Les Québécois aux J.O. : la ruée vers « L’or Angeles »

Les Jeux olympiques Tokyo 2020 auraient dû débuter le 24 juillet dernier, mais en raison de la pandémie de COVID-19, ils sont ajournés à l’année prochaine (23 juillet au 8 août 2021). En attendant cette période, pour vivre les espoirs de médailles des athlètes, faisons un saut dans le passé des olympiades d’été pour un souvenir sur ces Québécois.es qui se sont hissés.es sur les podiums des Jeux. Pour ce quatrième numéro, le livre d’histoire s’ouvre sur les J.O. de Los Angeles 1984, où vont s’illustrer, entre autres, Sylvie Bernier et Alwyn Morris.

Après les exploits de George Hodgson en 1912, La Belle Province voit de nouveau ses enfants faire des vagues aux olympiades. Los Angeles 1984, c’est la fronde menée par l’Union soviétique. Mais, c’est aussi Carl Lewis et ses médailles à la pelle. Et, c’est enfin les États-Unis hollywoodiens.

Du 22 juillet au 12 août, 6829 athlètes dont 5 263 masculins et 1 566 féminins vont défendre les 140 délégations (record) présentes à ces XXIIIes Jeux olympiques. Et, dans La Cité des Anges, Alwyn Morris et son coéquipier Hugh Fisher vont chercher des podiums au canoë-kayak. Bien avant les kayakistes, Sylvie Bernier vole la vedette au plongeon.

Le plus grand moment de ma vie.

Sylvie Bernier
Un titre pour l’histoire comme une étoile filante  

Sylvie Bernier, du haut de ses 20 ans, va faire une entrée à pas de géante dans l’histoire olympique de sa discipline (tremplin 3 m femmes). Et ce, devant les grandissimes favorites que sont les Américaines et les Chinoises. Pourtant, elle arrive aux J.O. avec une expérience dans ce sport de moins de deux ans.

La Québécoise, en lice pour les podiums du tremplin, dans le stade olympique de l’Université de la Californie du Sud, va mettre en exécution son plongeon parfait. Une exécution comme elle l’a imaginée, confie-t-elle après son sacre.

Le 6 août 1984, sur le plongeoir californien, la native de Sainte-Foy joue sa partition à merveille. De ce fait, elle récolte 530,70 points, un résultat largement suffisant pour damer le pion aux Américaines Kelly McCormick (argent ; 527,90 points) et Christine Seufert (517,62 points).

La retraite après la gloire

Deux semaines après son titre de championne olympique, Sylvie Bernier met un terme à sa carrière. Elle est la première Québécoise couronnée en or aux Jeux olympiques. Elle rejoint ensuite d’autres légendes au Temple de la renommée du sport national et international.

  • 1987 : elle entre au Panthéon des sports canadiens.
  • 1991 : elle entre au Panthéon des sports du Québec.
  • 1996 : elle entre au Temple de la renommée de la natation (International Swimming Hall of Fame, ISHOF en abrégé) aux États-Unis.

À ce jour, Sylvie Bernier est la seule Canadienne, depuis l’introduction du plongeon aux Jeux olympiques en 1904 (Saint-Louis), à avoir remporté la médaille d’or dans cette discipline.

L’or et la plume

Cinq jours après le sacre de Sylvie Bernier, Alwyn Morris et son binôme vont chercher l’or en finale du K-2 1000 m (kayak biplace). Un titre obtenu dans une finale âprement disputée avec un sprint final à suspens. En effet, l’ordre du podium se décide en moins de deux secondes. Les kayakistes canadiens s’offrent la victoire avec un chrono de 3 min 24 sec 22, devant un duo français (3:25.97) et un duo australien (3:26.80).

Durant la cérémonie de remise des médailles, Alwyn Morris lève dans le ciel californien une plume en honneur à son origine mohawk. L’athlète de Kahnawake (au sud de Montréal) et son coéquipier vont de nouveau monter sur le podium au K-2 500 m.

Comme la précédente compétition, les podiums de cette épreuve de canoë sprint se jouent sur le fil. Toutefois, pour une seconde et 20 tierces, les Canadiens doivent se contenter de la médaille de bronze (1:35.41). Ils sont derrière les Néo-Zélandais (1:34.21) et les Suédois (1:35.26).

Ces performances valent à Morris le prix de l’athlète de l’année du Québec. En 1977, il est honoré du prix Tom Longboat, décerné au meilleur athlète autochtone d’Amérique du Nord. Plus tard, Alwyn Morris entre lui aussi aux panthéons du sport.

  • 1991 : il est intronisé au Panthéon des sports du Québec.
  •  2000 : il entre au Panthéon des sports canadien.

Durant ces Jeux de 1984, outre Sylvie Bernier et Alwyn Moris, la moisson de médaille était bonne pour athlètes originaires du Québec. Lucie Guay et ses coéquipières s’adjugent le bronze du 500 m kayak quatre places. Jacques Demers s’empare de la médaille d’argent en haltérophilie en soulevant 335 kg dans la catégorie des 75 kg. Carolyn Waldo remporte l’argent en natation synchronisée solo avec 195.300 points. Tom Ponting et ses partenaires du relais 4 x 100 m 4 nages s’offrent également la médaille d’argent avec un temps de 3 min 43 sec 23. Le Canada finit 6e au général avec 44 médailles : 10 en or, 18 en argent et 16 en bronze.  

Benoît Dosseh

Benoît Dosseh a une passion pour le sport. Il s’est essayé au basketball, au volleyball, à l’athlétisme et au soccer de quartiers (Côte d’Ivoire et Togo), notamment. Après un passage au Collège de Rosemont en Arts, lettres et communication, option médias, il poursuit sa formation en journalisme à l’UQAM. Il a collaboré avec différents médias dont le magazine estudiantin L’Apostrophe.

Laisser un commentaire