Stève Bonneau quitte le Royal de Montréal
Après avoir été nommé entraîneur-chef du Royal de Montréal lors de l’automne 2019, Stève Bonneau a annoncé aux dirigeants de l’équipe d’ultimate de la ville qu’il quittait ses fonctions pour la saison 2021.
Ayant pris sa retraite en tant que joueur à la fin de la saison 2019 à la suite de plusieurs blessures qui l’affectent encore à ce jour et qui l’empêchent d’exercer ses nouvelles fonctions à son plein potentiel, il a décidé de se retirer. Bonneau ressent encore les symptômes des quelques commotions cérébrales et des deux hernies discales qu’il a subies par le passé.
L’ancien joueur-étoile a longuement réfléchi et a fait part de sa décision à l’état-major du Royal au début du mois de juillet. Il estime qu’entraîner l’équipe professionnelle d’ultimate l’année suivant sa retraite est peut-être un choix trop hâtif : « Suite à la saison 2019, Caro [Cadotte, entraîneuse-cheffe du Royal pendant trois saisons,] a annoncé sa retraite et, étant déjà pas mal à l’écart du jeu, je commençais à prendre quelques responsabilités dans l’équipe, explique le natif de Nantes. JP [Riopel, directeur sportif,] est venu et m’a approché pour voir si j’étais intéressé à prendre le coaching. J’étais déchiré entre mes nombreuses blessures, mon manque de motivation envers le ultimate et la volonté de ramener le groupe plein de potentiel pour la saison 2020. »
Un goût un peu amer
Chose promise, chose due. Dès son annonce, Bonneau a mis en place des plans pour structurer et renforcer l’équipe. Il a devancé les essais de quelques mois pour former un groupe élargi, cibler les rôles de chacun très rapidement et être déjà prêt en décembre 2019 pour la saison suivante. Malheureusement, la pandémie de COVID-19 est venue bousiller les plans et le momentum de Stève Bonneau, qui a même dû retourner brièvement en France pour des raisons administratives.
« On a mis beaucoup de choses en place qui se sont avérées payantes. Je suis allé rechercher tous les cadres. J’ai rajeuni l’équipe, il y avait beaucoup de potentiel. Je garde un bon souvenir de ma courte expérience, mais j’ai un petit goût amer de voir que tout cela est tombé à l’eau. »
Jean-Philippe Riopel, directeur sportif du Royal de Montréal, fut un peu surpris lorsque Stève Bonneau lui a annoncé la nouvelle de son départ, mais tout de même compréhensif : « On commençait à préparer la prochaine saison, mais je comprends tout à fait ses raisons. S’il ne peut pas être au bon niveau pour amener l’équipe où il veut l’amener, c’est tout à fait normal qu’il se retire. »
La COVID m’a permis du temps de réflexion sur moi. J’ai réussi à ramener tout le monde. J’ai réussi à avoir un bon groupe. Mais, personnellement, est-ce que j’ai encore envie de m’impliquer en tant que coach? La charge mentale est immense. Je n’avais pas envie de ne pas y être à 100%.
Stève Bonneau, sur sa décision de quitter son poste d’entraîneur-chef du Royal de Montréal.
Pause indéterminée
L’année 2020 en sera une de grands changements pour Stève Bonneau. En plus de prendre une pause indéterminée du ultimate, lui qui en mange depuis plusieurs années, il connaîtra les joies de la paternité, alors que sa femme donnera naissance au début de 2021. Cet événement a bien sûr une influence sur le retrait du sport de Bonneau : « Trop souvent, j’ai mis l’équipe et l’ultimate devant ma vie personnelle. Il est arrivé que mon travail en pâtisse, ma vie personnelle aussi. Je suis arrivé à un moment où je dois prendre soin de moi. Le bébé a achevé ma décision de me retirer. »
L’ultimate est un mode de vie pour ses amateurs. Cela prend encore plus de sens lorsqu’il s’agit de Stève Bonneau. Bien qu’il consente à prendre une pause indéterminée de son sport, il est assez probable qu’on le revoit à nouveau s’impliquer dans le monde du ultimate montréalais. « Ce n’est pas un adieu non plus. Je sais que, quand tout sera rentré dans l’ordre, je n’exclus pas un retour, que ce soit dans le coaching ou dans d’autres occupations. Je veux partager mon expérience. »
Une liste à l’interne
La direction du Royal de Montréal s’est déjà mise en marche afin de trouver un(e) remplaçant(e) à Bonneau. Sans avoir de date précise pour une nomination, on peut s’attendre à ce que le futur entraîneur-chef du Royal soit présenté au courant de l’automne. Jean-Philippe Riopel a déjà établi une liste de quelques cibles potentielles, sans que personne n’ait été contacté pour l’instant. Le directeur sportif de l’équipe veut toutefois s’assurer de bien faire les choses, alors qu’il prévoit la création d’un groupe de travail à l’interne pour l’épauler dans la décision.
Toutefois, il n’est pas question de chambouler toutes les étapes mises en place par Bonneau : « L’entraîneur que l’on va choisir va s’allier avec nos valeurs et la direction que l’on avait. On va continuer avec le procédurier que l’on voulait suivre. Notre choix va s’arrêter sur un entraîneur qui va dans notre vision. Je veux bien collaborer avec lui tout en étant à l’aise de lui laisser la liberté de faire ses choix. »
Stève Bonneau en bref
Stève Bonneau est né à Mormaison, au sud de Nantes, en France. Il pratique le ultimate depuis 15 ans, a été sélectionné en équipe de France junior en 2007 et senior en 2011. Son palmarès en impressionnant : cinq championnats du monde, trois championnats d’Europe et huit ligues des champions. Il a été treize fois champion de France avant de s’amener avec le Royal de Montréal en 2017, où il a marqué les esprits des partisans. Sur ses trois saisons à Montréal, il a accumulé 102 passes et 17 buts en 33 matchs. En juillet 2019, il a annoncé sa retraite en tant que joueur professionnel.
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