Romanov impressionne à ses débuts

Alexander Romanov a fait tourner bien des têtes à son premier match dans la LNH, mercredi. Photo : Getty Images / AdobeStock.

Alexander Romanov, le 38e choix au total du repêchage 2018 des Canadiens de Montréal, disputait, hier, son premier match en carrière avec l’organisation. Les attentes étaient hautes envers le jeune défenseur russe de 21 ans, malgré son bas âge et son manque d’expérience dans la LNH. Romanov n’a toutefois pas déçu, jouant 21:30, récoltant une mention d’aide ainsi que trois tirs au filet.

Le résultat n’a pas été celui escompté par le Tricolore lors de la première partie de sa saison : une défaite de 5-4 en prolongation contre les Maple Leafs de Toronto. Pour le Bleu-blanc-rouge, Josh Anderson (2), Nick Suzuki et Tomas Tatar ont marqué. Pour la formation torontoise, William Nylander (2), Morgan Rielly, Jimmy Vesey et John Tavares ont touché le fond du filet. Carey Price a été solide tout au long de la rencontre, réalisant des arrêts clés, notamment contre le nouveau venu Joe Thornton et Mitch Marner, stoppant 29 des 34 rondelles dirigées vers lui. Frederik Andersen, de son côté, a été quelque peu chancelant, malgré un arrêt important aux dépens de Tyler Toffoli en prolongation, stoppant 28 des 32 tirs des Canadiens.

C’est Morgan Rielly qui a scellé l’issue de la rencontre en trois contre trois, lorsqu’il a complété une belle manœuvre de John Tavares pour battre Carey Price, qui n’a pas été en mesure de se déplacer à temps. Les Canadiens ont fait preuve d’un certain manque d’opportunisme lors de la période supplémentaire : Phillip Danault et Tyler Toffoli ont tous deux raté des chances en or de terminer la rencontre. La troupe de Claude Julien a toutefois été dominante à égalité numérique. « Nous avons été la meilleure équipe sur la patinoire », a déclaré Josh Anderson à la fin de la rencontre. L’indiscipline du CH l’a toutefois coulé, comme maintes fois lors de la campagne et des séries précédentes.

Romanov canalise Andrei Markov

Claude Julien a fait confiance au jeune défenseur mercredi, lui octroyant près de 22 minutes de temps de jeu et l’utilisant à toutes les sauces : en avantage numérique, en désavantage numérique et même en prolongation. Romanov n’a pas semblé déstabilisé pour autant : il a su relever le défi avec brio, impressionnant beaucoup d’experts et d’amateurs, qui l’ont tari d’éloges, via Twitter, durant la rencontre. Des gazouillis ont déferlé sur la plateforme, décrivant le sens du jeu hors pair de ce dernier, ainsi que la facilité déconcertante avec laquelle il a semblé s’ajuster au niveau de jeu professionnel. Plusieurs experts se sont amusés à le comparer à l’ancien défenseur du CH Andrei Markov. Ce dernier a été une présence stable pour la défensive de la formation montréalaise pendant plus de 15 ans, amassant 572 points en 990 rencontres. Romanov est comparable en plusieurs points à Markov : son flair offensif, sa vision du jeu, son intelligence, sa patience et son brio en défensive. Romanov est toutefois plus physique que Markov, distribuant les mises en échec comme des cadeaux à Noël.

Le numéro 27 a monté la barre quant aux attentes des partisans envers lui, chose qui était presque impossible, étant donné le battage médiatique autour de lui. Ses capacités offensives étaient notamment doutées, par le fait qu’il n’a amassé qu’un maigre 11 points en 86 rencontres lors de ses deux dernières saisons dans la KHL. Il a cependant changé l’opinion publique quant à son potentiel offensif, servant une brillante passe à Tomas Tatar en deuxième période, lui permettant de se faufiler derrière la défensive torontoise et de battre Andersen d’un tir entre les jambières. Ses nombreuses présences en avantage numérique ont aussi été convaincantes : il n’a pas hésité à diriger des rondelles vers le filet, utilisant son lancer frappé à plusieurs reprises. Il a su garder la rondelle en zone offensive à maintes occasions, permettant au Tricolore de continuer d’exercer une pression en zone adverse.

Numéros 14, 15 et 17

Outre Romanov, Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi et Josh Anderson ont tous bien paru lors de la rencontre de mercredi. Suzuki a repris là où il avait laissé lors des plus récentes séries, menant la charge offensive et réalisant plusieurs jeux défensifs dignes de Patrice Bergeron. Kotkaniemi, malgré son absence sur la feuille de pointage, a montré plusieurs signes encourageants. Il semble porter une confiance accrue en ses capacités offensives, contrôlant la rondelle d’une main de maître, servant de brillantes passes tout au long de la rencontre. Pour Josh Anderson, les attentes étaient mitigées, vu sa faible récolte de 4 points en 26 rencontres la saison dernière. Pour une première impression, Il a frappé un coup de circuit, récoltant 2 buts et étant une présence dominante sur la patinoire. Il a su démontrer sa vitesse ainsi que son tir des poignets, choses qui semblaient incertaines pour plusieurs experts.

Les Canadiens semblent transformés en comparaison avec la saison précédente : un alignement plus imposant et balancé, une brigade défensive améliorée ainsi qu’un avantage numérique qui apparaît largement différent de celui de 2020. Le Tricolore disputera son prochain match samedi, à 19h, alors qu’il affrontera Connor McDavid et les Oilers d’Edmonton.

Antonin Martinovitch

Ayant pratiqué le sport pendant près de 15 ans, Antonin Martinovitch mange, dort et respire hockey. Amateur de statistiques avancées, il fait parler les chiffres, montrant le sport sous un angle différent. Étudiant au baccalauréat en journalisme à l’UQÀM ainsi que dictionnaire sur pattes, il transmet sa passion du monde sportif à travers ses écrits et ses chroniques vidéos. Ses divers intérêts à un bas âge au football, au golf et à la Formule 1 ont aussi persisté, faisant de lui avant tout un amateur de sport. « Comment aimeriez-vous un travail où, chaque fois que vous commettez une erreur, une grosse lumière rouge s'allume et 18 000 personnes vous huent ? » – Jacques Plante

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