Les Kings de Sydney peuvent-ils vraiment recruter Bronny James?


LeBron « Bronny » James Jr. pourrait faire un détour par le niveau professionnel avant de se présenter au repêchage NBA, lui qui y est attendu pour 2024.
Eleven Warriors | Sous licence CC BY-SA 2.0

Le propriétaire des Kings de Sydney, Paul Smith, a annoncé le 9 mars dernier son intention d’attirer Bronny James dans son équipe. Il estime que Sydney est le plus gros marché de la ligue et que les Kings sont par conséquent les plus à même de recruter le fils de LeBron James. Une déclaration utopique au premier abord mais qui pourrait bien être réalisable.

LeBron James a déclaré il y a quelques semaines qu’il jouerait avec son fils avant la fin de sa carrière, et ce peu importe la franchise qui sélectionnera Bronny. Une déclaration qui fait bien évidemment remonter la côte de popularité de son fils quand on voit de quoi l’ailier est encore capable dans sa 19e saison en carrière. Seulement, de nombreux observateurs se demandent depuis quelques années déjà quel est le réel niveau de LeBron James Jr. Est-il vraiment talentueux ou son nom de famille est la seule raison de l’engouement qui l’entoure? Peut-il évoluer en NBA ou est-il condamné a n’être sélectionné que pour attirer son père?

Le parcours de LaMelo Ball en exemple

De nombreuses questions qui ne sont pas sans rappeler le phénomène LaMelo Ball. Le plus jeune de la fratrie Ball a longtemps été considéré comme un phénomène médiatique plutôt qu’un réel talent. Ses tirs du milieu de terrain et son match à 92 points lorsqu’il évoluait sous les couleurs de Chino Hills ont fait le tour du monde mais lui n’était pas pris au sérieux. Il a trop longtemps souffert du nom de son père et des performances en dessous des attentes de son frère Lonzo lorsqu’il jouait à Los Angeles. Son passage peu concluant en Lituanie semblera lui fermer les portes de la NBA, lui qu’on pressentait pour être repêché au premier tour.

Son exil en Australie aura pourtant raison de toutes les critiques qui le ciblaient. Au début de la saison NBL 2019-20, il avait annoncé que son passage dans le championnat australien lui permettrait d’être sélectionné en première position du repêchage 2020. Bien que sa prophétie ne se réalisa pas, il entrera bien dans la NBA par la grande porte et sera désigné débutant de l’année malgré une blessure qui le priva de 21 matchs.

En plus d’être une option envisageable, un passage par la NBL serait un excellent moyen pour Bronny James de montrer à tous son talent. La ligue australienne et son Next Stars Program ont déjà largement fait leurs preuves dans le développement des jeunes joueurs, la Ligue ayant fait éclore LaMelo Ball, Josh Giddey et Jae’Sean Tate pour ne citer qu’eux. Bronny n’a, à ce jour, reçu qu’une seule offre d’un programme universitaire ce qui pourrait le convaincre de faire le grand saut chez les professionnels. Il y aurait sans aucun doute un bien meilleur temps de jeu et serait entouré de joueurs prêts à lui transmettre leur expérience.

Les Kings de Sydney, le plus gros marché en NBL

La possibilité de voir Bronny James jouer en Australie est donc finalement à prendre au sérieux. Mais si cela devait arriver, quelle équipe aurait le plus de chances de recruter le fils de « King » James?

Paul Smith a déclaré au Sydney Morning Herald que Sydney est le plus gros marché de la NBL. Ceux qui suivent la NBL le savent, il est difficile de lui donner tort. Avec trois titres de champion, les Kings ne sont pas l’équipe la plus victorieuse de l’histoire. Ils ne sont même qu’en cinquième position. Cependant, la ville de Sydney est très attractive, comme peut l’être New York en NBA.

Les Kings de la saison 2019-2020 en sont la preuve. Cette équipe a été la première superteam de la NBL et possédait une rotation très impressionnante. On comptait notamment dans leurs rangs Andrew Bogut, Xavier Cooks, Jae’Sean Tate, Didi Louzada, Casper Ware Jr. ou Kevin Lisch. Certains de ces joueurs semblent inconnus mais sont des références en NBL. Lisch a remporté un titre de champion et a été élu meilleur joueur des finales. Il a également remporté le titre de joueur par excellence à deux reprises, ainsi qu’un titre de meilleur défenseur et un autre de meilleur marqueur.

Xavier Cooks est l’un des joueurs les plus complets dans le secteur intérieur chez les australiens tandis que Ware était l’un des meilleurs meneurs de la NBL lorsqu’il jouait dans la ligue. Il a notamment gagné un titre en 2018. Didi Louzada est aujourd’hui un joueur des Pelicans de la Nouvelle-Orléans tandis que Tate est l’une des rares éclaircies de la saison noire des Rockets de Houston. Andrew Bogut n’est plus à présenter. Champion NBA avec les Warriors de Golden State, il a remporté les titres de joueur par excellence et de défenseur de l’année dès sa première saison en NBL.

Les Kings ont une aura très forte et n’ont pas peur d’accueillir des phénomènes aussi médiatisés que Bronny James. Jouer dans un aussi gros marché serait une excellente opportunité pour lui de s’habituer à la pression imposée en NBA. De plus, il pourrait se créer une base de partisans très solide, les fans en NBL ayant pour habitude de continuer de suivre leurs joueurs préférés même après leur départ de l’Australie.

Un jeu compatible avec le style de Bronny

Les scouts NBA définissent Bronny James comme étant un joueur intelligent, préférant souvent créer le jeu pour ses coéquipiers que forcer des actions pour attirer toute la lumière sur lui. Ils disent à son sujet qu’il joue au basket « de la bonne façon » et le comparent à Lonzo Ball. À l’image de son père, il dispose d’une bonne vision du jeu qui l’aide à distribuer aux joueurs démarqués et à jouer rapidement. Ces qualités font de lui un joueur particulièrement apprécié avec qui ses coéquipiers aiment évoluer.

De plus, Bronny est reconnu pour les efforts défensifs qu’il fournit lors des rencontres. Rapide, mobile et déterminé, il s’appuie sur son jeu de jambes pour suivre les extérieurs adverses et leur bloquer le plus possible l’accès au panier. Enfin, bien qu’il ne soit pas reconnu comme un marqueur particulièrement prolifique, il possède un tir fiable qui lui permet de dégainer rapidement. Ici encore, son jeu de jambes et sa belle qualité de dribble lui permettent de se démarquer et de créer ses tirs.

Il semble ainsi être un bon compromis entre LaMelo Ball et Josh Giddey, les deux derniers débutants de l’année de la NBL. Joueurs polyvalents, ils ont tous deux battu des records de précocité en ce qui concerne les triple-doubles. Par chance, Bronny a hérité de l’athlétisme de son père qui lui permet aussi d’être performant dans la cueillette sous les cercles. Situé à mi-chemin entre les deux au niveau offensif, Bronny se démarque par de meilleures qualités défensives qui sont un atout non négligeable dans une ligue comme la NBL où l’attaque passe souvent au second plan.

Les joueurs issus du programme Next Stars impressionnent LeBron

LeBron James est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du basket et du sport en général. Il serait donc un euphémisme de dire que sa voix compte particulièrement, d’autant plus en ce qui concerne son fils. L’admiration que porte son père aux débutants qui ont foulé les parquets de la NBL pourrait convaincre Bronny de lui-même s’y rendre.

Après son premier match contre LaMelo Ball, LeBron James avait déclaré être impressionné par le niveau de ce dernier pour son jeune âge. Il avait vanté la rapidité, la polyvalence et la difficulté des tirs réussis par le jeune homme qui avait terminé la rencontre avec 26 points, 7 passes décisives et 5 rebonds. Plus récemment, LeBron a aussi fait l’éloge de Josh Giddey, déclarant adorer les meneurs capables de voir une action avant qu’elle n’ait lieu et rangeant ainsi le débutant dans cette catégorie.

Bronny James en NBL? Un choix de carrière logique au vu des avantages que cela lui offrirait et un choix qui serait certainement validé par son père. Son intersaison sera donc particulièrement intéressante à suivre.

Mael Brunet

Étudiant en journalisme à l’UQÀM et fan de sport à ses (nombreuses) heures perdues, Maël s’est logiquement tourné vers le journalisme sportif. Boxe, judo, tennis, soccer, trampoline, triathlon, handball.. il a presque touché à tout. Passionné de basketball qu’il a pratiqué sur les terrains de sa France natale, il a traversé l’Atlantique pour partager son amour de la NBA et de la NBL, mais aussi pour en apprendre plus sur le football, le hockey et la poutine.

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