnement et sa manière d’affronter les tireurs sont ses plus grosses lacunes. Il semble avoir de la difficulté à anticiper le jeu.

Ce qui peut changer la donne chez Jakub Dobes, c’est sa capacité à s’adapter à un niveau de jeu plus élevé. Au cours de sa carrière junior, le cerbère a toujours eu de bien meilleures statistiques lors de sa deuxième saison avec une équipe. Celui-ci tentera certainement de continuer sur sa lancée en 2020-2021, alors qu’il pourrait repousser son entrée à l’université et disputer une dernière saison en USHL. Pour l’instant, Dobes est loin d’être un espoir de premier plan, ce qui explique sa sélection au cinquième tour du repêchage.

Faits saillants de Jakub Dobes. Crédit vidéo : North American Hockey League via YouTube.
171e au total : Alexander Gordin – Ailier droit

Alexander Gordin en a surpris plus d’un cette saison, après être complètement passé sous le radar au repêchage de 2019, à cause d’une maigre récolte de 32 points en 52 matchs lors de sa première campagne dans l’uniforme du SKA-1946 de Saint-Pétersbourg, formation de la Ligue de hockey junior de Russie (MHL). À sa deuxième année d’éligibilité, Gordin a amené son jeu à un tout autre niveau, amassant plus du double de sa production précédente. Déjouant les gardiens de but adverses à 39 reprises, l’ailier a terminé au deuxième rang des buteurs de la MHL. Intéressé par sa courbe de progression, le groupe de recruteurs des Canadiens a jeté son dévolu sur lui avec son dernier choix de la séance de sélection.

Doté d’un tir puissant, Alexander Gordin n’a aucune difficulté à trouver le fond du filet. Pour ce faire, cependant, il faut placer la rondelle sur sa palette, lui qui concentre son travail offensif à son positionnement. À vrai dire, Gordin est incapable de mener l’attaque. Son coup de patin est bien en deçà de la moyenne. Il est lent et très peu agile. Malgré de bonnes mains, le joueur de 19 ans est rarement capable de contourner les défenseurs rivaux.

Heureusement, Alexander Gordin a pu compter sur le rapide Marat Khusnutdinov, sélectionné au deuxième tour mercredi, pour faire ce travail tout au long de la saison. Évoluant à sa droite, le gaucher s’est contenté de trouver les meilleures lignes de tir. Sans Khusnutdinov à ses côtés, le Russe de 6 pieds 1 pouce et 194 livres a tout de même fait du bon travail en protection de rondelle, traînant les défenseurs avec lui jusqu’au filet. Cela dit, le manque de pression défensive dans la MHL lui a clairement été profitable.

Alexander Gordin fera le pont entre la Ligue de hockey continentale (KHL) et la deuxième division russe, la VHL, cette saison. Il sera intéressant de voir ce que le jeune homme sera en mesure de faire avec un rythme de jeu plus rapide et devant des joueurs de plus haut calibre. S’il s’adapte et s’améliore, comme il la fait dans la MHL, ce sera alors un très bon signe pour l’organisation des Canadiens.

Faits saillants d’Alexander Gordin. Crédit vidéo : Scoring Opportunity via YouTube.

Jérémy Labrie

Ayant contribué à quelques médias sportifs amateurs au cours de son adolescence, Jérémy Labrie intègre, en 2017, l'option Médias du programme d'Arts, lettres et communication du Cégep Édouard-Montpetit avec une connaissance accrue du journalisme web. Maintenant étudiant en journalisme à l'Université du Québec à Montréal, il met son expérience au service du Club-École pour en faire une source d'information fiable et de qualité. Il a auparavant collaboré à deux reprises avec le pupitre sport du magazine étudiant L'Apostrophe. S'intéressant tout de même à la majorité des sports couverts par Le Club-École, il se spécialise dans le hockey et le basketball.

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